Vous trouverez une présentation très accessible des articles de vos "THEMES FAVORIS" dans le répertoire ci dessous.
N'hésitez pas à consulter les 1200 articles, vidéos,albums... de ce blog que vous trouverez classés dans "thèmes favoris" sur la colonne de droite et sur la barre d'accueil.
Comment faire le bon choix de harnais pour atteler une voiture ancienne? C'est une . question délicate. Les harnais anciens qui arrivent jusqu’à nous, mis à part certains harnais historiques, sont du début du XX° siècle ou ont subi moultes modifications. De plus, ils ne correspondent pas obligatoirement au type de voiture que nous voulons atteler. Donc, faire réaliser une copie du harnais ayant appartenu à son arrière grand- père n’est pas la meilleure solution.
De fait, à chaque époque, les modèles des harnais étaient dépendants :
- des connaissances techniques ; le traitement des cuirs, l’évolution du roulement des voitures,…
- de la conformation des races de chevaux utilisées suivant les types de voitures et les périodes.
- des types d’équipages. Ex : poste, classique, Daumont, gala,…
-de l'utilisation, donc de la qualité recherchée. Ex : pour maison de maître, location, entreprise,...
- et, bien sûr, des modes esthétiques du moment qui pouvaient même avoir de l'influence sur l’ajustement du harnais au cheval.
Les règles de choix peuvent donc être multiples et nous vous proposons, pour vous aiguiller, de feuilleter des catalogues de sellerie du dernier quart du XIX° siècle. Etant donné que les utilisateurs faisaient réaliser leurs harnais selon leurs choix esthétiques et la spécificité de leurs chevaux, (donc de façon différente des propositions des catalogues), nous complèterons ces dessins par des photos d'époque.
Aprés vous avoir présenté les harnais d'attelage à un cheval, à deux chevaux nous vous présentons les harnais d'équipages à quatre chevaux.
Harnais à quatre chevaux
Avant de vous présenter les attelages à quatre du dernier quart du XIX°, nous allons, pour le plaisir des yeux, faire un retour en arrière en vous présentant brièvement des harnais à plusieurs rangs datant du XVIII° siècle dont voici un élément daté de la moitié du XVIII°.
Les brides pouvaient, en plus de leur riche décoration, être ornées de différents éléments comme, nœud à l’oreille, gland à côté de l’œillère, aigrette sur le dessus de la tête.
Les embouchures utilisées sont variables mais moins nombreuses que dans les époques précédentes.
Les harnais montés à bricole peuvent sous Louis XV avoir des montages divers. Pour des raisons esthétiques certaines parties du harnais sont souvent multipliées. Les harnais étaient faits « de cuir blanc bordé ou noir, ou de maroquin, de drap de velours, de Roussi etc… » -Garsault- La bouclerie était ouvragée.
Les attelages de cérémonie d'une grande partie du XIX° seront des versions simplifiées de ces harnais tout en gardant une bouclerie domptueuse et certaines décoration; aigrettes, glands,...
Nous allons vous présenter maintenant les harnais usuels du dernier quart du XIX° siècle; en premier, les harnais de catalogues des années 1870,1880; Léné, Guinard,... Les harnais proposés par Léné et Janson, selliers harnacheurs en 1878 (édités par le GDC), sont accompagnés d'une présentation; type de véhicule et de cheval auxquels ils sont destinés, description technique de chaque pièce les composant,.. Nous complèterons cette présentation de quelques précisions puisées dans" l’art d’atteler" de Faverot de Kerbrecht.
Pour chaque type de harnais des photos d’époque vous permettront de noter quelques différences entre les harnais des catalogues et ceux utilisés au quotidien.
Attelage à quatre en grandes guides
Chevaux de devant légers et élégants, ceux de timon grands et biens membrés. Cet attelage, difficile à conduire, peut être appliqué aux calèches, landaus vis-à-vis à huit ressorts mais plus spécialement au mail-coach, grands breaks-omnibus, chars à bancs et enfin à toute voiture dont le siège est très élevé.
Brides
Œillères en cuir verni, modèle à la hache ; frontaux en cuir verni avec chaines ; panurges mobiles à crochets, montées sur chaine ; muserolles mobiles montées sur anneaux ; mors en acier à échelons, branches à losange. Les têtières, les sous gorges, les sous-barbes, et les plats de rênes sont en cuir simple non piqué.
Les brides des timoniers ont, placé sur les têtières, des clefs à quatre doubles.
Martingales, à contre sanglons prenant aux colliers, les plaques en cuir verni montées sur anneaux. Dans l’extrémité de ces martingales passent les sangles.
Colliers, en cuir verni, cintrés et renversés en arrière, légers à leur partie supérieure ; attelles enveloppées de cuir verni ; grands boucleteaux montés à chapes fixes sur les tirages des attelles.
Mantelets, de trois pièces en cuir verni, modèle à poire, dont les mancelles soutiennent les grands boucleteaux ; sangles à quatre boucles. Les mantelets de timon plus étoffés ont des crochets à quatre, portant clefs.
Traits des chevaux de volée, fixés aux palonniers par de faux mousquetons en acier et bouclant dans des boucles à crampons
Traits des timoniers fixés aux paumelles de la volée et bouclant dans les boucles à crampons des grands boucleteaux de même que les reculements.
Surdos, découpés à poire avec porte-traits de dehors en cuir verni.
Reculement, avec barres à fourches découpées et porte-traits dont ceux de dehors en cuir verni.
Guides :
Guides à quatre passant dans les clefs des crochets à quatre et dans celles des têtières, puis dans les clefs des mantelets et les anneaux de guide des chevaux de devant.
Guides des chevaux de timon, passant dans les clefs de leurs mantelets.
Ces quatre harnais sont montés à fourreaux quadrillés. Les cocardes, les chaines des frontaux, les panurges et les chaines sur les brides, les anneaux de guide des attelles, les boucles des grands boucleteaux, les crochets, les clefs et les croissants des mantelets, ainsi que les clefs de têtière et celles de crochets à quatre des harnais de derrière, sont en fer forgé en maillechort, plaqué en argent, ou bien en cuivre. Ces harnais sont ornés de tête de renards ciselées, sur les cocardes, les pièces vernies, les surdos et les barres à fourche
Voici de la même période deux autres harnais à quatre à grandes guides du sellier Guinand.
Vous trouverez dans l'article "Harnais à deux chevaux", des précisions sur l'ajustement des harnais tel que le préconise Faverot de Ferbrecht. Voici les informations spécifiques qu'il apporte sur l'utilisation des harnais à quatre en grandes guides.
Nous concluerons la présentation de ce type de harnais par des photos de l'atelier photographique Delton.
Attelage à quatre de poste
Chevaux percherons, gris-pommelé, ceux de derrière un peu plus forts. Attelage pour char à bancs, omnibus, et en général toute voiture contenant un grand nombre de places, mais sur lesquelles il ne doit pas exister de siège pour le cocher, puisque le menage se fait par postillons. Equipage de grande maison, propice aux longs parcours, chasses, courses, etc.
Chevaux de devant
Brides, en cuir noir gras, ainsi que tous les cuirs de cet attelage ; œillères, coins de devant arrondis, sans tôles à ,l’intérieur ; fronteaux garnis de clous en métal et bordés de blaireau ; grelottières bordées de blaireau semblable et garnies de grelots et clochettes ; mors dits allemands en fer étamé. Sous ces brides, des licols de même cuir avec alliances en métal et longes contournant le cou des chevaux. Longe de main placée au dernier banquet du mors du cheval de main, et rênes de porteur placée de même sur le mors de l’autre cheval et dont l’extrémité repose sur la selle.
Bricoles ou poitrails en forte vache grainée, et rempliées. Sous ces bricoles, tabliers en cuir noir très souple afin d’éviter les froissements d’épaules qu’elles occasionnent souvent. Dessus de cou supportant les bricoles.
Mantelets (sur le cheval de main), à poire, sans tôle à l’intérieur et dont les mancelles soutiennent les grands anneaux de bricoles.
Selle de poste (sur le cheval porteur), en fort cuir jaune avec plaque de pommeau et contour de trousquin en métal ; sangles et étrivières en cuir noir ; étriers en fer verni noir ; tablier de postillon en veau jaune enroulé sur le devant de la selle ; fouet de postillon en veau blanc ; porte-traits montés sur des anneaux d’ailerons.
Croupières, passant dans la chape de croupière de la selle et dans celle du mantelet et montées sur culerons rempliés.
Surdos, sur le cheval de main avec porte-traits.
Traits, en corde noircie, montés d’un bout sur la volée et de l’autre bout garnis d’œillets contournés en métal, lesquels sont reliés aux grands anneaux de bricoles par des boucleteaux.
Chevaux de timon
Les harnais identiques à ceux de devant, mais avec chaînettes de timon prenant dans les anneaux de bricoles ; reculement à barres simples croisées, montés sur anneaux avec courroies de reculement, reliant ces anneaux à ceux de la bricole.
Ces quatre harnais montés à passants ordinaires formés. Toute la bouclerie sans exception, en cuivre. Les grelots et clochettes des grelotières, en cuivre fondu. Chiffres unis sur les œillères et les mantelets.
Ce tableau de Condamy et cette photo de Delton nous montre ce type d'attelage en mouvement.
Une autre manière d'atteler en poste avec un seul postillon semble avoir été à la mode au début du XX° siècle.
Char à bancs de chasse en poste à la Française lors d'une chasse à Rambouillet offerte par le comte Potocki au président Felix Faure
Chevaux de poste en grandes guides
Chevaux blancs, percherons ; attelage de grande maison, dont le menage demande certaines aptitudes ; il peut être appliqué aux voitures de grande d’Aumont, mais plus spécialement aux mail-coachs, chars à bancs et à toutes voitures dont le siège est très élevé et avancé sur les chevaux de timon.
Chevaux de devant
Brides, en cuir gras ainsi que tous les cuirs de cet attelage ; œillères cuir arrondis devant, sans tôles à l’intérieur ; fronteaux ornés de clous en métal garnis de blaireau à la partie inférieure ; grelotières bordées de blaireau semblable et garnies de grelots et clochettes ; licols avec alliances en métal et longes enroulées sous les brides aux encolures des chevaux ; mors de poste étamés.
Bricoles ou poitrails, en forte vache grasse grainée, et rempliées ; ces bricoles sont supportées par des dessus de cou et maintenues aux mantelets par des courroies.
Mantelets, à poire, sans tôle à l’intérieur et dont les mancelles soutiennent de grands anneaux de bricoles ; sous ventrière bouclant à la partie inférieure de ces anneaux.
Croupières, passant dans les chapes de croupières des mantelets et bouclant aux culerons.
Surdos, simples formant porte-traits.
Traits en corde noircie, noués sur les entailles de la volée de timon et prenant aux anneaux de bricoles par des boucleteaux passant dans les œillets, garnis de métal, des traits.
Chevaux de timon
Les harnais identiques à ceux des chevaux de devant, mais avec des chainettes de timon prenant dans les anneaux des blanchets de bricoles ; et, en remplacement des surdos, des reculements à barres simples croisées avec porte-traits placés sur les anneaux ; les traits semblables aux précédents, mais noués aux pommelles d’avant train.
Guides à quatre, en cuir simple passant dans les clefs centrales des mantelets de derrière, dans les anneaux de têtières des mêmes harnais, dans les clefs des mantelets et les anneaux de bricoles des harnais de devant.
Guides des chevaux de timon,, même cuir, passant dans les clefs de mantelets et les anneaux de bricoles.
Ces harnais sont montés à passants ordinaires formés ; ils sont ornés de chiffres unis sur les œillères et mantelets.
Voici en photo un modèle avec des bricoles de poste classiques.
Harnais de grande Daumont
Chevaux de devant légers et élégants, ceux de timon grands et bien membrés. Attelage riche et fastueux, de grande maison, pour calèches, landaus et vis-à-vis à huit ressorts, avec coffres détachés devant et derrière.
Chevaux de devant
Brides, œillères en cuir verni, modèle à hache ; fronteaux et cocardes en soie de deux couleurs ; panurges montées sur entre deux fixes ; rênes à panurges, muserolles mobiles montées sur anneaux ; mors en acier, branches à la Wellington, avec barrettes ; filets à panurges en acier ; italienne placée en dehors du cheval de main ; longe de main au même cheval et rênes de porteur au cheval porteur.
Martingales, à contre sanglons, prenant aux colliers avec plaques en cuir verni montées sur anneaux. Dans l’extrémité de ces martingales passent les sangles.
Colliers, en cuir verni, cintrés et renversés en arrière, légers à leur partie supérieure ; attelles, plaquées en plein, sans anneaux de guides ; grands boucleteaux montés sur les tirages d’attelle par des chapes fixes.
Selle et mantelet. Selle sur le cheval porteur, garnie d’étriers, étrivières, sangle, fausse sangle, et fouet de Daumont. Mantelet sur le cheval de main.
Croupières, l’une passant dans la chape de croupière de la selle, l’autre dans celle du mantelet, toutes deux bouclant au culerons.
Surdos, modèle découpé à poire, avec porte-traits dont ceux de dehors en cuir verni.
Chevaux de timon
Brides, Italienne,, longe de main, rêne de porteur, selle et accessoires, fouet, mantelet et croupières, identiques à ceux des chevaux de devant.
Chainettes de timon, en cuir prenant aux colliers.
Les boucles à crampons des grands boucleteaux, masquées par les quartiers de selle, sont à pitons forgés à même.
Reculements, avec barres à fourches et porte-traits, dont ceux de dehors en cuir verni.
Traits, fixés aux paumelles de la volée et bouclant dans les boucles à pitons de même que les reculements.
Traits de Daumont, reliant les chevaux de devant à ceux de timon, montés sur mousquetons, lesquels s’accrochent aux pitons des grandes boucles et vont boucler dans celles des grands boucleteaux de devant. Ces traits sont soutenus dans leur étendue par les porte-traits de devant et par ceux de derrière, placés sur les grands boucleteaux, prés des chapes fixes.
Ces harnais, dont ceux de derrière plus étoffés, sont montés à fourreaux quadrillés ; ils sont ornés d’écussons et couronnes ciselées sur les œillères, les martingales, les hausse-cols des colliers, les mantelets, les surdos, les barres à fourches et les porte-traits.
Bouclerie, Les panurges des brides, les attelles des colliers, les boucles de chainettes, les boucles à crampons et les dais de traits, sont en fer forgé ou en maillechort, plaqué argent ou bien en cuivre. La petite bouclerie est entourée de cuir et vernie.
Voici la description de ce type d'attelage par Faverot de Kerbrecht.
Voici quelques exemples de ces attelage d'exception.
896. S M le Roi d'Angleterre Edouard VII accompagné du Président Emile Loubet aux courses à Longchamp
Patrick Magnaudeix
(Figoli)