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Images d'un siècle
de carrosserie française 1
Photos, dessins, plans, intégrés dans des catalogues de constructeurs ou des revues techniques, nous donnent une idée assez précise des évolutions techniques et esthétiques de la carrosserie dans la dernière moitié du XIX° siècle. L'iconographie des périodes antérieures, beaucoup moins importante, est, quant à elle, peu diffusée et accessible au lecteur actuel. Pourtant, la période allant de la moitié du XVIII° siècle à la moitié du XIX° siècle est sûrement une des plus créatives de la carrosserie hippomobile, tant au niveau technique qu'esthétique.
Nous avons donc recherché les différentes parutions de cette époque. Nombre de titres ont été trouvés dans l'ouvrage de référence sur la littérature de l'attelage; "Driving en France" de C.G. Contades, édité en 1898.
Il ne restait plus qu'à retrouver ces ouvrages. Le budget de notre site ne permettant que de rares acquisitions, notre documentation fut complétée par la fée internet et ses magiques bibliothèques numériques.
L'objet de cet article est donc:
-de vous présenter un survol en images des évolutions de la carrosserie française entre 1755 et 1856.
-de vous donner en fin d'article l'accés direct à la consultation des ouvrages cités en référence par le biais d'albums ou de liens internet.
Avant de commencer, il est important de souligner que ces différents ouvrages ne donnent des informations que sur les tendances, les modes des différentes époques mais ne saurait représenter une réelle photographie de leur parc hippomobile.
Images d'un siècle de carrosserie ;
1755-1856.
Peu nombreux au XVIII°, les types de modèles de voitures; carrosses, chaises, cabriolets,... vont se multiplier et même exploser à partir du début du XIX°. Pour faciliter la compréhension de l'évolution de la carrosserie, nous avons donc choisi de ne présenter qu'un seul type de véhicule avec ses évolutions: la berline.
1756.
Successeur du coche, le carrosse s'allégea et évolua vers le carrosse moderne (dont la conception est attribuée à Le Pautre dans les années 1660-65). Sa suspension est assurée par des soupentes fixées à des moutons. A la moitié du XVIII°, ces carrosses ne sont plus utilisés que pour les voitures de gala de la cour.
Carrosse d'apparat présenté par Garsault dans "Traité de voiture" en 1756
(source:Gallica-BNF)
Dès le dernier quart du XVII°sècle, le carrosse fut progressivement remplacé par la berline qui, par ses deux flèches paralelles dits "brancards de train", sécurisait la voiture en cas de rupture d'une des soupentes.
En 1756, Garsault spécifiait dans "Traité des voitures":"La berline est maintenant, et avec raison, la voiture la plus en usage"
Sa construction et sa décoration étaient différentes suivant son utilisation comme voiture de ville, de voyage ou de gala, ... En voici un modèle proposé par Garsault.
Berline montée sur soupentes "Traité de voitures" de Garsault
(Source Gallica BNF)
La suspension est à longues soupentes réglables par des crics avec une fixation plus basse que sur le carrosse précédent. Garsault fait état de la possibilité d'utiliser des ressorts à la Dalesme qui auraient été créés dans les années 1740.
Texte de Garsault dans "traité des voitures"
Le ressort à la Dalesme* est :" Un ressort vertical fixé sur le train par sa partie inférieure et maintenu debout par le mouton auquel l'attache un collier de fer. A son extrémité supérieure légèrement recourbée, vient se fixer une soupente de cuir" -J.L.Libourel dans "Voitures hippomobiles"-
* Note: le terme Dalesme est orthographié différemment suivant les auteurs.
Détail de l'interieur de la berline dotée d'une impériale à l'allemande
1776
Un cahier de dessins réalisés par Moreau en 1776 nous permet d'avoir une idée des différents types de berlines qui coexistaient à cette époque (consultez l'album dessins-moreau 1776 pour avoir ces dessins en plein écran ainsi que les autres modèles de voitures présentés dans ce cahier).
Nous vous les présentons par type de suspension.
Modèles à soupentes règlables par cric:
Berline à longues soupentes montée à cric
(cahier de dessins Moreau)
Berline moderne montée à cric
(cahier de dessins Moreau)
Berline à longues soupentes montée à cric
(cahier de dessins Moreau)
Modèles suspendus à la Dhalem.
Berline françaice montée à la Dhalem
(cahier de dessins Moreau)
Berline à double ressort montée à la Dhalem
(cahier de dessins Moreau)
Modèles suspendus à la Polignac
Le ressort à la Polignac, imaginé à la fin des années 1750, ne fut véritablement utilisé que dans les années 1770. C'est un ressort dérivé du ressort à la Dalesme avec son extrèmité supérieure courbée s'inflèchissant vers la caisse.
Diligence anglaise montée à la Polignac
(cahier de dessins Moreau)
diligence anglaise montée à la Polignac
(cahier de dessins Moreau)
Berline en forme de conque montée à la polignac
(cahier de dessins Moreau)
Les caisses de voiture apparaissent plus lègères, au toit majoritairement plat et aux formes plus épurées que dans les périodes précédentes. Celà permettait de proposer, comme ci-dessous, des véhicules de plus grande capacité. A noter aussi cette caisse à double capote; véhicule que l'on pourrait supposer être un précurseur du landau.
Berline de campagne à six portes pour huit places, montée à la Polignac.
(cahier de dessins Moreau)
Diligence anglaise montée à la Polignac s'ouvrant derrière et devant en forme de cabriolet.
(cahier de dessins Moreau)
Considérées comme des symboles de la royauté, de nombreuses voitures de luxe du XVIII° siècle ont été détruites à la Révolution.
Il ne reste que peu de voitures françaises datant de cette époque.
Berline coupée construite vers 1770-1780 conservée à Thouars
1794
C'est en Angleterre que nous allons retrouver les dernières représentations de voiture de la toute fin du XVIII° dans l'ouvrage "Treatise on carriages" de Felton. (source:archives.org)
Ces voitures sont toutes montées sur des ressorts à fouet.
Dérivé du ressort à la Dalesme, le ressort à fouet est " Un ressort en forme de S étiré et trés applati, monté en position verticale sur le train des voitures"-J.L. Libourel dans "Voitures hippomobiles"-
A noter sur certains modèles l'absence de col de cygne sur les brancards de caisse et l'utilisation de faux compas comme élément de décoration d'une des berlines.
Town coach
Travelling coach
Crane neck coach
L'ouvrage de Felton propose un pannel élargi de voitures dont plusieurs types de phaétons et voitures deux roues mais également un landau. Première apparition de ce type de voiture dans un ouvrage Technique de carrosserie.
Landau
A noter également l'utilisation de ressort à boudin qui ne sera vraiment à la mode que sous le Premier Empire.
1802 à 1806
Ces voitures du Premier Empire sont présentées dans "Collection de meubles et objets de goût", édité par le "Journal des dames et des modes" de 1806 à1815. (source: Institut National de l'Histoire de l'Art;INHA).
Les voitures présentées dans ces catalogues ont une suspension caractérisée par l'utilisation de ressort en C. Ce grand ressort très cintré, évolution du ressort à la Dalesme et à la Polignac, est la phase ultime de l'évolution du ressort à la fin du XVIII°. Témoignages de cette période conflictuelle, les voitures de voyage mais aussi de ville sont généralement dotées d'un coffre à armes, appelé aussi tambour ou arsenal, et d'une cave.
Diligence de voyage 1802
(source:INHA)
Diligence de voyage 1803
La décoration des caisses utilise souvent des faux compas et capotes donnant aux voitures une esthétique de landau.
Berline française 1803
Quelques modèles du musée des carrosses de Versailles décorés de cette manièrede sont actuellement exposées à Arras(voir article Musée des carrosses Versailles 3: Les berlines de Napoléon)
"La cornaline" acquise par Napoléon à l'occasion de son mariage avec Marie Louise
Au début de l'Empire, les voitures aux caisses classiques sont concurrencées par des voitures aux formes trés arrondies, aussi bien pour les berlines que pour les berlines coupées qui ont une place importante dans ces catalogues
Berline à tombeau 1802
Diligence de ville 1803
Berline à tombeau 1803
Berline de ville 1805
Voiture de ville en trois sens 1806
Voici un exemple de ces voitures conservé au musée de compiègne
Berline conservée au musée de la voiture de Compiègne
Le poids des photos, trop important, nous amène à éditer cet article en deux parties. Nous vous proposerons donc la suite de ce survol, les liens permettant l'accés aux ouvrages cités et la bibliographie dans la deuxième partie de cet article.
Images d'un siècle de carrosserie;1756-1855 (Tome 2)
Texte:
Figoli