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LA CONDUITE EN PETITES GUIDES
Tout simplement en opposition au terme de mener en « grandes guides », qui s’adresse aux meneurs d’attelages à plusieurs rangs :
Attelage à 4
Tandem (à 2)
Arbalète (à 3)
A 6, à 8 etc., pour les plus courants
Le meneur de grandes guides aura alors, autant de paires de guides en main, que de rangs de chevaux dans son attelage.
Mener en petites guides signifie donc n’avoir qu’une seule paire de guides en mains. Elle concerne la majorité d’entre nous, c’est à dire les meneurs d’attelage en solo ou en paire.
Conduite à une main, en petites guides, d’une paire de poneys
Qui plus est, en comparaison aux grandes guides, les petites guides, sont par définition, plus petites et plus courtes que celles nécessaires aux attelages à plusieurs rangs !
D’où le terme ne mener en petites guides.
Il existe plusieurs façons de tenir ses guides, mais la plus couramment enseignée reste traditionnellement, la méthode Achenbach (voir aussi l’article sur « la tenue des guides » publié sur le blog attelage-facile)
La plupart des meneurs français utilisent cette technique, mais il est vrai que certains en ignorent le nom. Notre société actuelle de consommation, nous contraint à toujours plus de résultats, plus vite, en un minimum de temps. Les enseignants vont donc maintenant directement à l’essentiel, en abordant l’aspect technique, au détriment, souvent, d’un peu d’histoire !
Afin de palier brièvement à cette lacune, je vous propose rapidement un petit portrait du Maître Benno. von Achenbach, suivi d’une synthèse de son système.
Benno v. Achenbach est un meneur allemand de la fin du XIXème siècle, excellent compétiteur, et fondateur du sport attelé dans son pays.
Après avoir voyagé dans tous les pays occidentaux pratiquant l’attelage (France, Angleterre, États Unis, Russie, Hongrie, etc.) et côtoyé les meilleurs meneurs de son époque, afin de se former, il a établi un système de tenue des guides optimum. C’est le fameux système Achenbach.
B. v. Achenbach à notamment été l’élève du célèbre Edwin Howlett, qui enseignait l’art d’être cocher (consulter l’excellent article à ce sujet dans ce blog), dans les rues de Paris.
Nous devons aussi à ce personnage, les « guides Achenbach » dédiées au menage en paire, conçues avec des croisières permettant un meilleur emploi des chevaux.
Un livre traitant de l’ensemble de ses principes est édité, en allemand, après la seconde guerre mondiale.
La méthode se décline en 3 façons distinctes de tenir les guides
La tenue de base (conduite à une main, guides dans la main gauche)
La tenue utilitaire (appelée aussi position d’aide ; conduite à deux mains, l’une derrière l’autre)
La tenue de dressage ou de travail (appelée aussi « conduite au carré », à deux mains)
Quelque soit la tenue utilisée, le meneur se doit de se tenir droit sur le coussin de guides (siège incliné), les pieds bien posés sur la coquille, talons resserrés, genoux légèrement fléchis et entrouverts. Le haut du corps est décontracté, les avant-bras en position horizontale, avec les poings tendant vers la verticale (pouce vers le ciel). Les poignets sont souples et mobiles, les mains situées à 10-20 cm du corps. Le regard se porte loin devant. Les guides sont toujours tenues en main, avec la fleur du cuir sur le dessus (côté lisse). Le fouet est toujours tenu en avant, vers le haut, en oblique sur la gauche pour ne pas toucher les chevaux intempestivement.
les deux guides sont placées dans la main gauche.
la guide gauche sur l’index
la guide droite entre le médius et l’annulaire
les derniers doigts sont serrés sur les guides pour les maintenir
le pouce et l’index sont relativement relâchés.
Le fouet est tenu dans la main droite, en équilibre entre le pouce, l’index, et la paume.
La tenue de base dans la main gauche
Utilités de la tenue de base :
Monter en voiture
Descendre de voiture
Libérer la main droite
Emploi du fouet
Conduite à une main
Raccourcir une grande longueur de guide
Reposer la main droite
les guides sont dans la main gauche en position de base
la main droite vient en aide en avant (le plus souvent) de la main gauche
la main droite se saisi des guides, en gardant le fouet
la guide gauche entre l’index et le médius
la guide droite, serrée par les trois doigts (médius, annulaire et auriculaire)
La tenue utilitaire, permet de relâcher la main gauche ou d’ajuster les guides
Utilités de la position d’aide :
Reposer la main gauche
Permet un meilleur maintient
Allonger les guides
Raccourcir les guides
D’ajuster les guides
la guide droite dans la main droite
les deux guides (toujours) dans la main gauche
les deux mains sont reliées l’une à l’autre par la guide droite (d’où l’expression que l’on connaît de « mener au carré »)
le fouet en main droite (toujours)
la main droite légèrement plus en avant que la gauche
Pour obtenir la position de dressage, on démarre de la position utilitaire…
… et on tire la guide droite vers la droite, avec la main droite
Utilités de la position de dressage :
Permet un meilleur contrôle de l’attelage et des chevaux
Permet de tourner plus court à droite ou à gauche
Permet de faire des demi-tours
Permet de demander une attitude particulière au cheval, avec plus de précision
Cette méthode traditionnelle de conduite d’un attelage, préconise en amont du travail avec les équidés, de s’exercer sur un appareil de simulation, de manière à maîtriser parfaitement les gestes, sans dommage sur la bouche des animaux. Nos chevaux et poneys sont précieux, il faut toujours penser à les préserver.
Encore une fois, notre société actuelle, nous pousse sans cesse, à évincer certains enseignements pour en favoriser d’autres ‘plus plaisants’ à la clientèle, bien souvent au détriment de notre cavalerie d’instruction. Si certains meneurs ne connaissent pas la méthode Achenbach, d’autres, et parfois les mêmes, ne savent même pas ce qu’est un simulateur !
Cet appareil d’apprentissage, bien souvent de conception artisanale, est un outil indispensable à l’enseignement de l’attelage dans des conditions optimum de sécurité. Effectivement, ainsi, les élèves apprennent le maniement des guides, jusqu’à obtenir des gestes justes et fluides, sans se préoccuper de gérer les réactions du cheval. (Pour mieux comprendre l’utilité du simulateur, consulter cet article)
L’enseignement débutera avec les différentes tenues de guides, puis comment passer de l’une à l’autre, sans dévier de trajectoire. Seulement une fois cela acquis, l’élève pourra aborder les notions de conduite et de direction, qui feront prochainement l’objet d’un second article.
Texte et photos:
Gaelle Dobignard
Voir la suite: LA CONDUITE EN PETITES GUIDES (2/2)
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