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Faurax

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1)"La carrosserie française" extrait Pantheon de l'industrie 16 Mars 1879 (source Gallica)

 

 

"La carrosserie française" extrait Pantheon de l'industrie 16 Mars 1879 (source Gallica)
Faurax pantheon industrie 2015


TOUT le monde a été frappé, à l'Ex- 
position universelle de 1878 , de 
l'importance acquise depuis les pré- 
cédentes expositions par la carros- 
serie française. 

Il n'en a pas toujours été ainsi. 

Nous n'avons, pour le prouver, qu'à rappeler en 
quelques mots l'histoire de cette industrie dans no- 
tre pays. Sans remonter aux chariots attelés de 
bœufs des rois fainéants, quand on pense que l'u- 
sage des carrosses ne date que du xvie siècle, on 
s'étonnera d'autant plus du chemin parcouru en si 
peu de temps dans cette fabrication. 

D'après Sauvai, la première personne qui eut un 
carrosse à Paris ne fut pas même UDe princesse (les 
princesses tenaient encore à leurs haquenées), ce 
fut une dame de la rue Saint-Antoine, fille d'un riche 
apothicaire, qui en eut le premier honneur. Ce car- 
rosse était, parait-il, suspendu avec des cordes et 
des courroies, et l'on y montait au moyen d'une 
échelle de fer. 

En 1650, le duc de Roaunez obtint de Colbert le 
privilège d'établir dans Paris des carrosses publics, 
dont la mode, adoptée par Louis XIV, fut bientôt 
suivie par la Cour et la ville, et les dames renoncè- 
rent peu à peu à leurs chaises à porteurs. 

Plus tard, l'établissement du duc fut cédé à un 
particulier qui le transporta rue Saint-Antoine, à 
l'enseigne du Grand saint Fiacre; de là le nom que 
les voitures publiques ont conservé jusqu'à nos 

jours. 

Les carrosses du XVIIe siècle étaient de lourdes 
boîtes, de vrais monuments. Ceux de la Cour étaient 
couverts d'ornements sculptés et de dorures, tandis 
qu'ils étaient garnis à l'intérieur des étoffes les plus 
luxueuses. 

Mais c'est surtout à l'étranger que cette industrie 
prenait plus d'extension, notamment en Allemagne 
et en Angleterre, où l'acier était beaucoup moins 
rare qu'en France. En Allemagne, on inventait la. 
berline, et depuis la Révolution française, qui arrêta 
l'essor de la carrosserie en France, l'Angleterre prit 
le dessus. 

La Victoria, le landau, le tilbury, le break, le dog- 
cart, etc., furent successivement importés et adop- 
tés en France. 

De son côté, la France répliquait par le cabriolet, 
la calèche, le phaéton, le coupé, le panier, etc. ; mais 
peu à peu, le goût et l'élégance aidant, la carrosse- 
rie française, plus légère, plus gracieuse et plus 
commode, reprit le dessus, et les dernières Exposi- 
tions nous ont prouvé que, comme pour les arts, les 
lettres, l'ameublement ou le costume, c'est la France 
qui, aujourd'hui, impose ses modèles au monde 
entier. 

Enfin, ce n'est pas seulement Paris qui fait ici la 
loi. Ce qui nous a été démontré à l'Exposition de 
1878, et ce que nous savions du reste, c'est que 
la province n'a, sous ce rapport, rien à envier à 
la capitale. 

Si en effet Paris lui-même s'est affranchi de la 
concurrence anglaise, n'est-ce pas encore une con- 
séquence du progrès que la province s'affranchisse 
à son tour de Paris? N'y a-t-elle pas tout intérêt, 
du moment qu'elle sait se mettre à la hauteur de la 

tâche ? 

La décentralisation commerciale, si nous pouvons 
nous exprimer ainsi, est l'avenir de l'industrie fran- 
çaise, et la ruine du commerce serait assurément 
que Paris ou toute autre ville ai t. le monopole exclu- 
sif d'une fabricatiou. Les progrès que nous avons 
faits sous ce rapport sont très-grands, et, relative- 
ment à la carrosserie, la maison Faurax, de Lyon, 
nous en donne un exemple frappant. 

Cette vaste fabrique, l'une des plus anciennes et 
la première de France par son importance, fut fon- 
dée par M. P. Faurax, carrossier à Paris. Ce fut lui 
qui construisit une partie des carrosses de Napo- 

léon Ier et collabora, à la construction de la fameuse 
voiture du sacre de Charles X, qu'on admire à Ver- 
sailles comme la merveille du genre. 

Quelques années après, M. Faurax fonda une suc- 
cursale à Lyon, qui devint plus tard le centre de 
la fabrication. 

La spécialité de MM. Faurax est la voiture de luxe, 
spécialité à laquelle ils joignent tout ce qui concerne 
la carrosserie et le harnachement du chevaL 

L'importance de cette maison est si grande que 
MM. Faurax ont fondé des comptoirs en Espagne, 
en Égypte et en Turquie, pays exploités autrefois 
par la carrosserie anglaise et autrichienne. Aujour- 
d'hui ce monopole a été complétement enlevé à l'Au- 
triche comme à l'Angleterre, grâce à MM. Faurax. 
La carrosserie française est dès maintenant implan- 
tée dans ces pays étrangers, et c'est à cette maison 
que nous en sommes en partie redevables. 

Du reste, la maison Faurax est la seule en France 
qui fabrique tout chez elle : essieux, ressorts, cais- 
ses, pièces forgées, peinture, garniture, lanternes, 
etc., travaux auxquels elle n'emploie pas moins de 
250 ouvriers. 

Son outillage est tout à fait spécial et comprend 
les derniers perfectionnements. Ses ateliers, montés 
mécaniquement, sont munis de machines dont la 
plupartont été créées ou complétées par MM. Faurax. 

On comprend que le résultat d'une pareille orga- 
nisation soit considérable, tant au point de vue de 
la qualité desproduits qu'à celui de leurbon marché. 

Chez MM. Faurax, tout se fait, sous leurs yeux, 
dans leur usine, ce qui en fait une usine modèle 
pour l'industrie de la carrosserie et la seule de 
France montée sur ce pied de supériorité. 

Quant aux perfectionnements réalisés par cette 
maison, ils sont si nombreux et si importants, que 
nous ne croyons pas nous avancer en disant que c'est 
une de celles qui a fait faire le plus de progrès dans 
ces dernières années à l'industrie de la carrosserie. 

Nous citerons entre autres son système d'essieux 
breveté; ses roues avec jantes cintrées en deux 
pièces seulement avec moyeu à enveloppe métalli- 
que, permettant de faire les roues plus légères, ne 
nécessitant pas de réparations et durant plus long- 
temps ; son système breveté de ressorts, appliqué 
aux capotes des landaus et permettant de les cou- 
vrir ou de les découvrir instantanément, sans des- 
cendre de voiture, et enfin un système de fermeture 
qui permet d'ouvrir la pottière des landaus sans 
baisser la glace. 

En un mot, partout on voit l'industriel qui ne 
cherche qu'à perfectionner ou à innover. 

Comme élégance, les voitures de MM. Faurax ne 
laissent rien à désirer ; tous les jours, ce sont des 
formes nouvelles qui font de cette maison l'arbitre 

du ton et de la mode. 

AuS'l leur exposition de 1878 a-t-elle fait l'admi- 
ration de tous les connaisseurs. Une de leurs voitu- 
res q il a eu le plus de succès, c'est le coupé de 
nouvelle forme, rappelant la chaise à porteurs 
Louis XV et supprimant le cuir qui recouvre habi- 
tuellement les coupés et qui produit un si vilain 
effet. Ce petit coupé, coquet et confortable, pure 
merveille d'élégance et de légèreté, attirait les re- 
gards de la foule et faisait l'admiration de tout le 
monde élégant. 

On a beaucoup applaudi aussi à l'innovation ap- 
portée par MM. Faurax à une splendide calèche à 
huit ressorts, par un train en fer forgé, sans bou- 
lons et tout d'une pièce. 

Un landau d'une forme simple, pure et de bon 
goût, s'est fait remarquer par la facilité avec la- 
quelle on le transforme de berline en calèche dé- 
couverte. Avec une seule main, sans le moindre 
effort, grâce à un mécanisme simple et ingénieux, 
la manœuvre s'opère. 

Citons encore le duc exposé par ces messieurs, qui 
est charmant, coquet et d'une légèreté très-grande. 

Tels sont les produits de cette maison considéra- 
ble qui n'en est plus, du reste, à compter ses succès 
ou les récompenses qu'elle a récoltées aux exposi- 
tions. Nous citerons entre autres le diplôme d hon- 
neur décerné par l'Institut en 1862, le diplôme 
d'honneur et la médaille d'or, à Lyon, en 1872, la 
première médaille à P driS, en 1855, la première mé- 
daille, à Porto, en 1865, la première médaille d'or, 
à Marseille, en 1861, etc. Fournisseurs de la cour 
d'Égypte, de Portugal, d'Autriche, MM. Faurax frères 
réalisent dans leur fabrication ces deux qualités 
maitresses : solidité, élégance. E. Torillier. 

 

 

 

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