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En mai, je venais de fêter mes vingt ans, et je vous racontais mon escapade en Italie, pour le concours de tradition du Fracce.
Depuis, j’ai participé au concours du Pin, de Loches-Beaulieu-Ferrière à la maison, et enfin à celui du Château de Sourches, dans la Sarthe, à la mi-septembre, le dernier de la saison prévu à mon calendrier.
J’ai fait retentir la Marseillaise deux fois, en Italie et à la maison : je vais bien !
Un concours à deux heures de route dans un château grandiose, je ne pouvais pas manquer ça.
Après bien des aléas pour récupérer le camion de location – sans crochet d’attelage, pourtant prévu à la réservation – et donc trouver une solution pour emmener le plateau et mon Military(merci Erwan !), nous arrivons samedi matin, sous une météo clémente.
Comme d’habitude, il (Alain) me longe pour me détendre. Je suis champion dans l’art de brouter et de trotter en même temps. Les filles briquent et font briller ma voiture et mon harnais, elle (Renata) peaufine mon toilettage, me fignole à la lingette pour bébé, et me dit que je suis « le plus beau du monde », je veux bien la croire !
Les juges pour la présentation - M. de Langlade, président, Mrs Cartwright (GB) et M. Matteo (I) – nous attendent au verso du château.
« Verypretty » indique Mrs Cartwight sur son protocole, sensible sans doute à l’harmonie des couleurs d’automne de mon équipage.
Ouf, je ne me suis pas montré trop impatient, je peux rentrer relax au camion,
et regarder passer les copains qui vont à leur tour à l’épreuve de présentation.
Hélas, ce bel équipage versera pendant la maniabilité, suite à la rupture d’une guide. La voiture qui se retrouvera sur le dos retournera chez Dominique Posselle, maître dans l’art de les restaurer. http://attelagesposselle.fr
Urbain van de Voorde (B) mène habituellement ses Andalous en tandem. L’un d’eux étant blessé, son ami Leo Lemsom, des Pays-Bas, lui a prêté ses Frisons… toujours attelés en paire. Qu’à cela ne tienne, Urbain les a mis deux ou trois fois en ligne à la maison, et les voici en concours, aidé de Billy et de Pops, si si !
Le soir, je dors au box. Démontables, ces structures sont bien aérées, je n’en souffrirai pas. J’ai les poumons sensibles, mais pas emphysémateux grâce à ma vie organisée dehors.
Pendant ce temps il y a dîner au château. Bénédicte et Jean de Foucaud invitent tous les concurrents chez eux, lieu majestueux et chaleureux.
Dimanche matin, le jour se lève à peine, ils me préparent pour le routier de 16 km.
Ma photographe attitrée n’immortalise pas mon départ, je marche plus vite qu’elle, mais elle se rattrape sur les autres concurrents, et me retrouve un peu plus tard.
Equipage Leconte – TF – Charrette anglaise et équipage Erri (I) – KWPN (impatient !) – American corning buggy
Equipage Demaison – FM – Phaéton – M. de Foucaud accompagne Clémence et apprécie le bonheur du transport hippomobile.
Ce remarquable équipage mérite d’être observé.
Le premier attelage à partir pour le routier, celui des douces ânesses de Christophe et Josseline Gallas, remonte vers le château, pour l’avant-dernier passage contrôlé, la volte. Le cadre est prestigieux, mais il faut rester concentré.
Puis mes camarades poneys :
Je déroule souvent la volte au trot, ici le terrain est montant, nous avons franchi le km 15, ça aide.
Restent le PC du verre, et l’arrivée de l’autre côté du château.
M. André Grassart, délégué technique, constate, admiratif, que j’ai « encore du jus ».
Je me repose un peu dans mon paddock privatif avec quelques carottes et pommes mélangées à de l’orge aplati : un régal.
Ils me préparent de nouveau pour la maniabilité avec autant de soin que pour la présentation ou le routier, tradition oblige.
Comme d’habitude,j’ose le dire, nous sommes sans faute (c’est au moins le huitième concours de suite), et dans le temps grâce à une longue diagonale qu’il me demande au galop, et la ligne d’arrivée, sous le regard des juges, surtout des dames, attendries par ma performance .
Numéro 5, ils décident de me dételer, avant la remise des prix, il y a une trentaine d’équipages à suivre.
A la détente, équipage Matthys (B) – Mérens – Dog Cart et équipage Bodin – New Forest –Cabriolet Bourbonnais
Je ne vous donne pas l’impression d’un vieux cheval en fin de carrière ? Moi non plus !
Ils ont pourtant décidé que ce sera mon dernier concours, ma dernière mania. Ils veulent respecter mon intégrité physique, et m’offrir une retraite en bonne santé. Ils savent bien que j’irai jusqu’au bout s’ils me le demandent.
Ils connaissent ma carrière bien remplie.
Avant ma vie avec eux, à part l’attelage, j’ai fait de l’endurance, en 2007 j’ai terminé une épreuve de 90 km et en 2008, 2ème de l’épreuve « Top Model » endurance au Meeting des Propriétaires à Lamotte.
Mon truc c’est surtout l’attelage, j’aime être à la voiture, mais j’ai eu un accident. Mon premier propriétaire, qui m’avait acheté poulain, a pris peur et s’est séparé de moi « pour la selle ».
Alain m’a remis aux brancards, patiemment, par la longe, les longues rênes, le pneu. Pas totalement désensibilisé, je garde toujours une susceptibilité à l’arrière-main. Ils savent qu’il ne faut pas me surprendre, même avec une couverture. Oh, je ne tape jamais, mais je réagirai dans la frayeur du souvenir jamais effacé. Je suis un poney délicat voyez-vous !
Je participe à des concours de tradition, parce qu’elle en a découvert les charmes à Saint-Agil. Elle m’a mené les deux premières années, puis lui a laissé les guides, après tout, c’est lui qui me monte et me travaille le reste du temps.
C’était à la Chabotterie (Vendée) avec un harnais trop lourd, un buggy trop petit, un fouet en « canne à pêche »… Ils ont appris, changé de harnais, de voiture, de fouet (merci Arba), mais ils m’ont gardé moi, et Joce reste ma fidèle passagère.
Une petite cérémonie impromptue et émouvante souligne la mise à la retraite de Gorm des Ollivats, le wheeler d’Edouard, dans sa 23ème année, et la mienne, l’occasion pour nos meneurs de dire tout le respect et toute l’affection qu’ils ont pour nous.
Oui, nous écoutons, très attentifs à ces mots d’amour !
Jean-Louis Libourel, Conservateur en Chef Honoraire du Patrimoine, profite des « Journées du Patrimoine », pour faire venir L’attelage de M. Livet : il transport le petit-fils du fabricant de sa voiture.
Je vais me ranger sagement pour assister aux honneurs, au garde-à-vous pendant les hymnes nationaux. Comme c’est toujours un peu long, les nombreux bénévoles soufflent un peu.
Mention spéciale à notre ami Tourangeau et mes copains New Forest (on se ressemble, vous ne trouvez pas ?) : Olivier Bodin, accompagné de sa fille Aliénor, premier dans sa catégorie tandem, remporte la Coupe AFA, meilleur résultat du concours toutes catégories. Elle est remise par le Président Macrez, tout juste revenu courageusement de l’hôpital après le versement de l’équipage Posselle.
Madame de Foucaud lui remet le Trophée du Château de Sourches, spécialement conçu pour ce bel événement.
Voilà, mon 28ème concours d’attelage de tradition se termine, dans les rayons du soleil couchant, par-delà le château, enchanté du spectacle offert.
Impérial Bellevue, dit P’tit Prince ou Poupoune
Automne 2016