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Restauration d'un harnais du XIX°. Ateliers Dorantes

Restauration d'un harnais du XIX°. 

 

par les ateliers Dorantes

 

 

 

 

1° Partie:

Restauration d'un harnais du XIX° siècle ayant pour objet sa conservation mais aussi son utilisation occasionnelle.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

INTRODUCTION ET HISTOIRE

 

Dans cet article, nous vous présenterons l'histoire, le diagnostic et le déroulement de la restauration d’un harnais du milieu du XIX° siècle.

Quand la maison Dorantes a reçu ce harnais, il était composé de deux brides, deux mantelets avec leurs croupières et deux colliers.

Ce harnais anglais, fabriqué à la moitié du XIX siècle par un artisan français, a appartenu à Dina Vierny; un des collectionneurs les plus connus en Europe. 

Française, Dina Vierny (25 janvier 1919 – 20 janvier 2009) était marchande d’art, collectionneuse, directrice de musées et ex-modèle.

Née Dina Aibinder, elle fut la muse de Maillol durant les dix dernières années de la vie de celui-ci. Elle posait également pour les peintres Matisse et Bonnard.

 

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Ce harnais était une pièce historique de grand intérêt ;  du point de vue historique mais également du point de vue technique et artistique. 

 

ETUDE TECHNIQUE DES MATERIAUX

 

L’examen du harnais a établi que le type de cuir utilisé sur les parties visibles était du cuir verni alors que les autres éléments étaient en cuir végétal.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Le travail  du cuir, comme cela se fait habituellement sur le cuir végétal, consiste en trois étapes principales : la préparation des peaux, le tannage et les finitions.

La première étape consiste à nettoyer et  préparer le cuir, enlever les saletés et restes de viande sur la peau. Les poils sont enlevés également grâce à un trempage dans un bain de chaux.

La seconde étape, le tannage, est effectué avec trois types d'extraits d'écorce. Les pièces de cuir sont mises à macérer dans ces bains tannants, pendant 12 à 14 mois.

La troisième étape est la finition de la surface du cuir.

De l’autre côté, le travail de vernissage comprend deux étapes.

La première, l’habillage du cuir, consiste à boucher les pores et à polir la surface afin que le vernis puisse se poser plus facilement. 

La seconde partie, le vernissage du cuir, a pour but d’obtenir une surface souple, luisante, qui dure longtemps et résiste à la friction.

Les boucles de ce harnais sont composées d’un seul type de métal, "Alpaca", contenant 25% de zinc, 22% d’aluminium et 52% de cuivre.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Nous pouvons observer que ce harnais présente deux types de préparation des pièces métalliques; des éléments et des boucles en fer argenté et des boucles doublées de cuir.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Les boucles doublées de cuir noir sont visiblement mises en arrière plan pour faire ressortir la beauté des parties argentées.

 

 

2ème PARTIE :

ETAT DE CONSERVATION ET RESTAURATION

 

Ce harnais a été restauré afin que l'actuel propriétaire puisse de nouveau s’en servir pour une utilisation privée. La restauration a redonné vie à cette pièce d’art, en lui faisant retrouver son élégance d'origine.

Suite à un grand nombre d’altérations occasionnées par le soleil, la température et l’humidité, le cuir était dans un trés mauvais état de conservation.

Le cuir verni était craquelé à cause de l’âge du harnais. Cet aspect craquelé n’était pas uniforme sur tout le harnais du fait que certaines parties avaient été plus exposées à la lumière du soleil, l’humidité et aux écarts de températures que d’autres. 

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Il  ne faut pas oublier que ce harnais avait servi à l'attelage pendant de longues années entraînant de nombreuses altérations, rayures, tâches sur les parties argentées et déchirures ou manques sur les boucles doublées en cuir.

 

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

La procédure de conservation et de restauration commence par un nettoyage mécanique pour enlever la plus grande partie des poussières et saletés superficielles.

Quant à la saleté incrustée dans le cuir, le nettoyage fut approfondi avec du gel sur toutes les pièces du harnais.

Les parties du cuir verni les plus endommagées ont été restaurées suivant une méthode naturelle utilisant des pigments de charbon noir (carbon black pigments), les mêmes utilisés, à l’origine, pour  tanner le cuir.

Pour les parties de cuir végétal, le cuir a été trempé dans un bain spécial. Les cuirs ont été enveloppés de film plastique et conservés ainsi pendant 40 jours à une température au dessus de 25°C avec une humidité en dessous de 60%.

Rappelant que cette restauration a été mise en place pour sauvegarder mais aussi utiliser ce harnais, des parties supportant de plus grands efforts ont été remplacées par des cuirs tannés végétals neufs, plus sûrs au niveau sécurité, en répliquant les originaux.

Pour les oeillères, la garniture extérieure des coquilles d'oeillères a été conservée alors que les parties internes et les montants de bride, au constat de leur piteux état, ont été refaits à l'identique.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Le fontal a été restauré dans le respect de son aspect d'origine en y rajoutant seulement une touche de couleur.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Les têtières elle aussi ont du être refaites.  Dans chaque têtière, comme pour le reste du harnais, les boucles recouvertes de cuir ont été refaites. L'ergonomie et l'adaptation de ces têtières aux têtes des chevaux ont été vérifiées.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Pour la restauration de la muserolle, l’extérieur a été préservé. L'interieur a été refait en cuir végétal. Les autres parties ont été refaites et les anneaux plus la boucle ont été recouverts de cuir neuf.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

La poire de la fausse martingale a subi des travaux de conservation incluant nettoyage et réparations. Les autres parties trés sèches ont du être changées.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Les colliers d'origine étant trop petits pour convenir aux chevaux du propriétaire, deux nouveaux colliers ont été fabriqués. Les parties extérieures ont été traitées pour obtenir un aspect craquelé identique à l'ancien.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Les boucleteaux ont été partiellement refaits.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Malgré un état relativement bon, les traits, pour des raisons de sécurité, ont été refaits, ainsi que les parties fragilisées des culerons.  

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes
Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Le cuir verni d'origine a donc été au maximum préservé mais les parties subissant des efforts ont été refaites à neuf, en copiant à l'identique les pièces originales.

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

Les pièces metalliques ont été nettoyées au carbonate de soude, repolies et réargentées si nécessaire.

La restauration a été complétée avec la création de pièces qui manquaient; rênes,...

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

 

 

 

Restauration d'un harnais du XIX°.  Ateliers Dorantes

 

 

 

 

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N
Je suis bien d'accord avec toi à première vue.... Restaurer pour exposer est une chose, pour servir ça en est une autre..<br /> A la première traction, le vieux cuir se déchire comme du carton.<br /> Cependant dans ce cas précis, il semble que TOUTES les pièces de force ont été refaites, ainsi que les brides, à l'exception près des parties décoratives, dessus de muserolle (le blanchet faisant enchapure est neuf) et œillères. il est dommage que le dessus de têtière ne soit pas aussi esthétique que l'original avec ses jolies arc de cercles finissant en pointe sous le sanglon de la poire, mais il fallait sans doute modifier le gabarit initial pour une question d'adaptation aux nouveaux chevaux qui semblent plus "gros" que les anciens (car les colliers étaient également trop petits)?<br /> Il paraît clair qu'ici il s'agit d'un harnais quasiment "neuf" avec boucles restaurées. Dorantes doit savoir ce qu'il fait...
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F
Tout à fait exact. Après c'est le client qui décide car Dorantes aurait pu refaire la totalité de la bouclerie à l'identique (car ils ont un savoir faire assez exceptionnel en la matière) et refaire une copie complète ce qui aurait permis de garder en l'état l'original.
M
bien d'accord avec vous !... autre sujet à l'ordre du jour actuellement c'est la méthode ancienne de la<br /> couture des passants fourreaux (15 cms !)des montants de brides certains en parlent mais <br /> personne n'en fait la démonstration '(une vidéo serait la bienvenue ) laquelle des 3 méthodes serait<br /> la plus orthodoxes ???
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F
Le texte est du sellier. En fait, mis à part quelques éléments décoratifs, c'est un harnais neuf patiné à l'ancienne. Cette mode, effectivement qui peut poser problème au niveau esthétique et patrimonial répond au marché de l'attelage de tradition; un des derniers débouchés pour les artisans harnacheurs et autres professionnels du cuir concurrencés par le synthétique et les harnais d'importation. Personnellement je pense qu'il faudrait préserver les pièces anciennes et n’utiliser que des copies neuves aussi bien pour les voitures et les harnais. Mais c'est surement trop tard car les pièces dans leur état d'origine hormis dans les musées nationaux et de rares collectionneurs ont déjà disparues.
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M
il ne semble pas que les enchapures aient été refaites? si tel est le cas c'est fragiliser davantage le <br /> cuir en fin de course ! on ne remet pas du bois neuf avec du bois vermoulu et ce cuir neufsur de<br /> l'ancien ça heurte les yeux L'auteur fait une distinction entre le cuir verni etle cuir végétal ???<br /> un vieux bourrelier sellier par mon père et tanneur par moi-même !
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M
ce tres bel harnais aurait du rester dans son état d'origine !! c'est mal conna^tre les vieux cuirs que<br /> de vouloir les rajeunir : un emplatre sur une jambe de bois : quant à vouloir se reservir de ce <br /> harnais restauré c'est prendre des risques !!
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