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Une nouvelle acquisition pour le Musée national de la voiture, château de Compiègne

 

Maria-Anne Privat avec avec l'aide et les conseils précieux de Jean-Louis Libourel.

Le Musée national de la voiture vient d’enrichir ses collections d’une superbe maquette qui reproduit à l’échelle du quart un coupé de ville à huit ressorts et à housse du carrossier parisien Victor Morel exécuté pour l’Impératrice Eugénie. Elle a été réalisée par Philippe Devilliard (1839-1917), menuisier en voiture et a été présentée à l’exposition centennale des moyens de transports en 1900 à Paris, dont le commissaire général était le carrossier Georges Kellner. Elle était alors la propriété du carrossier Grümmer, successeur de Morel.

La maison Morel (voir les articles sur le site) est fondée en 1845 par Victor Morel (1814-1879). Elle s’est spécialisée dans la seconde moitié du XIXe siècle dans la carrosserie de luxe. Sans héritier, Morel désigne Antoine-Joseph Grümmer comme successeur en 1879-1880. Selon le Guide du Carrossier (avril 1860), la maison Morel était particulièrement reconnue dans la production de coupés de ville (mais pas seulement) et les armoiries des voitures étaient réalisées par le peintre héraldiste Louis-Charles Larue. dont la fille Anne-Marie (1857-1934), épouse en 1876 Antoine-Joseph Grümmer.

La maquette qui est d’une qualité exceptionnelle, les matériaux utilisés étant ceux en usage dans la carrosserie et la minutie dans la réalisation des détails est remarquable. Elle porte trois signatures, ce qui est (selon H. Paggen) très rare.

Philippe Devilliard, son auteur, est menuisier en voiture. En 1880 il est amputé d’une jambe à la suite d'une grave blessure infligée par la chute d'un essieu. A l’issue de cet accident (information aimablement transmise par Jean-Louis Libourel), il se consacre à la réalisation de modèles au quart des plus beaux exemples de la carrosserie française (Bulletin de la chambre des carrossiers, août 1917).

Philippe Devilliard, Maquette du coupé de ville à huit ressorts et à housse du carrossier Morel réalisé pour l'impératrice Eugénie  (photo Aguttes - Vente collection Randier 15 mai 2023)

Philippe Devilliard, Maquette du coupé de ville à huit ressorts et à housse du carrossier Morel réalisé pour l'impératrice Eugénie (photo Aguttes - Vente collection Randier 15 mai 2023)

Il est aussi l’auteur d’une œuvre importante conservée au Musée national de la voiture : la maquette de la berline réalisée par Ehrler pour le baptême du prince impérial en 1856, qui est exposée au public dans le parcours permanent du musée. Cette maquette fut présentée à l’exposition rétrospective des moyens de transport de Milan en 1906. Elle est aussi l’œuvre de Philippe Devilliard qui l’achève entre 1900 et 1903.

Le Musée national de la voiture possède aussi la maquette au quart d’un cabriolet à six ressorts réalisé vers 1900 par Charles Devilliard qui est aussi exposée dans le parcours permanent du Musée national de la voiture.

L’exposition rétrospective des moyens de transport de l’exposition universelle de 1900 présente, comme celle de Milan en 1906, de nombreuses œuvres aujourd’hui conservées au Musée national de la voiture.

La Fédération Française de la Carrosserie, à Paris, conserve aussi plusieurs autres maquettes de Philippe Devilliard.

Sur les portières et sur la housse du siège de cocher, figure un écusson proche d’un écusson (d’après Laure Chabanne) provenant d’un carrosse de l’Empereur, mais la couronne impériale remplace le heaume. Il s’agit bien d’un véhicule destiné à l’Impératrice Eugénie.

Philippe Devilliard, Maquette de la berline réalisée par Ehrler pour le baptême du prince impérial en 1856, 1900-1903, CMV. 82

Philippe Devilliard, Maquette de la berline réalisée par Ehrler pour le baptême du prince impérial en 1856, 1900-1903, CMV. 82

Cette maquette viendra donc compléter de manière pertinente et cohérente la collection des maquettes et modèles réduits de véhicules du Musée national de la voiture :  elle a été présentée avec de nombreuses autres œuvres aujourd’hui à Compiègne, à l’exposition centennale des moyens de transport des classes 30 et 31 de l’exposition universelle de 1900, dont le traîneau dit de Joséphine acquis par le musée en 2021. Elle viendra enrichir le fonds des maquettes de véhicules du Musée national de la voiture, qui permet de retracer l’histoire et l’évolution de la carrosserie hippomobile et automobile au cours des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Elle est surtout pertinente au regard de la maquette de la berline de Ehrler pour le baptême du prince impérial réalisée par le même Philippe Devilliard et dès lors sera le reflet de l’excellence de la carrosserie française particulièrement dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Charles Devilliard, Maquette d'un cabriolet à six ressorts, vers 1900, CMV.94 (Photo RMN, Gérard Blot)

Charles Devilliard, Maquette d'un cabriolet à six ressorts, vers 1900, CMV.94 (Photo RMN, Gérard Blot)

Son acquisition s’inscrit dans la continuité de celles réalisées par le Musée national de la voiture en 2021 : trois maquettes du XVIIIe siècle et une maquette des années 1840.

 

Le Musée national de la voiture tient à adresser tous ses remerciements à Hans Paggen, Lieven de Zitter et Michel Marty et à adresser toute sa reconnaissance à Jean-Louis Libourel pour les informations qu’il nous a aimablement transmises qui ont permis de souligner l’importance de cette acquisition pour la collection. Le Musée national de la voiture exprime également toute sa gratitude à Patrick Laubie, Président de la Société des Amis du Musée, qui a, contribué à cette merveilleuse acquisition.

 

Maquette d'une berline coupé dotée de suspensions par cordes à boyau, milieu du XVIIIe siècle, CMV.2021.004 (photo RMN, Sylvie Chan-Liat)

Maquette d'une berline coupé dotée de suspensions par cordes à boyau, milieu du XVIIIe siècle, CMV.2021.004 (photo RMN, Sylvie Chan-Liat)

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