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Le Concours central hippique de Paris,

 

      Le Concours central hippique de Paris,

quand le Grand Palais était l’écrin du cheval …

 

 

 

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Comme chaque année depuis 1865, au printemps, le quartier des Champs Elysées est en effervescence, au Palais de l’Industrie - le Grand Palais - on célèbre l’excellence chevaline. Pendant près de 3 semaines, le Concours central hippique de Paris*, organisé par la Société Hippique Française, investit la prestigieuse nef. Les présentations vont se succéder, glorifier le cheval et l’homme de cheval. Plus que jamais l’animal, moteur et valeur économique, va se changer en symbole social, en un véritable repère culturel.

 

Juger le goût et la pratique du cheval

 

Selon les années, 300 à plus de 600 chevaux venus de toute la France se livrent à l’examen de jurys experts et intraitables… et à la critique redoutée des gradins. Si la Normandie, le Poitou, le Tarbais, le Limousin se partagent généralement la vedette, d’autres régions comme le Centre, sont régulièrement à l’honneur. Eleveurs, propriétaires, directeurs d’écoles de dressage, marchands et loueurs, sociétés et compagnies présentent l’élite de leurs écuries.

 

 

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Les chevaux exposés, qui concourent montés ou attelés, en simple ou en paire, sont répartis par classes, divisions et sections. Aux programme des années 1880 -1910, par exemple, on trouve cinq classes : chevaux de grands coupés, grandes berlines, etc. (1m63 et plus, les « grands carrossiers »), chevaux de petits coupés, landaus, etc. (1m59 à 1m62), chevaux de victorias, tilburys (1m55 à 1m58), chevaux de parc (moins d’1m55), chevaux de selle (1m55 et plus, moins d’1m55). Chaque classe est composée de 2 divisions : les chevaux de 4 ans, ceux de 5 et 6 ans. Outre les prix de classe, les récompenses visent plus large avec, entre autres, les prix internationaux, la prime d’appareillement pour les attelages, la prime d’honneur ou d’excellence pour l’écurie la plus remarquable (comprise entre 5 et 20 chevaux) souvent attribuée aux négociants parisiens - fournisseurs des plus brillantes Maisons - mais aussi les épreuves de sauts pour les officiers, sous officiers (prix de circonscription et de régiment), les épreuves de gentlemen, d’amazones, les courses. Seize jurys sont requis sur la durée du Concours !


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Puis, viennent les exhibitions, tant prisées du public. Aux carrousels des trains d’artillerie succèdent les attelages à 4, dont les très aristocratiques grands breaks, daumont et autres mails (22 en 1886 !), illustres figures du tout Paris auxquels se mêlent quelques fameux meneurs provinciaux…


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«Avez-vous vu la parade des chevaux de trait? »


 

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La question fait même le titre des journaux venus couvrir l’évènement. Le concours comprend 3 catégories : attelage à 3 chevaux et au dessus, attelage à 2 chevaux, attelage à 1 cheval. On y trouve indistinctement des tombereaux d’entrepreneur (en 1891, un tombereau de voirie attelé de 3 entiers Percherons gris pommelé à ce point remarqué qu’un prix spécial est créé à son intention), des omnibus, des camions de toutes sortes et de toutes tailles, des fourgons de livraison. La plupart des voitures utilitaires et professionnelles sont là, même celles des pompiers, les voitures d’équarrisseurs et les corbillards !


 

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Sur l’enthousiasme du public, écoutons plutôt H. de Loncey, rapporteur pour l’Acclimatation, journal des éleveurs en 1893. Regrettant les approximations du four-in-hand de certains « cochers galonnés et poudrés », il écrit : « leur maître à tous s’est révélé le lendemain dans le concours des chevaux de trait attelés. Nous avons vu un simple charretier conduisant une fourragère à 5 chevaux appartenant à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, qui a obtenu un vif et légitime succès. Quel sûreté de main, quel coup d’œil chez ce leader en blouse (…) lorsqu’il lançait dans l’arène ses cinq et vigoureux Percherons gris pommelé, exécutant une série de changements de main et de huit sans saccade, sans à-coup, que soulignaient de retentissants appels de fouet sonnant dans l’air comme une joyeuse fanfare », une démonstration faisant naître « de tous côtés des tribunes des bravos nourris et prolongés ».

Quelques années plus tard, un fameux camionneur, sûr de lui, verse dans un tournant trop vite négocié, il est pris à parti par la presse quotidienne qui lui reproche « de savoir mieux jouer du fouet que des guides ». Si la compétence est louée, l’erreur est immédiatement sanctionnée !


 

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En cette fin de XIXe  siècle, les concurrents se font toujours plus nombreux et les présentations plus spectaculaires. En 1896, la compagnie de gros camionnage Delanoy & Blanjol propose, sur un fardier « servant au transport des machines », un attelage de 15 chevaux parfaitement préparés, tandis qu’un brasseur flamand aligne six paires rigoureusement identiques. Les Percherons (pour le trait rapide) et les Boulonnais (au gros trait) se forgent là une réputation quasi mythique.


 

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 Parfois critiqué quant à ses préoccupations, sa façon d’orienter ou de refléter l’industrie chevaline nationale (l’enjeu de la remonte militaire est parfois jugé trop pesante), parfois contesté sur ses palmarès [quelle organisation ne l’a jamais été ?!], victime à sa façon de la première guerre mondiale mais surtout de l’automobile, le Concours central hippique de la S.H.F est néanmoins resté un évènement majeur du calendrier hippique international jusqu’en 1940.

 

 

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* à ne pas confondre avec le Concours central des animaux reproducteurs des espèces chevalines et asines (concours d’élevage, à la porte de Versailles), souvent faussement rebaptisé Concours central hippique.

 

Texte et Documentation:

Etienne Petitclerc


 

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Vous trouverez d'autres photos de ces concours dans l'album:

concours-hippique-paris concours-hippique-paris

 



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C
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