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Location de chevaux et de voitures de luxe à la fin du XIX° siècle.

Location de chevaux et de voitures de luxe à la fin du XIX° siècle.

 

La fin du XIX° siècle et le début du XX° ont été marqués  par les débuts du remplacement de la traction animale par l’automobile.  (Voir l’excellent article de Jean Louis Libourel:  Carrosserie hippomobile et premières automobiles : une histoire commune). Etonnamment  cette mutation s’est accompagnée d’une explosion du nombre d’entreprises de location hippomobile et d’une nette amélioration de leurs services. Vous en trouverez l’explication dans cet article du sport universel illustré du 25 Décembre 1897 titré, « Les industries hippiques ». Il vous permettra de découvrir la société de location Lamiche et Domange qui proposait à sa clientèle des chevaux de race et des véhicules ; phaétons, mail-coach,…, exclusivement construits par la maison Muhlbacher.

 

« Les industries hippiques

Etablissement Lamiche et Domange »

 

                 « Les industries se transforment selon la nécessité de la mode et le besoin du moment. Aucune n’échappe à ces modifications ; les industries qui se rattachent au cheval, plus que toutes autres ont évolué ces dernières années. Le goût que le public a manifesté pour la bicyclette et le sport automobile, a fait un tort considérable aux manèges et aux marchands de chevaux par exemple. C’est ainsi qu’une des plus vieilles maisons de Paris où les amateurs de chevaux ne manquaient jamais de se rendre lorsqu’ils avaient un cheval de prix à acquérir, la maison Arthur Marx a du céder la place à un autre genre d’industrie hippique.                                                               

                    MM. Lamiche et Domange ont en effet installé il y a quelques mois en plein centre parisien, dans le centre du Paris élégant entendons nous, 34 avenue des champs Elysées, un établissement modèle pour la location des chevaux et voitures de luxe. C’est que si les autres industries qui ont pris naissance de l’usage du cheval, soufrent de son abandon momentané, la location semble avoir pris au contraire un nouvel essor. 


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            On aime moins le cheval, on ne peut s’en passer cependant. Mais comme on l’aime moins on veut aussi moins avoir à s’en occuper. Un effectif considérable de chevaux, de voitures, de palefreniers, de cochers, ne va pas sans entrainer après lui de multiples inconvénients pour son trop heureux dispensateur. Et si la surveillance, le dressage, la mise au point d’une écurie montée largement, offrent à l’homme de cheval d’incomparables jouissances, elles entrainent pour l’indifférent une foule d’ennuis.

On cite de grands propriétaires possédant une très nombreuse cavalerie qui ne roulent jamais qu’en voitures de grande remise. Du reste il n’est pas que ceux là que rebutent l’entretien de chevaux et de voitures, encore peuvent ils espérer trouver dans le nombre toujours de quoi les traîner. Si vous ne possédez qu’un cheval ou même une paire de chevaux, l’indisponibilité trop fréquente vous force souvent à aller à pied. Les gens d’affaire et bien d’autres aussi ont donc intérêt à s’adresser à une maison de location. S’ils ne le font pas plus souvent c’est qu’il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver des attelages, voitures, chevaux, personne ne sentant pas le locatis.

            C’est ce qu’ont voulu éviter MM. Lamiche et Domange qui ont tenu, tout en adoptant les prix pratiqués ailleurs, à fournir à leur clientèle des attelages irréprochables. Une visite dans le magnifique établissement qu’ils ont édifié aux Champs-Elysées suffira pour convaincre nos lecteurs.


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            Quoique très vaste, l’emplacement dont disposait l’architecte M. Jacob, était relativement restreint pour loger les 150 chevaux, le même nombre de voitures et le matériel accessoire nécessaire à l’exploitation. On y a paré en répartissant l’installation sur trois étages autour de deux vastes cours. Les écuries spacieuses, aérées, très claires sont de vrais modèles de simplicité pratique et d’hygiène. Les plans ainsi que ceux de toutes les constructions en ont été établies par M Jacob, l’architecte de la compagnie des petites voitures, bien connu pour sa spécialité d’installations d’écurie. Il a confié l’exécution des travaux à M Joseph Leclaire, qui a construit dans ses ateliers de Montreuil-sous-bois, les plus importantes installations d’usine de Paris et de l’étranger.

            La plus élevée des trois écuries auxquelles on atteint par une rampe inclinée comme on le voit sur notre gravure, est exclusivement réservée aux boxes, les plus confortables de Paris sans nul doute. L’air, le soleil y circulent comme dans une écurie de campagne ; elle est réservée aux chevaux de pension. (Les personnes habitant la campagne et qui ne possèdent pas d’écuries à Paris, peuvent en toute confiance mettre leurs chevaux en pension dans les vastes boxes que représente notre gravure.)


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            La cavalerie nombreuse qu’on y admire est composée exclusivement de chevaux anglais pour les personnes qui aiment les bêtes de style, et d’américains pour les amateurs de trotteurs. Du reste, la remonte est assurée par les soins de M. Fernand Lamiche, le marchand de chevaux bien connu de Neuilly.

            Chaque étage comporte en outre une remise pour les voitures, toutes signées Muhlbacher, (elles y accèdent par un système pratique d’ascenseur), une sellerie, etc. L’atelier de réparations dont nous donnons une vue d’ensemble, permet de maintenir toutes les voitures à l’état de neuf d’une façon permanente, le moindre accroc à la peinture, le moindre accident aux cuirs où aux garnitures les y ramènent.

 

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            Pour terminer, une visite à la couverture de la maison, unique à Paris. Le toit est supprimé et remplacé par une terrasse garnie de carton bitumé recouvert de fins graviers qui absorbe l’eau de pluie dont l’écoulement est assuré par une pente convenable. Des écuries aux 2° et 3° étages, un jardin au 4°. Que diraient nos pères en voyant ce renversement de l’ordre établi par l’antique usage ?

            En résumé, MM. Lamiche et Domange ont su réunir au centre de Paris et mettre à la disposition du public une cavalerie modèle, des voitures du grand carrossier, un personnel stylé et choisi, en un mot des attelages ayant le cachet et l’ensemble de ceux des maisons particulières les plus soignées, et ce, à des prix raisonnables.

            Indépendamment des voitures classiques, les sportsmen trouveront là des cabs, des mail-coaches attelés dans le style voulu ou simplement des teams bien entrainés. »


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Document et photos :

Article non signé, sport universel illustré, 25 Décembre 1897.

 

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