CIAT Veneria Reale: Élégance et tradition dans un cadre royal .

 Par Elena Manenti Crédits photo : Dario Mastria, Enzo Nicolino, Mario Moreti

Le week-end des 14 et 15 juin 2025, la Reggia di Venaria a de nouveau ouvert ses portes à la grande tradition des attelages en accueillant la 10° édition du Concours International d’Attelage de Tradition (CIAT) « La Venaria Reale ».L’événement, organisé en collaboration avec le Gruppo Italiano Attacchi, s’est déroulé selon le règlement de l’AIAT (Association Internationale d’Attelage de Tradition), attirant 35 équipages venus d’Italie, d’Espagne, de Suisse et d’Allemagne.

Ce rendez-vous est désormais bien établi dans l’un des lieux les plus prestigieux du patrimoine architectural et paysager italien. Les participants sont appelés à faire preuve d'un soin extrême dans le détail, la précision et l’habileté, ainsi qu’à faire preuve d'un amour profond pour la culture.

Le samedi après-midi a été entièrement consacré à l’épreuve A, la présentation, qui s’est déroulée dans les Jardins Hauts de la Reggia. Les équipages se sont présentés devant un jury international composé de trois juges AIAT : Rosemary Neale (Royaume-Uni), présidente du jury ; Eric Macrez (France) ; et Enzo Calvi (Italie), également délégué technique de l’événement. Chaque attelage a été évalué selon les critères officiels de l’AIAT : impression générale de l’attelage, qualité et comportement des chevaux, harnachement, voiture et présentation de l’équipage. Chaque élément est noté avec un coefficient spécifique en fonction de son importance : les chevaux et les harnais comptent double, tandis que la voiture peut être évaluée avec un coefficient simple ou triple, selon sa période de construction.

À la fin de la présentation, le petit train panoramique de la Reggia a accompagné les concurrents le long du parcours de l’épreuve de routier prévue le lendemain, leur offrant l’occasion d’analyser en détail le tracé en compagnie du délégué technique. Grooms et meneurs ont ainsi parcouru les allées historiques de Venaria et les chemins du parc La Mandria, observant avec attention chaque virage, dénivelé et difficulté technique. Malgré la chaleur et la fatigue, la traditionnelle soirée de gala, réservée aux tenues élégantes, a permis de partager un moment de convivialité entre juges et organisateurs, dans une ambiance de passion commune pour l’attelage de tradition.

Le dimanche matin, à 9 heures précises, les attelages sont partis à intervalles de quatre minutes pour l’épreuve B – le routier. Cette phase testait la précision, l’endurance et la gestion du temps sur un parcours de 10,870 kilomètres entre les Jardins Bas de la Reggia et les sentiers ombragés du parc La Mandria. Chaque catégorie devait respecter une vitesse précise : 12 km/h pour les chevaux, 10 km/h pour les poneys et 8 km/h pour les chevaux de trait. Cinq sections de contrôle technique étaient prévues :

• Voltes à droite et à gauche : le meneur devait utiliser une seule main pour manier simultanément les guides et la cravache 
• Reculé : contrôler le cheval en marche arrière tout en maintenant l’assiette de la voiture ;
• Couloir musical : il fallait conserver la trajectoire dans un couloir de cinq mètres, tout en résistant à la distraction d’une musique. 
• Épreuve du verre : le meneur devait saisir un verre et le transporter sur une ligne droite avec une seule main (le verre, malheureusement pour certains, ne contenait pas de champagne afin d’éviter des « effets secondaires » amusants sur la conduite !).

Une épreuve mal réalisée entraînait 10 points de pénalité, 20 pour un obstacle manqué et 0,2 point par seconde de dépassement de temps. Malgré la chaleur, l’ombre du parc a rendu l’épreuve agréable. Dans le dernier tronçon, près du bassin des Jardins Bas, les 300 derniers mètres devaient être parcourus sans s’arrêter : chaque seconde comptait, la précision était essentielle.

L’après-midi a vu se dérouler l’épreuve C – Maniabilité – sur un parcours de 500 mètres comprenant seize portes formées de cônes surmontés de balles. La vitesse exigée était de 200 mètres par minute pour les chevaux, 180 pour les poneys et les attelages à quatre. Là encore, le chronomètre était impitoyable : chaque seconde en trop valait 0,2 point de pénalité, et chaque balle tombée ajoutait cinq points. Un balle au sol pouvait bouleverser tout le classement, rendant cette dernière épreuve intense et pleine d’adrénaline.

Après les trois épreuves, qui se sont déroulées sous quelques gouttes de pluie, les équipages se sont alignés pour la remise des prix, en présence des juges AIAT et de l’architecte Francesco Bosso, représentant de la Reggia di Venaria. Ce dernier a exprimé sa grande satisfaction quant au succès de l’événement, renouvelant l’invitation pour 2026.

Les prix ont couvert toutes les catégories : poneys solo, paires de poneys, chevaux solo, paires de chevaux, attelages à quatre, licorne, TPR solo et paire de Comtois. En plus des prix de catégorie, les distinctions les plus convoitées ont été remises :

• Trophée « La Venaria » – à l’attelage avec le moins de pénalités sur l’ensemble des épreuves : Yeguada Sierra Mayor (ES)
• Trophée des Nations : prix AIAT remis au duo de concurrents d’un même pays ayant obtenu les meilleurs résultats : Cristina Garzia et Manuele Brunafranco (ITA).

Un moment particulièrement émouvant fut la remise du Trophée « Matteo Bianco », en mémoire du plus jeune juge AIAT. Ce prix a été attribué au concurrent le plus jeune, comme symbole de confiance et d’encouragement envers la nouvelle génération.

Enfin, nous avons reçu un salut chaleureux par téléphone de José Juan Morales Fernandez, président de l’AIAT, qui a tenu à remercier le Gruppo Italiano Attacchi pour l’organisation parfaite. Il a qualifié le CIAT de La Venaria Reale de « plus beau d’Europe », louant l’élégance du lieu et la qualité de l’accueil.