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Par figoli
Une journée de tournage sur le film « La
Soule »
Texte :figoli, Photos : Christophe
Dés 6 heures du matin, après avoir nourri nos 15 chevaux, nous amenons les vedettes du jour, Nebka et Ecureuil, sur le lieu du tournage. Les chevaux débarqués, nous transportons avec l’aide des décorateurs,
le caisson à munition à l’emplacement de la scène à tourner. Christophe, le patron de notre équipe a un peu de vague à l’âme. La reconstitution de
cette voiture nous a demandé des heures de travail et tout ce labeur va partir en….. fumée !
Après les avoir échauffés, nous remontons nos chevaux afin de répéter
notre plan du jour.
En apparence, la scène est simple : Richard Bohringer vient de déserter la bataille, en volant le cheval d’un dragon et en faisant fuir
les autres chevaux du peloton. Dans sa fuite, un caisson à munition en feu lui barre le passage. Son cheval prend peur, se cabre et le fait tomber. Pour nous, il s’agit de coucher Nebka devant le
caisson et de faire cabrer Ecureuil. Tout cela, bien sûr, avec un grand feu (environ 80 cms) sur le caisson simulé par des rampes à Gaz qui émettent
un joyeux sifflement.
Nous passons la matinée à nous coordonner avec les techniciens image, les décorateurs et le premier assistant. Il s’agit de fixer l’emplacement de la caméra , placée en surplomb sur un
praticable, et de définir l’endroit exact de la place de chaque cheval.
Nous travaillons également la chute avec G Neureter, responsable cascade du film, qui assure également la « doublure » de Richard Bohringer. Avant de partir, nous précisons aux pompiers le matériel dont nous
avons besoin et les règles d’intervention en cas de problème.
C’est au doux bruit de l’incendie de notre caisson , ce qui donne apparemment beaucoup de plaisir aux décorateurs, que nous redescendons vers le camion.
Chemin faisant, nous assistons à un spectacle assez amusant. Le metteur en scène tourne un plan de combat impliquant un régiment d’écossais.
Arrivé devant la caméra, le figurant le plus prêt de l’objectif perd son kilt. Il nous montre un charmant
postérieur de couleur rose entièrement nu, car il a respecté la tradition sur le port du kilt . Il a également respecté la coutume de la consommation de la bière et titube pour remettre sa jupe.
Le charme est de courte durée, interrompu par un furieux « coupé », suivi d’une franche « engueulade ».
Il faut donc retourner la scène,
ce qui va prendre du temps. Les artificiers doivent repositionner leur « bombes » couvertes de liège (simulation de projection de terre lors de l’impact des boulets) et les
décorateurs, recharger leurs appareils de glycérine (simulation de fumée).
Le metteur en scène décide donc de profiter de ce laps de temps pour tourner un petit plan raccord avec
Richard Bohringer.
Avant de revenir au camion, nous vérifions si notre canon tient le coup. Bien
que muni d’une culasse métallique (pour recevoir les « Bombes » de cinéma), nous craignons
que le poteau téléphonique qui compose le fut explose ou se fende.
L e repas vite pris, nous remontons sur le tournage avant le reste de
l’équipe. Les décorateurs sont en train de terminer la construction du décors. Pendant ce temps, nous habituons nos cavales à ces nouvelles odeurs de brulé dans un environnement vraiment
différent du matin. Mais il y a un problème, Ecureuil refuse de s’approcher de l’endroit où il doit se cabrer. S‘ensuit une virulente altercation
avec le décorateur, qui y a laissé des braises. L’endroit refroidi à l’eau et couvert de cendre, laisse
Ecureuil très hésitant. L’équipe au grand complet est déjà installée sur le praticable.
Richard Bohringer et Christophe Malavoy nous ont fait le plaisir de se déplacer pour assister à la "cascade".
C’est à nous d’agir. Nos chevaux
déjà inquiétés par ce nouvel environnement, réagissent également à l’agitation de l’ équipe d’une vingtaine de personnes qui les entourent.
Nebka, d’habitude si précis dans ses couchés, se décale plusieurs fois. Enfin, il se couche au bon endroit. Je m’allonge à coté de lui, le bras entourant son épaule. Il est au
travail, donc redevenu très calme. Christophe pose les pièces de harnais sur lui et les maquilleurs viennent couvrir sa robe grise, de noir et de
rouge.
Les rampes de gaz s’allument et « on tourne ». Ecureuil est toujours inquiet et ne veut pas s’approcher des flammes. Patiemment, Nebka et moi attendons. C’est reparti, mais l’assistant allume les rampes trop fort et l’atmosphère devient insoutenable sous le caisson. « Mon coup de gueule » interrompt la
scène.
Un troisième essai est concluent,beau cabré et belle chute, nous pouvons entendre la phrase magique : « Elle est bonne ».
Le silence se fait sur le plateau. Christophe et un décorateur enlèvent dans le plus grand calme les différentes branches et éléments de décoration qui nous entourent. Nebka, à ma demande, se
lève comme si de rien n’était (Il est pourtant resté couché plus de vingt minutes)et s’ébroue pour se séparer de toutes les cendres dont on l’a
enduit. A ce moment, Christophe se "jette sur lui" pour le masser au jet d’eau, tandis que tout le plateau se lève pour l’applaudir. Cette
explosion de cris et d’applaudissements fait réussir à Ecureuil le plus beau cabré de sa carrière au grand dam de son cavalier.
L e travail est terminé. L’équipe s’achemine vers un nouveau plan. Notre scène prendra 20 secondes dans le film. Nous marchons nos chevaux tranquillement et les menons vers un gros seau de carottes.La journée n’est pas terminée car nous devons soigner notre piquet de chevaux et devons préparer le plan du lendemain.
Mais là, les chevaux moteurs nous demanderons moins de travail dans cette
scène avec Chritophe Malavoy.
Vous trouverez d'autres images de différents tournages dans l'album coulisses de tournages de films
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