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The Old Guard, chevaux et caissons
au cimetière d’Arlington en Virginie, Etats-Unis.
Les 250 participants au Symposium de Williamsburg en Virginie, organisé par la Carriage Association of America, se sont levés pour applaudir la présentation du Staff Sergeant John S. Ford
« Honneur aux morts, les caissons du cimetière d’Arlington ».
Cette marque de respect souligne combien nous étions tous touchés par le travail, le soin du détail, le dévouement des soldats de l’unité « The Old Guard ».
Le cimetière d’Arlington couvre 253 hectares, situé en Virginie sur les bords de la rivière Potomac, à peine un kilomètre de la Maison Blanche à Washington DC. Plus de 400.000 Américains y sont enterrés, chaque année voit environ 7.000 enterrements dont 1.700 avec les honneurs militaires, le cercueil étant transporté sur un caisson tiré par six chevaux.
Si le cimetière est connu pour les personnalités enterrées, dont le président John Kennedy, son épouse Jacky, ses frères Robert et Ted, l’astronaute John Glenn, c’est aussi le dernier repos de milliers de militaires américains, morts pour la patrie ainsi que le soldat inconnu. La Tombe du soldat inconnu sert à un soldat de la première guerre mondiale, mort en France, la seconde guerre mondiale, les guerres de Corée et du Vietnam. La garde y est montée, 24 heures sur 24, par des soldats du 3e régiment d’Infanterie, le plus ancien régiment américain encore opérationnel, « The Old Guard ».
42 chevaux sont prêts à sortir tous les jours, déployés en quatre sections, chacune effectuant deux enterrements avec honneurs militaires chaque jour ouvrable. Tout est organisé de manière méticuleuse. Le dévouement aux familles, participer à leur deuil, montrer la solidarité nationale sont des motivations permanentes pour les soldats du Peloton des Caissons. «Que ce soit votre premier enterrement, votre cinquantième ou comme moi, aujourd’hui, votre 319ième, les familles ont besoin de votre dévouement, de votre humilité. L’aviateur que nous avons amené au secteur 55 cet après-midi ainsi que sa famille recevront qu’un seul enterrement. Ça doit être parfait” nous confie le Sergeant Ford le jour où il quitte sa fonction de chef de section pour être muté dans un autre régiment et continuer sa carrière. Après presque cinq années passées dans le Peloton des Caissons, le Sergeant Ford, tout comme les autres soldats, continuera sa carrière militaire dans un régiment ‘normal’. « Mes gars et moi n’oublions jamais qu’un jour ce sera peut-être notre enterrement. On aimerait que ce soit aussi parfait qu’aujourd’hui » conclut John Ford.
Les soldats du Old Guard sont triés sur le volet, l’affectation au peloton est un grand honneur, la moitié des candidats se qualifie pour l’entrainement. Cet Army Saddle Course est dur,80%seulement des candidats complèteront la formation de 9 semaines. C’est le temps qu’il faut ‘fromstreet to saddle’ ‘de la rue jusqu’en selle’. Beaucoup de volontaires n’ont jamais monté à cheval. La première semaine de leur entrainement, ils dorment dans les écuries pour ‘sentir’ le monde du cheval. Onze chevaux, environ 150 cms au garrot, sont les « maitres d’école ». Après 9 semaines, moyennant quelques courbatures, quelques chutes et des heures en selle, sans selle, en voltige, les nouveaux cavaliers sont prêts pour commencer leur travail.
Les chevaux affectés au service des caissons sont grands, 1.80 mètres, de races Percheron ou Standard Bred. Un maréchal ferrant a la tâche de les chercher et sélectionner. A 20 ans d’âge les chevaux partiront à la retraite, souvent confiés à des personnes privées qui leur assurent un repos bien mérité. Si les chevaux travaillent six jours sur sept, ils ont également du ‘temps libre’, en paddock ou en prairie sur une ferme proche. Les soldats, nouvellement arrivés, auront un cheval avec 5 ou 10 ans d’expérience comme première monture.
Les chevaux affectés au service des caissons sont grands, 1.80 mètres, de races Percheron ou Standard Bred. Un maréchal ferrant a la tâche de les chercher et sélectionner. A 20 ans d’âge les chevaux partiront à la retraite, souvent confiés à des personnes privées qui leur assurent un repos bien mérité. Si les chevaux travaillent six jours sur sept, ils ont également du ‘temps libre’, en paddock ou en prairie sur une ferme proche. Les soldats, nouvellement arrivés, auront un cheval avec 5 ou 10 ans d’expérience comme première monture. Les caissons étant attelés à la Daumont, les soldats se retrouvent en selle. Pas n’importe quelle selle, le Capitaine George B. McClellan a mis au point cette selle militaire en 1859. Elle est inchangée depuis cette époque et continuellement en service. L’arçon est fait de bois, très confortable pour le cheval, plus dur pour les fesses des cavaliers. Les harnais des chevaux sont refaits neufs au fur et à mesure des besoins, partant d’un modèle quasi inchangé depuis 1916, de nombreuses améliorations, fruit de l’expérience et de l’utilisation, ont été introduites. Un sellier temps plein, Eugene Burke, est en charge de tous les cuirs.
Les caissons en service ont été carrossés en 1918, ils sont originaux et fêteront 100 ans de service. Cinq caissons sont disponibles, pendant que deux caissons sont affectés à l’attelage avec des chevaux noirs et deux avec les chevaux gris, le cinquième est en entretien. Le poids d’un caisson est d’environ 1.300 kilos. A chaque mise en voiture, le timon sera ajusté en hauteur selon la taille des wheeler. Notez que le caisson ne dispose pas de freins et que les harnais ne sont pas reliés entre eux. Les postillons, membres d’une petite équipe, doivent apprendre à mener ensemble pour réussir toutes les manœuvres.
Le réveil sonne à 4h30. Les chevaux reçoivent leur première ration de graines. La deuxième sera servie à 17h00. Le foin est à disposition. Les chevaux seront étrillés, les gris lavés. Les harnais sont lustrés tous les jours, comptez 300 pièces de laiton par harnais. A 6h30 on garnit, met en voiture, parcourt les 20 minutes de trajet pour être à 08h00 précises au cimetière, prêts pour le premier service. La journée de travail se terminera à 16h00, retour aux écuries, nettoyage de fin de journée.
Chaque soldat de l’unité fera 118 journées complètes comme postillon par année. Les autres jours, il est affecté à l’entretien des écuries. Les ‘missions’ comme les soldats appellent les cérémonies d’enterrement ont lieu du lundi au samedi, chaque semaine. Pluie ou neige ne sont pas une excuse pour remettre une cérémonie prévue, il faut juste changer d’uniforme ou mettre une autre casquette.
Les écuries, la remise des caissons, la sellerie sont impeccables, pas une poussière en vue. Les couloirs des box, armature d’acier et bois foncé, sont organisés par robe de cheval et par ‘Squad’, par équipe.
Les postillons plus expérimentés prendront en charge les nouveaux chevaux pour leur apprendre le travail spécifique, la tête haute, le pas digne, la tenue solennelle. Chaque caisson est attelé avec six chevaux. Un septième cheval, monté, sert au ‘Squad leader’, il ou elle se tient à gauche à la tête du leader de l’attelage. Qui de vous deux connait au mieux le travail ? demandons-nous. ‘Certainement les chevaux, est la réponse, ça reste des animaux, joueurs quand ils le peuvent. Au moment d’être mis en voiture, ils deviennent sérieux, concentrés sur le travail, dignes’.
Les cérémonies se déroulent selon une tradition bien établie, selon le rang le défunt reçoit les honneurs correspondant à son rang. A partir du rang d’adjudant et sergent en chef, tous les militaires peuvent demander d’être enterrés à Arlington, ainsi que tout soldat mort en service.
A partir du rang de colonel, la cérémonie est plus élaborée. Les hauts officiers de l’armée et des Marines, seront en plus accompagné par un cheval caparaçonné. Les Présidents de la République, ès leur qualité de commandant en chef des armées, y ont droit comme ça s’est vu lors des funérailles de John Kennedy ou Ronald Reagan. Un cheval sellé est conduit à la main, sans cavalier, les bottes retournées dans les étriers. Ce sont deux chevaux, un noir et un gris, spécialement entrainés qui sont à disposition pour ce travail.Leur meneur ne fait en principe pas d’autre type de service. Le plus connu est sans doute le cheval noir, Klinger, son histoire est racontée dans un livre pour enfants (Klinger, a story of Honor and Hope, Betsy Beard).
Nous sommes à la fin de la cérémonie, le drapeau qui a recouvert le cercueil est replié avec précision et sera remis à la famille. Encore une ‘mission’ magnifique et traditionnelle accomplie par le Caisson Platoon du 3e régiment, The Old Guard.
Texte:
Stephan Broecks
Photos:
Commons