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Vous êtes nombreux à nous demander un glossaire des différents types de voiture. Pour répondre partiellement à vos attentes, nous vous présentons aujourd'hui un document réalisé en 1942 par J. Robiquet, alors responsable du musée National de la voiture et du tourisme de Compiègne. Le descriptif de chaque équipage est accompagné d'un dessin de grande qualité réalisé par L. Caplain. S'appuyant sur l'ensemble des pièces et fonds documentaires du musée, l'illustrateur nous propose une iconographie d'une grande précision. Chaque voiture est resituée dans l'environnement de son époque d'utilisation; techniques d'attelage, harnais, tenues,...
Voici l'ensemble des dessins de voitures présents dans cet ouvrage: "VOITURES ET ATTELAGES". Ils sont accompagnés d'extraits du texte de J. Robiquet.
Chaise de Poste
...Remplaçant, dés la fin du règne de Louis XIV, grâce aux efforts d'un certain sieur de La Grugere et du Marquis de Crénan, le simple cabriolet d'origine, qui ressemblait plutôt à un fauteuil monté sur roues, elle se caractérisait, du temps de Louis XV, par les avantages suivants: Trés lègère construction, favorable à la vitesse ainsi qu'à l'épargne des forces de l'attelage; équilibre maximum, en raison de l'abaissement de la caisse, par rapport aux brancards et, donc, à l'essieu des trés grandes roues....
Il faut croire, d'ailleurs, qu'un tel modèle donna toute satisfaction, puiqu'il resta en usage prés de deux siècles et que sa variante un peu dégénérée: le "coucou" de ville ne cessa de servir qu'au début du Second Empire.
Enserrée par les deux brancards, retenue par les "courroies de guindage" qui restreignaient les oscillations latérales, la caisse ne pouvait s'ouvrir que face à la route. D'où cette portière antérieure, nommée "botte" ou "portière de Toulouse", qui se rabattait sur le "tablier" de cuir pare-crotte. Le bas de la portière était assuré d'une complète étanchéité par un ajustement soigné de deux "goussets" de recouvrement.
Deux combinaisons de ressorts se reliaient aux "soupentes" de cuir, bien tendues à l'aide de crics; la plus ancienne utilisait les ressorts dits: "à l'écrevisse". Ces étranges et souples tentacules dessinaient à l'arrière de la chaise, une pince en forme de U, dont les sommets étaient chapeautés de gaines de cuir. Leur aspect général imitait en effet une pince de homard ou d'écrevisse.
L'autre système comportait des ressorts, également à lamelles, mais presque droits et parallèles aux supports: aux "moutons" de bois.On les nommait du nom de leur inventeur, un serrurier qui s'appelait, au hasard de l'orthographe non moins élastique du temps:Dalem ou Daleine.Et l'on disait sans mâcher ses mots que la voiture était "à cul de singe".
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Carrick à pompe
.....Son harnachement est le doyen de tous les autres, puisqu'il reste le seul parent des jougs grecs et romains.
Il me faut donc commencer par décrire la "barre", cette tige d'acier qui surmonte, transversalement, les deux sellettes des chevaux. Elle joue trés légèrement dans les tiges annelées, nommées "poupées", qui font saillie sur les dites sellettes.
En son milieu, une mortaise ajourée laisse passer les deux bracelets de courroies, disposés pour retenir le timon de lavoiture.
Primitivement, la barre était, en effet, une variante du joug. Elle se fixait directement au dit timon.
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Quand au type de voiture adopté le plus souvent pour la pompe: le Carrick, c'est un charmant modèle, importé d'Irlande. Il se caractérise par une coupe extrêmement élégante, aux lignes sinueuses, et surtout par le "brisement" trés accentué, pour ainsi dire virgulé de son panneau arrière.
Les Carrick devinrent nombreux, chez nous, en fin du dix huitième siècle, et sur deux ou quatre roues. Ils s'exhaussèrent dangeureusement, comme rivaux des Highs-Perchs à l'époque du directoire. Et, depuis, les Carrick à Pompe firent flores, tant que d'assez beaux chevaux, aux actions exceptionnelles se montrèrent digne de les accompagner.
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Tilbury Télégraphe
Trés légère et jolie voiture à deux roues, ne fatiguant pas le cheval, d'allure plutôt masculine et sportive, le Tilbury n'est pas né d'hier. En fin du XVIII° siècle, il eut déjà beaucoup de succés mérité, que les années suivantes ne firent que confirmer universellement.
Sa principale caractéristique demeure la "rotonde' de son siège élégant. Des balustres en affinent le galbe. Au-dessous, un soupçon de coffre s'écarte fort nettement les brancards. Quand le corps de la voiture s'abaisse davantage entre les roues, gagnant en stabilité, nous avons la variante dite: "Stanhope" du nom de son prudent introducteur, un parent du comte Earl of Harrington...
Il paraît que sa trés originale suspension arrière rappelle, précisement, les bras du télégraphe aérien...Ce qui n'empêcha point les anglais de désigner du terme de "looking" (gibet) la double potence métallique d'où partent les soupentes. Toujours est il qu'il nous faut remonter jusqu'à la chaise de poste du temps de Louis XV pour trouver l'origine de ce système: le jeu compliqué des "ressorts à l'écrevisse".
Alors que le Tilbury du modèle ordinaire n'offre qu'un train extrêmement simplifié, résumé par deux long brancards ceinturés à l'arrière et reliés par quatre mains aux ressorts d'essieu, le Tilbury-Telegraphe reste l'héritier certain de la suspension la plus compliquée.
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Gig-Tandem
...Il aurait semblé trop simple, à certains, de se contenter du mot latin: "tandem"- enfin- pour expliquer cette appellation de bon sens. On voit passer, en ligne de fil, le premier cheval : le "leader" et puis, enfin, "denique tandem": le cheval de brancards. Je ne sais quels érudits sportifs ont préféré célèbrer la mémoire d'un imaginaire Lord Tandem.
...Il convient de signaler le mode de fixation des traits du leader (un boucleteau les attache pré de l'attelle du coéquipier), et le passage des longues guides dans les "passes" des cocardes du cheval de brancards.
A remarquer, également, l'agrément des proportions trés élevées de la Gig, par rapport à la longueur de l'attelage et les facilités de contrôle que le siège, haut perché, donne à l'arbitre de situations parfois scabreuses.
Certains Tilburys exhaussés ressemblent à ce modèle, pouvant même se métamorphoser en Dog-Carts par l'adjonction d'un coffre à chiens.
Dog-Cart
Un coffre à chiens, aéré sur les côtés par des "jours", que garnissent des lames de persiennes, donne à cette voiture son caractère propre. Que le Dog-Cart soit à deux ou à quatre roues, il doit toujourd viser à la simplicité, à la franchise des lignes. Il se contente de ressorts à pincettes ou de demi-pincettes à crosses, de garnitures bien viriles en reps ou en cuir, tendues à plat. Une simple galerie de fer surmonte le siège, assez élevé, lui servant à la fois de poignée de montoir et d'accotoir. Quand deux sièges s'adossent pour quatre places, une boîte à fusil symbolique se loge entre eux....
Mais bien des fantaisies de types , de profils, de coloris trés osés sont permises à ces véhicules sportifs. Prés des noirs, éclatants de vernis, peuvent claquer des jaunes vifs, les audacieux vermillons.
Voiture de petite chasse, le Dog-Cart ne craint pas de figurer aux rendez vous des chasses à courre, même impériales.En forêt de Compiègne, il n'oserait pas, cependant, se mêler de trop prés au demi-cercle des breaks officiels qui se groupaient devant les chiens, dans le cadre sempiternel et magnifique du Puits-du-Roi.
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Cabriolet
...La caisse se trouva, d'abord, fixée directement aux brancards -Comme elle devait en effet cabrioler, par suite du terrible "vannage" (ou tangage) des véhicules à deux roues mal étudiés !- Puis, dés Louis XV, elle fut suspendue à des soupentes de cuir, tendues horizontalement. Vinrent, ensuite, les ressorts en C, finalement les luxueux six-ressorts, dont quatre en C et les deux autres, les ressorts d'essieu, à pincette ou demi-pincettes...
Le corps de cette voiture prit, au début, la dénomination de "sabot", assez évocateur de son galbe particulier, et l'abattant qui lui servit de portière de devant, comparable à celle de la chaise de poste, s'intitula "le gousset".
Succédant à une bâche fixe, puis articulée, une capote de cuir repliante, grâce à des cerceaux de fer en évantail et des arcs-boutants munis de charnières, prit le nom de "soufflet à l'italienne". Elle venait en effet d'au delà des Alpes. Longtemps, des rideaux de cuir protégèrent le devant su souflet, puis de la capote. Ils furent percés de deux petites vues ovales et vitrées: les "yeux", plus tard : les"jours".
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Documentation:
J.Robiquet/Voiture et attelage/1942/exemplaire n°18 (collection Figoli)
A suivre: Les voitures à quatre roues
Présentation de types de
voitures et attelages par J Robiquet.2