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Les courses de char,...un engouement populaire.

Les courses de char… un engouement populaire ! 

C’est bien ce que déplore PLINE LE JEUNE dans ses lettres.IX.6.

 « …Aussi,  je m’étonne d’autant plus que tant de milliers de spectateurs raffolent sans cesse, d’une manière aussi infantile, de voir des chevaux au galop. Si encore c’était la vitesse des chevaux ou virtuosité des cochers qui les attirait, il y aurait une raison. Mais en réalité, c’est une casaque qu’ils supportent, c’est une casaque qu’ils aiment. Et si jamais en pleine course  et au beau milieu de la lutte, on intervertit les couleurs, leur engouement et  leur faveur changeront de  camp ; tout à coup ils laisseront tomber ces fameux Auriges, ces illustres chevaux qu’à tout moment ils reconnaissent à distance, dont ils hurlent les noms. Telle est la popularité, tel est le prestige qu’il y a dans une tunique de si peu de valeur, passe encore dans la populace, plus vile que la tunique, mais également auprès de certains hommes sérieux. Quand je songe que ces gens s’abaissent à un amusement futile, stérile, répétitif, sans qu’ils n’en soient jamais rassasiés, j’éprouve un certain plaisir à ne pas y trouver de plaisir….. »

 Cette passion pour les courses nous est déjà montrée par l’énorme capacité d’accueil des cirques (voir l’article en lien:  L'origine de l'attelage sportif présenté par un agitateur (fin) Le Circus Maximus pouvait accueillir 150000 personnes,  mais certains auteurs parlent de 250000 et plus).

 

 

Cette bague (photo Chaman, S. Crettement collection privée) est une intaille en cornaline montée sur or datant du 1° siècle après Jésus Christ. Nous voyons que ce sport était tellement en vogue que l’on en portait l’image sur soi. Mais les représentations des courses pouvaient constituer la décoration même de la maison.




Nous voyons sur cette mosaïque dite du « cocher debout » que les chevaux étaient aussi honorés que les Auriges ou Agitators  qui les conduisaient. Mais honneurs aux véritables vainqueurs de ces courses et commençons par les hommages aux chevaux.



                                  Mosaïque aux chevaux de  Carthage

 

Les palmes dressées sur leur tête indiquent que ce sont des vainqueurs  du cirque. L’inscription de leurs noms démontre la popularité qu’ils pouvaient acquérir.

 

   Cette « idolâtrie » comparable à celle que certains d’entre nous portent aux chevaux de course, se  retrouvait également dans des écrits : ainsi l’épitaphe 32  d’Ausone.

 « Pour un cheval admirable par ordre d’Auguste.

            Phosphorus, tu parcourais toujours vainqueur, aux acclamations du cirque, les sept tours de sa vaste carrière ; tu modérais ton premier élan en sortant de la barrière, pour dépasser ensuite avec plus de vigueur les coursiers qui t’avaient précédé. Tu devançais sans peine les rapides quadriges, et tu mettais de préférence ta gloire à vaincre les vainqueurs eux-mêmes. Reçois ces vers pour te consoler de la vanité du sépulcre, et vole avec vitesse vers les coursiers ailés de l’Elysée… »

  S’ils étaient choyés par leur public, leur vie n’en était pas moins difficile. Sans compter les risques encourus dans les courses (accidents nombreux et mortels,  si courants,  qu’un service d’esclave était chargé de sortir les dépouilles hors de la  piste…), la technique d’attelage en elle-même (utilisation du joug, de mors très puissants et douloureux, l’enroulement des guides autour du ventre du meneur)  était très dure. Pour vous en persuader jetez un œil à ces différents types de mors.



                                                 Mors empire romain

  Pour les hommes la vie était également difficile et les épitaphes montrent bien la déférence envers ces hommes (esclaves ou affranchis en majorité) mais aussi la faiblesse de leur espérance de vie.

« Ô crime du destin ! Cette borne que toujours ton char effleurait à peine, pourquoi faut il qu’elle ait été placée si prés du commencement de ta vie. »                        Bige accidenté  cornaline (photo Chaman ,S Cretennand)

Ces inscriptions sur les plaques tombales nous montrent également que ces hommes avaient en quelque sorte un plan de carrière et pouvaient gagner des sommes considérables. Il leur arrivait donc de changer de faction. (Se référer à l’article en lien)

« Marcus Aurelius Polynices originaire d’ici, a vécu 29 ans, 9 mois et 5 jours. Il a remporté 739  palmes, à savoir : chez les rouges 655, chez les verts 55, chez les bleus 12, chez les blancs 17. Il a remporté 3 fois le prix de 40000 sesterces, 26 fois le prix de 30000 et 11 fois le prix simple (15000 sesterces). Il totalise 8 victoires avec un attelage de huit chevaux, 9 avec un attelage de 10 chevaux et trois avec un attelage de 6 chevaux. »















 Mosaiques de romes du musée de madrid montrant les factions rouges et bleues


Cette adulation des hommes, des chevaux, des paris bien sur, mais aussi des factions (nous dirions clubs à notre époque), cette passion aux formes multiples nous ramène à nos propres comportements concernant les courses, le foot,…
 Une autre similitude  apparait dans la volonté qu’a l’homme de représenter ses passions dans les objets de la vie quotidienne du plus luxueux, tel ce plat d’argent relevé d’incrustation en or, 


     Détails plat Nordman du nom de sa donatrice, conservé à Genève.


aux objets courants comme ces lampes à huile,


































 


ou des statuettes et ceci, dans tout l'empire Romain.
             Statuette d'asie mineure (Photo Charman, S Crettenand)

Il est quelquefois difficile de se représenter la réalité de ces courses aussi je vous renvoie sur l’album en lien :Courses-de-char-dans-les-ann-es-1980 Courses-de-char-dans-les-ann-es-1980 qui peut redonner chair aux trois articles sur les courses de char(même si nos reconstitutions sont de faibles et approximatives représentations de la réalité. ) Les photos de l’attente de la course du photographe  Thierry Méar montrent bien la tension des hommes avant le départ.

Le maitre en la matière Mario Lurashi affirme dans son livre «Un vrai cinglé de cheval » paru aux éditions Pierre Marcel Favre, que  « Le char romain, c’est la formule 1 de l’attelage » Dans cet ouvrage vous verrez la « cascade que l’on ne fait qu’une fois » : c'est-à-dire  un accident de course sans dégâts heureusement grâce à sa dextérité et le courage de son ami, le regretté Bernard Ceyleron.

(9 photos extraordinaires montrent l’habilité des hommes et le dressage des chevaux)

 

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A
cool sa ma aidée
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