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Par figoli
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Une foire normande en 1899.
De tous temps, les foires furent un lieu incontournable pour la vente de tous les équidés. L’amélioration des moyens de communication et, en particulier, l’arrivée du chemin de fer ont réduit l’importance de ce type d’évènement sans pour autant le faire disparaître.
De nos jours, des foires, certes peu nombreuses, sont encore organisées en France dont la célèbre foire d’Helette au Pays basque.
L’évolution de ces foires commence à la fin du XIX° avec la diminution puis la quasi disparition des ventes de chevaux de « luxe » qui, pourtant, se vendaient encore de cette manière quelques années auparavent.
A la fin du XIX°, les foires deviennent pour l’essentiel les lieux de vente des chevaux de service et de travail. Elles gardent encore, à cette époque, une grande importance économique. En 1899, les foires anglaises sont encore le lieu de rassemblement de milliers de chevaux ; Sufolk, Bristol, Exeter, Horn castle,…
Bien que moins importantes, les foires françaises ont, elles aussi, un important impact commercial comme, par exemple, en Normandie ; la foire de Caen pour les chevaux de trait, la foire d’Alençon réservée aux animaux de selle et, enfin, celle de Guibray à Falaise où est écoulé ce qui n’a pas été vendu dans les deux premières. En fait, la ville de Falaise organise pas moins de trois foires dans l’année mais la plus importante est, en août ou septembre, celle de Guibray où, par exemple, ont été vendus plus de mille chevaux, en 1899.
C’est une des plus vieilles foires de France car elle a été instituée, au XI° siècle, par les ducs de Normandie.
3 pages sur la foire de Guibray à Falaise, tirées de : Jean-Louis Libourel, Falaise (Calvados), 1990, Collection Images du patrimoine.
Nous vous proposons de la découvrir telle qu’elle est présentée dans un article du « Sport Universel Illustré », du 15 Septembre 1899.
« Une foire normande »
« La foire a lieu comme son nom l’indique dans un faubourg de Falaise, Guibray, situé sur un plateau qui domine la sous-préfecture normande.
Les jours de foire, la petite ville si morne s’anime, les maquignons armés du traditionnel bâton normand sillonnent en foule les rues, désertes la veille, encombrées aujourd’hui de chevaux de tous genres et de tous modèles.
En suivant la foule, on accède à Guibray sur la place que commande l’église.
C’est à l’ombre de ses portiques que se traitent les marchés….
La finasserie normande se donne libre cours durant les discussions et les marchandages inévitables. La plume d’un Maupassant seule serait digne de relever et de transcrire les amusants dialogues qu’on saisit à la volée en passant près des groupes.
La place a, du reste, un aspect fort original : les chevaux, dont les queues sont garnies de pailles tressées, s’alignent le long des murs, faisant songer aux études de croupes de Gericault.
D’autres, docilement attachés les uns aux autres, se placent en éventail, résignés, attendant l’acquéreur.
Tout est mêlé dans un désordre qui n’est pas sans laisser quelque inquiétude au promeneur, qui craint les coups de pieds.
Et il faut un œil exercé pour discerner, parmi de nombreux animaux indigènes, celui dont on peut espérer quelque chose. L’animal choisi est sorti du lot et va trotter dans quelque rue adjacente où il vous est loisible de l’examiner en détail. S’il vous plait et que vous ayiez fait affaire, après force marchandages où vous n’arrivez à votre prix que par concessions de 10 à 20 francs, il ne vous reste, si vous ne reculez pas devant cette dernière formalité, qu’à sceller votre achat, la bolée de cidre en main, sur la table d’une des nombreuses auberges qui garnissent le pourtour de la place. »
Ainsi se termine cette visite de foire où l’auteur évite par une pirouette de parler des diverses filouteries des maquignons dans ces types de foire « Comme à Jérusalem, les trafiquants envahiraient vite le temple si, sage précaution, les portes n’en étaient fermées et mêmes grillées les jours de foire. »
Mais ne vous inquiétez pas, j’aurai prochainement l’occasion de vous spécifier les différentes arnaques de maquignons dans un prochain article très documenté sur le sujet.
Texte
Patrick Magnaudeix
(Figoli)
Photos:
collection P Magnaudeix, courtoisie
Documentation
Sport universel illustré du 15 Septembre 1899 (collection P Magnaudeix)
3 pages sur la foire de Guibray à Falaise, tirées de : Jean-Louis Libourel, Falaise (Calvados), 1990, Collection Images du patrimoine.
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