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Il y a un siècle, les chevaux de l’Élysée !

Il y a un siècle, les chevaux de l’Élysée !

16 juillet 2014, 23:21
Arrivée du président à Fontainebleau; 1892

Arrivée du président à Fontainebleau; 1892

A l’aube du XXe siècle, faute de place, les douze demi-sang, tous grands carrossiers bai brun, et les trois chevaux de selle - attachés à la présidence - sont répartis dans plusieurs écuries. L’une d’elle ne contient qu’un attelage, Brest et Cherbourg, les deux chevaux de gala attelés habituellement à la Daumont présidentielle ; ils ne valent pas moins de 15 000 francs soit l’équivalent de 47 000 euros. Pluton et Jupiter forment le 2attelage de la Daumont alors que Rob-Roy et Coquelicot sont réservés pour le coupé et la Victoria.

 

1900:  Préparation des attelages du président Loubet

1900: Préparation des attelages du président Loubet

Quant à Vizir, très joli cheval de selle, il est monté par le piqueur Montjarret pour les déplacements officiels des présidents, à 12 pas en avant de la Daumont alors attelée aux 4 chevaux avec un postillon pour chaque paire, sur le cheval de gauche. Deux valets de pied prennent place sur le siège derrière.

Le carrosse ne sort que pour l’accueil officiel des têtes couronnées en visite en France, par temps hivernal.

Pour les visites de souverains ou de présidents étrangers, les voitures sont de préférence toujours découvertes et les cortèges officiels répondent à un ordonnancement très protocolaire :

-       en tête du cortège, chevauchent deux garçons d’attelage ;

-       à 20 pas derrière, 3 trompettes et un peloton de cavalerie ;

-       à 10 pas derrière, la première voiture officielle ;

-       à 10 pas derrière, la deuxième voiture ;

-       à 20 pas derrière, le piqueur ;

-       à 10 pas derrière, la voiture « du corps » avec, à la portière droite, le colonel aide de camp et, à la portière gauche, le chef d’escadron commandant de l’escorte ;

-       immédiatement derrière, chevauche 1 trompette, puis 3 pelotons de cavalerie ferment le cortège.

1896 : les équipages de gala de la Présidence

1896 : les équipages de gala de la Présidence

1908 : le président Fallières accueille les souverains suédois.

1908 : le président Fallières accueille les souverains suédois.

La Daumont de gala, construite pour Napoléon III, est par ailleurs toujours mise gracieusement à disposition du shah de Perse lors de ses séjours à Paris…

Ici comme ailleurs, les accidents d’attelages y sont parfois à déplorer !

L’un d’eux fut particulièrement spectaculaire. En 1907, pendant la visite officielle des souverains norvégiens, les deux premiers chevaux tenus en main par le postillon avaient presque franchi un pont étroit et difficile, lorsque la roue de la voiture transportant Mme Fallières et la reine Maud heurta violemment la pile du pont. Le cheval serré entre le garde-fou et le timon, prit peur, rua, monta sur le parapet et tomba à l’eau, entraînant le 2e cheval épouvanté et son cavalier. Les deux chevaux de tête s’affolèrent à leur tour. Le cheval de gauche, maintenu par l’énergie désespérée de son postillon, demeura en place tandis que son compagnon de trait se cabrait puis basculait à son tour dans l’eau. L’escorte des cavaliers du 27e Dragons retirèrent le postillon blessé, 2 chevaux encore valides malgré la chute, mais le 3e , lacuisse et un membre brisés, se noya rapidement…

 

1907 : l'accident de Versailles sous Fallières.

1907 : l'accident de Versailles sous Fallières.

Malgré d’innombrables occupations, Félix Faure fut le président le plus à cheval ! Été comme hiver, il quittait l’Élysée à 7 heures, en voiture, accompagné tantôt du général Hagron, tantôt du commandant de La Garenne. Arrivé dans l’avenue du Bois, il montait les chevaux préalablement amenés et, après une heure et demie de trot et de galop, il rentrait à l’Elysée…

 

 
1897 : le président Faure montait à cheval tous les matins, été comme hiver...

1897 : le président Faure montait à cheval tous les matins, été comme hiver...

Texte:

Rosine Lagier

 

 

Sources :

ses collections et son livre, édition 2014 « Il y a un siècle le cheval » qui vient de paraître !

 
1918-le président Poincaré et Clémenceau au défilé du 14 juillet. Les postillons n'ont pas encore retrouvé la livrée présidentielle.

1918-le président Poincaré et Clémenceau au défilé du 14 juillet. Les postillons n'ont pas encore retrouvé la livrée présidentielle.

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