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Par figoli
Impressions d’un spectateur « naïf » ...redécouvrant l’attelage sportif.
Naïf ? Peut-être n’est ce pas le mot !
Disons que cela fait plus de seize ans que je n’ai plus mis les pieds sur un concours sportif. J’étais, je dois l’avouer déçu de l’orientation que prenait ce type d’évènement, en particulier le marathon :
-Les hurlements des meneurs censés soutenir leurs attelages.
-Les obstacles de marathon démolis régulièrement. L’homme à la masse était devenu l’homme de base de l’équipe de chaque obstacle.
-Et puis, des moments vécus avec tristesse, mais il y a très longtemps, comme :
- ce meneur qui renversa 3 fois dans le marathon, mais continua sans vraiment se soucier de son cheval.
-un attelage en tandem, dont le leader avait été tellement malmené dans les obstacles, qu’il refusait d’avancer. Il fut abandonné à un coéquipier et le meneur continua tranquillement le parcours en simple.
- cet autre meneur qui, en sortant d’un gué, sauta un fossé (option non prévue par les organisateurs) ce qui laissa ainsi grooms, et juge de voiture, le cul dans l’eau.
-…
-Le sens de l'abnégation enfin de certains juges de voitures, aux regards terrorisés, aux mains livides de s’être tant crispées pour ne point choir, aux yeux baissés sous l’"engueulade" de leur meneur.
Mais, honnêtement, les textes, les reportages, les photos d’Attelage.Org , d’Attelage Magazine , l’évolution positive de la règlementation , les propos et le comportement de quelques amis compétiteurs de haut niveau, m’ont refait passer le Rubicon. Ce spectacle est potentiellement tellement beau qu’il fallait que j’y retourne.
Il y avait un concours à Pau pas très loin de chez moi. Je me suis lançé pour voir …le marathon.
Je vais donc vous donner les impressions d’un vieux réfractaire, qui n’a pas en plus, l’esprit de compétition.
Le village s’éveillait quand je suis arrivé. Déjà de nombreuses personnes , plans en main, préparaient une maniabilité alliant technicité et rapidité, bien conçue apparemment pour un innocent comme moi (car en plus, j’aime pas les quilles, mon domaine c’est les chemins boisés).
Première bonne surprise, ce parcours était destiné à de jeunes meneurs, pour certains mêmes, très jeunes.
Ils n’étaient pas nombreux, mais très entourés dans une
ambiance sereine où la volonté de formation était maitresse d’œuvre.
Mais à Pau ils ont fait plus fort encore. Je connaissais les
"bébés nageurs" et apparemment on se préparait à mettre en place, pour la journée, une école de "bébés meneurs".
La présence de chevaux lourds, de poulinières suivies, exprimaient bien qu’ici l’objet était la passion du cheval et la convivialité.
Ainsi préparé, comment ne pas aller le cœur léger vers le marathon.
De ce marathon, je garderai quelques impression fortes ;
la vitesse en majorité controlée, le calme des équipes, la joie de se faire plaisir dans des dévers pas évidents à maitriser,
des moments de beauté tels ces chevaux au milieu des palmiers.
Globalement, même si j’émettrai plus tard quelques interrogations, j’ai constaté une volonté des meneurs et des organisateurs d’obtenir l’optimum des chevaux sans prendre de risques inutiles.
Alors, peut être devons nous cette évolution à l’arrivée des femmes, de plus en plus nombreuses et jeunes, dans nos compétitions. Peut-être ont-elles amené une autre approche, et ce « doucement ma belle » exprimée par Estelle Dubuisson face à une difficulté en est, semble-t-il, une belle expression.
Ce spectacle offert était beau, et je laisse la place aux images :
Honnêtement, malgré quelques situations isolées (exemple, un poney « déjà cuit » au 5°
obstacle,...) je n’ai pas eu cette inquiétude continuelle pour la sécurité des chevaux que j’avais pu avoir autrefois. Cependant, il y a un obstacle qui m’a redonné cette inquiétude. Ne
connaissant pas son nom officiel je l’appellerai « les cages à
poule ».
Le spectateur ne comprend pas obligatoirement ce qui s’y passe. Les poneys
s' y coulent « facilement », mais la prise de vitesse les met pour certains à la limite de la sécurité.
Pour les autres attelages beaucoup de blocages, d’arrêts, de passages au pas , de manœuvres,…. Difficile d’atteindre la fluidité dans ce dédalle.Seuls, le calme la maitrise, la technique des
meneurs font éviter le danger. Quelquefois, cependant, l’arrêt d’urgence est nécessaire.
Un moment magique cependant dans cet obstacle:
Monsieur Pouvreau est en difficulté avec ses quatre magnifiques polonais. Il arrête son attelage. Calmement, une main s’avance, très très
doucement, sur les guides de volée, comme si elle parlait à ses coursiers. Ai-je entendu un ordre, je ne sais pas, mais tout l’ensemble est reparti
tranquillement…un vrai moment de bonheur !
Je dois l’avouer, le « naïf » pour ne pas dire le réfractaire, en a pris plein les yeux et s’est fait plaisir. D’autant plus que dans le discours de chacun ; meneurs, accompagnateurs,…apparaissait, derrière la « fureur de vaincre », un respect du cheval, une réelle volonté de prioriser le dressage et la sécurité de leurs chevaux. Le spectateur que je suis espère que cette positive progression continue, et ce, à tous les niveaux de compétition.
Je ne peux pas finir cet article sans faire un clin d’œil à une vieille connaissance.
Eh oui, dans tous ces moment inoubliables je l’ai vu apparaitre lui , l’extraterrestre. Pensez un cheval lourd, un cob normand, qui se confronte
à cette élite des chevaux sportifs.
Les oiseaux du lac effrayés jusque là par cette agitation, étaient revenus pour le soutenir lui, « Grand Marais », quatre fois champion de France des chevaux lourds, qui
terminait, ce jour, à la quatrième place au pied du podium.
Il arrive, dans notre monde du cheval, des moments exceptionnels, où un homme, ici Patrice Bagilet, et un cheval se rencontrent et réussissent ensemble l’impensable. Ces deux caractères forts, et le mot est faible, forment un couple fusionnel dans les moments importants.
J’espère que l’attention portée par les oiseaux du Lac sur le « Grand Marais » les
soutiendra dans les prochains importants challenges qui les attendent, eux, et, bien sûr, leur coéquipière de toujours… Laurence .
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