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Par figoli
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Ce que devenaient
les gloires du Turf en 1900
A la fin du XIX° et au début du XX°, malgré le développement de l'automobile, tout cheval trouvait une utilité. Ainsi, les chevaux de course étaient revendus et réutilisés à de multiples fonctions. De grands champions pouvaient terminer leur carrière, certes, comme reproducteurs mais aussi comme cheval de chasse, de voiture de maison, plus simplement comme cheval de fiacre ou de livraison... ou, comme aujourdhui, terminer au couteau.
Voici les trajets de certains de ces anciens cracks relatés dans un article de "La vie au grand air", de 1903:
"D’aucuns nient encore l’utilité du pur sang et prétendent que, sorti des hippodromes, un cheval de course est incapable de gagner son avoine. Cependant, nombreux sont les réformés du turf qui font encore, et pendant longtemps, un excellent et souvent très dur service..."
"Il est certainement rare pour un gagnant de Grand prix de terminer sa carrière entre les brancards d’un fiacre ou à la flèche d’une Daumont ; cependant, les habitués des champs de courses ont l’occasion de voir, chaque jour, ainsi attelé, non point un gagnant de Grand Prix, mais un troisième de cette sensationnelle épreuve. Mansour, arrivé, en 1894, derrière Matchbox, le champion anglais, et le vainqueur Dolman Bagghté, au baron de Schickler, tire un fiacre parisien à l’allure d’un recordman de raid. Et, chaque fois que le vétérinaire Chapard, de Chantilly, vient assister aux épreuves du bois d’Auteuil de Maison Lafitte, c’est Mansour qui le conduit."
Pour rester dans le milieu des courses, certains vans, qui venaient chercher les chevaux éclopés ou fatigués pour les conduire à l'écurie ou chez "Macquart" (Equarisseur), étaient tractés par d'anciens chevaux de course.
Certains restaient également dans le milieu des courses pour servir de cheval de transport "Hack" aux Jockeys et entraineurs.
D'autres sont conservés comme chevaux de service par leurs propriétaires. Ils deviennent chevaux de chasse ou sont attelés aux voitures de maisons:
" Brush, qui eut son heure de célébrité, mène le cab de Monsieur Balsan, aprés avoir fait triompher la casaque noir et turquoise sur maints hippodromes de Paris et de la province"
Le cheval Pur sang de réforme fut aussi trés utilisé comme cheval d'arme d'officier ou cheval de sport, tout particulièrement pour les raid hippiques montés ou attelés. "Cronstadt... a pris part au raid hippique Bordeaux-Paris du journal -De la vie au grand air- et a parcouru ses 746 kms en sept jours".
La majorité de ces crack avaient souvent une carrière moins prestigieuse.
Etonnant de voir des gloires du Turf tirer les charettes des petits commerçants; épiciers, boulangers, bouchers,...
Le plus grand nombre se trouvait relégué, comme le champion Mansour, au travail de cheval de remise ou de fiacre.
Mais ne nous leurrons pas, une bonne partie des ces étoiles du turf terminait " sur la table de quelque festin hippophagique" ou sous le couteau de l'équarisseur.
Patrick Magnaudeix
(Figoli)
Documentation:
"La vie au grand air" collection Hans Paggen.
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