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Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !

N'hésitez pas à visiter ce site! prés de 1100 articles, vidéos, albums photos vous attendent classés dans la colonne de droite.

 

 

 

 

Quand les rues de Paris comptaient

 

80 000 chevaux chaque matin !

 

 

Circulation rue de Rivoli - coll.RL

Circulation rue de Rivoli - coll.RL

En 1900, 74 millions de chevaux vivaient sur terre dont 2 807 042 en France. Chaque matin, les rues de Paris comptaient près de 80 000 chevaux qui évoluaient dans des embouteillages indescriptibles... Difficile à imaginer de nos jours !

En 1900, il existait à Paris 3 compagnies d'omnibus et de tramways : leurs 15 500 chevaux logeaient dans des écuries à 2 ou 3 étages. Dans chacune, 24 places étaient réservées aux chevaux fatigués, éreintés ou les bronchiteux enveloppés de couvertures : c'était l'infirmerie. Au dernier étage, les concasseurs broyaient les 8 tonnes de nourriture de la journée. Dans des souterrains, les voies ferrées emportaient le fumier vers des péniches qui approvisionnaient champignonnières et maraîchers des environs. L'entrepôt principal abritait en permanence 7 920 tonnes de foin ; 22 728 tonnes de maïs, avoine et féverolles ; 7 500 tonnes de tourbe servant à la litière (Jamais la paille ne sert de litière car la tourbe absorbe 4 fois plus de liquide et les odeurs : la propreté est plus facile et le fumier meilleur rapporte G. Maréchal, l'un des responsables) ainsi que 70 000 fers de réserve (chaque cheval étant ferré tous les 8 ou 20 jours selon les pavages et les difficultés des routes empruntées). Dans chaque quartier, 6 voitures-ambulances étaient affectées au transport des fièvreux, varioleux, diphtériques... Pour la distribution ou le ramassage du courrier, 123 tilburys, 70 fourgons à 1 cheval et 53 fourgons à 2 chevaux arpentaient la capitale 10 fois par jour. Environ 150 corbillards attelés à 1, 2 ou 4 chevaux partaient pour leurs funestes cortèges. Les "torpilleurs" sillonnaient les rues de bon matin pour collecter les seaux hygièniques. Les voitures cellulaires embarquaient les voyous ; des fourgons de pompiers filaient à bride abattue vers les incendies. D'autres fourgons livraient les magasins, d'autres les clients; d'autres déménageaient ou travaillaient à l'entretien de la voierie, aux ramassages des poubelles... A cela s'ajoutaient les 16 000 fiacres (taxis) et les 9 000 voitures privées, celles du chef de l'Etat ou de ses visiteurs... Les chaleurs suffocantes des premières années 1900 firent dire que le crottin était cause du réchauffement climatique... et l'on songea à attribuer des subventions pour développer la recherche automobile ! 

un corbillard de 1ère classe coll RL

un corbillard de 1ère classe coll RL

l'acheminement du courrier Coll RL

l'acheminement du courrier Coll RL

service d'hygiène... Coll.RL

service d'hygiène... Coll.RL

voiture de livraison : le laitier - coll RL

voiture de livraison : le laitier - coll RL

voiture de déménagement

voiture de déménagement

voiture balayeuse - l'entretien des chaussées - coll.RL

voiture balayeuse - l'entretien des chaussées - coll.RL

En 1900, les 15 500 chevaux des 3 compagnies d'omnibus et de tramways de Paris ont transporté 190 000 000 de voyageurs ! 

Omnibus et pompe à vapeur et chevaux à bride abattue - coll.RL

Omnibus et pompe à vapeur et chevaux à bride abattue - coll.RL

Ils étaient logés dans 55 écuries à étages principalement installées en bordure du canal Saint Martin, ce qui rendait aisé l'évacuation du fumier par péniche, mais l'une était sise aux Forges d'Ivry, une autre boulevard Bourdon, en face de la gare de Vincennes, dépôt de la ligne Bastille-Madeleine (la plus importante avec 1100 chevaux !) ou encore celle du dépôt St Philippe-du-Roule - Gare de Lyon ou encore celle de Batignolles-Clichy-Odéon ;  Panthéon-Courcelles; Place Pigalle-Halle aux Vins ; Place Wagram-Bastille.... Rue Contrescarpe, les écuries, au contraire, étaient à 5 m au-dessous du niveau de la Seine et les jours de crue... il fallait évacuer !

 

Chevaux sortant du 2e étage de leur écurie...

Chevaux sortant du 2e étage de leur écurie...

A 4 h du matin, les soigneurs de garde dégringolaient des soupentes, où ils logeaient, pour nourrir les chevaux, vérifier leur état de santé et les conduire au bain de pieds, soigner ceux de l'infirmerie.

A 4 heures 1/2, l'ensemble des 3 123 palefreniers, laveurs, brosseurs, maréchaux-ferrants prenaient leur travail. A 7 h du matin, soigneusement pansés, 3 par 3, les solides percherons descendaient des écuries des 1e et 2e étages par une pente douce en balcon vers la salle du rez-de-chaussée où attendaient harnais et colliers symétriquement alignés avant de rejoindre dans la cour l'omnibus de 40 places rangés à droite ou le tramway en face, contenant 80 voyageurs à l'intérieur et 36 sur l'impériale. Chaque attelage de 3 chevaux travaille pendant 2 h 1/2 et parcoure entre 16 et 18 km avant de retourner au dépôt : 15 chevaux font la navette diurne et 3 la traction nocturne...

La Compagnie Générale des Petites voitures (fiacres pour les taxis ou divers pour les locations) comptait en 1900, 14 267 fiacres et 12 200 chevaux qui logeaient eux aussi dans des écuries à étages. La plus importante en logeait 300 ; dans l'immense cour vitrée de 920 m2, les attelages se formaient. Un immense entrepôt de 20 000 m2, situé à proximité des gares du N et de l'E servait à la réception et à la vérification de la nourriture stockée dans 56 silos.

Pour mieux adapter la nourriture au travail, un laboratoire menait très régulièrement des expériences sur 3 chevaux à la fois mis dans 1 écurie spéciale ; ils travaillaient attelés ou mis à un manège dynamométrique. L'urine, le crottin, les résidus de pansage y étaient analysés. Des résultats obtenus dépendaient la composition et les quantités d'aliments à prévoir.

Chaque cheval recevait environ 10 kg de nourriture/jour : 0,785 kg de foin ; 0,785 kg de paille d'avoine hachée en morceaux de 2 cm mélangée à 4,883 kg de maïs concassé/tourteaux de distillerie et à 0,004 kg de blé et féverolles concassés ; 3,667 kg d'avoine. (L'approvisionnement total pour l'année et pour toute la cavalerie coûtait un peu plus de 5 millions de F soit l'équivalent de 16 millions d'euros)

Les percherons des omnibus et tramways jouissaient tous, à tour de rôle, d'un temps de villégiature + ou - long , selon leur état de santé, à 40 km au N de Paris, dans la commune de Claye. Ils arrivaient par peloton, les plus fatigués et les boîteux transportés dans l'un des 3 chariots spécialement aménagés à cet effet, traînés par des camarades valides ! Sur 800 ha de prairies et cultures diverses, le domaine héberge en permanence 200 à 400 pensionnaires qui alternent repos, cure de plein air et petit travail de labour, semailles et moissons de l'avoine... qu'ils mangeront !  Pendant les quelques 1ers jours, les chevaux sont laissés en complet repos ayant chacun à disposition une cour en terre battue et un hangar à l'épaisse litière séparés des suivants par une paroi à claire-voie.

Pour mémoire : un percheron valait 1 000 francs soit l'équivalent aujourd'hui de 3 000 euros - Un cocher gagnait 6,50 F/jour soit 20 euros.

Texte:

Rosine Lagier

 

Sources :

La Nature, le Monde Moderne, le Monde Illustré, Je Sais Tout, Lectures pour Tous, L'Illustration, Bilan d'un Siècle - Coll.RL)

 

Ligne Montmartre St Germain des prés (coll Figoli)

Ligne Montmartre St Germain des prés (coll Figoli)

Notes de Figoli;

Dans cet album de 60 clichés, nous vous proposons un petit voyage en images dans les rues de Paris des années 1900 (Coll Figoli)

Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !
Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !
Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !
Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !
Quand Paris comptaient 80 000 chevaux chaque matin !
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Vous trouverez de nombreuses autres informations dans l'article:

 

La vie d'un cheval à Paris

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F
Bel exposé. Amusant de lire que le réchauffement climatique en 1900 était déjà ressenti.<br /> Comme quoi la bêtise est intemporelle. A l'époque c'était à cause des chevaux, de nos jours ce sont les voitures ...
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L
Très intéressant ! Que de métiers générés par le transport Hippomobile. Une époque révolue, remplacée par le transport automobile... avec d'autres métiers !
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E
Bonjour merci pour cet article ! Je me demande que sont devenus tous ces chevaux lors de l'apparition et la banalisation de la voiture moteur ? ?? Merci de votre éclairage
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