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Par figoli
Le patrimoine hippomobile du Haras de Cluny
Les bâtiments actuels ont été élevés en 1811, en grande partie
sur les fondations de l’ancienne abbaye bénédictine de Cluny et avec
des matériaux provenant de sa démolition pendant les années qui ont
suivi la révolution de 1789.
Si l’on peut se féliciter de l’existence du Haras, on ne peut que se
désoler de la perte cette abbatiale d’une très grande beauté qui
compta, du dixième au douzième siècle, parmi les lieux saints,
intellectuels et culturels les plus brillants d’occident.
C’est dans l’ombre de ce qu’il en subsiste que le Haras est né,
surveillé par le clocher de l’Eau bénite qui se dresse encore
superbement au dessus de ce qui était le croisillon sud du grand
transept de la basilique.
Pour la petite histoire, retenons que c’est aux moines de Cluny que
nous devons l‘invention du collier de traction dont nous équipons les
chevaux.
L’attelage, dans les Haras nationaux a toujours été une finalité. Par
la voiture hippomobile passaient et le dressage des chevaux et les
transports de toutes sortes, unique possibilité au service de l’homme
avant que n’apparaissent le rail et le moteur à explosion.
Les voitures que l’on peut voir à présent ne sont pas les voitures
d’origine et sont, pour les plus anciennes, âgées de moins de 150 ans.
De vieilles dames, un peu défraîchies, parfois… les Haras connaissant
actuellement des jours difficiles, au point que l’espoir de les
conserver, dans les deux sens du terme, se tourne vers le mécénat.
Par bonheur, toutes ont été, soit protégées, soit classées, soit
inscrites au titre des monuments historiques, grâce au patient travail
de Jean Louis Libourel, conservateur en chef du patrimoine.
Les voitures sont visibles l’été, lors des “Jeudis du Haras” , en même
temps que des présentations d’étalons, des visites organisées, des
artistes peintres, sculpteurs ou… cavaliers.
Tout d’abord, le chiffre des Haras, rouge, bouclé dans une étrivière,
superbe.
La première voiture est un petit omnibus de famille.
Cette voiture était utilisée pour aller chercher le directeur du Haras
ou sa femme à la gare, par exemple… elle date de 1900.
Celle-ci est un demi-tonneau. Cette voiture a vécu plusieurs
“Inter-Haras” et a connu son heure de gloire à la Roche sur Yon en 1994
quand Gilles Vincent et Yves Baranger, tous deux gardes au Haras de
Cluny, l’ont menée à la victoire, attelée à deux comtois… une voiture
championne de France !
La voici, attelée, en route vers le public “ des Jeudis “… avec en
arrière-plan le magnifique tilleul bicentenaire du Haras.
Á présent, le tandem-cart qui est la copie d’une voiture ancienne
momentanément prêtée au Haras, commandée par Christian Depuille
directeur des lieux dans les années 90 et qui, nous ne l’en
remercierons jamais assez, a beaucoup fait pour favoriser l’attelage en
Bourgogne.
Ce tandem-cart fut notamment présenté, attelé à un tridem de 3 étalons
trotteurs menés par Yves Baranger en 1990 à la coupe Alpes-Danube
à Cluny.
Ensuite, voici la grande wagonnette ou break d’écurie, type de voiture
qui servait au dressage et à l’exercice des chevaux, mais aussi aux
promenades, aux domestiques ou bien à la chasse et dans laquelle on
ramenait le gibier.
Voici enfin le grand beak de chasse de Cluny dont les attributions
étaient à peu près semblables et qui, selon Jean Louis Libourel,
mériterait d’être classé. Il date de la fin du dix neuvième siècle et a
été offert au Haras par le marquis de Noblet, de La Clayette ( Sâone et
Loire ).
Lors de la coupe Alpes-Danube qui eut lieu à Cluny, le grand break,
mené par Yves Baranger et attelé à 4 percherons, servit à transporter
les officiels de la manifestation.
Nous le retrouvons, ici, avec Yves aux guides de 4 auxois, lors d’une
démonstration dans les ruelles moyenâgeuses de Chalon sur Sâone.
Ici, le petit break, construit spécialement pour le Haras à la fin du dix neuvième.
Le deuxième break d’écurie du Haras.
Les bouchons de toutes ces voitures sont illisibles ou bien lisses
après avoir été changés. Impossible, donc, d’en préciser l’origine et
de quelles mains elles sont nées.
Pour terminer enfin, le squelette, si cher au cœur de tout ceux qui ont
appris l’attelage au Haras de Cluny et qu’il est tellement triste de
voir ainsi… et, mais nous ne les verrons pas, dans les greniers, hélas,
une dizaine d’autres voitures qui sont à l’abandon.
Ce patrimoine hippomobile des Haras est vivant… mais pas toujours en
bonne santé.
Alors venez aux “Jeudis du Haras”.
Des expositions de peintures et de bronzes équestres vous attendent
et, du 9 au 12 septembre 2010, un spectacle : “ Le cheval et l’abbaye “
drivé par Mario Luraschi espère vous voir venir et… craquer.
Et… si vous vous sentez le cœur à vouloir sauvegarder ces voitures
qui, dans tous les Haras, ont besoin qu’on les aide à “bien” vieillir, vous
pouvez faire un geste :
societedesharasnationaux@haras-nationaux.fr
Ce sont vos voitures, celles de votre passé, votre histoire…
Merci.
Texte et photos de Julie Wasselin, juge d’attelage N1 de la FFE,
avec le concours de Yves Baranger, ancien garde au Haras de Cluny
et, à présent, heureux formateur et juge régional pour l’attelage
bourguignon.
Juin 2010
Voici le lien direct avec le site de la société des amis des haras nationaux: link
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