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La Saga de la première collection
du Baron Jean Casier
Lors d’un rassemblement de voitures anciennes, une voiture très élégante devait attirer mon attention. Mon voisin me confia « c’est une voiture de la première collection du Baron Casier »…
Ces dernières années, j’ai eu le bonheur et le privilège de visiter plusieurs collections. A chaque fois où je fus attiré par une voiture qui« me parle », celle-ci portait la petite couronne à trois boules…
La collection Casier a quelque chose de mythique, d’historique et de mystérieuse. Elle est peut-être la collection la plus connue au monde. L’avez-vous vue ? Et si oui, à Nokere, en Belgique? A Charlottesville, en Virginie ? A Elizabethtown, en Pennsylvanie ou à Mannheim, Augsburg, Bromont, Dendermonde, Wenum-Wiesel, Raphèle-les-Arles, Stockbridge, Jerez de la Frontera, Wiehl ou bien une autre ville, quelque part dans le monde, chez un collectionneur de voitures anciennes.
Ces voitures ont vécu une histoire extraordinaire. Elles ont voyagé, en avion, en camion et en bateau sur des milliers de kilomètres avant d’être accueillies par leur actuel propriétaire.
Notre histoire débute en 1908, à la naissance de Jean Casier. Très jeune, il a l’occasion de voir les « anciens » au travail. Ces meneurs, souvent professionnels, de la grande époque (avant 1914) lui transmettent un savoir-faire inégalable. Le Baron Casier est d’abord grand amateur de chasse de vénerie*. Durant de nombreuses saisons, il sera maître d’équipage du Rallye Waregem qui découple dans la voie du lièvre. En 1956, la poliomyélite lui rend très difficile la marche, une selle spéciale lui permet de continuer de monter à cheval et d’entretenir ainsi sa passion.
Le cavalier est aussi meneur et les connaissances en menage qu’il acquiert pendant l’entre deux-guerres vont lui servir sitôt l’armistice de la Seconde Guerre mondiale signée. Hector Franchomme est parmi ces anciens qui lui transmettent son savoir-faire et qui relancera, avec son élève et collègue Casier, l’attelage de tradition et le coaching. Et c’est ainsi qu’en partageant le plaisir de tenir les guides, le Baron Casier conseillera et amènera des dizaines d’amateurs à se tourner vers l’attelage.
Mais revenons tout d’abord au château de Nokere, propriété familiale située prèsdeWaregem dans les Flandres belges et dont les communs abritent de nombreuses voitures hippomobiles. L’Europe est sous le joug de l’Allemagne nazie et la plus part de ces voitures vont être réquisitionnées par les occupants Allemands entre 1940 et 1945et dispersées...
Aussi, quel bonheur de les retrouver, bien des années plus tard lors d’un concours à Aix-la-Chapelle, conduites par des concurrents allemands. Les noms sur les bouchons de roues avaient été limées, elles restaient cependant familières et reconnaissables pour le Baron Casier. Pour la petite histoire, celui qui les avait réquisitionnées, un certain Major Hartmann, était devenu juge International d’attelage de renom et officiait ce jour-là… L’histoire ne le dit pas, mais d’avoir retrouvé ainsi « ses voitures » a peut-être déclenché cette envie folle d’en rassembler bien d’autres.
Une collection prestigieuse voit le jour
Pendant les années 50, le Baron Casier est pratiquement le seul à acheter des voitures ; sa collection prend forme. Connaissant sa passion, bon nombre de gens lui offrent même leurs voitures. Tous les coins et recoins du château de Nokere ainsi que les dépendances se remplissent de voitures, classées le plus souvent par type. Pas moins de 16 remises, granges ou étables différentes sont pleines à craquer. Le collectionneur tient un inventaire précis, manuscrit à l’encre bleue.
Des acquisitions impensables aujourd’hui trouvent le chemin de Nokere.
Lydia, comtesse de Boigne, née Bugatti, la fille cadette d’Ettore Bugatti, invite le Baron Casier dans son château à Ermenonville, près de Paris. La collection d’une douzaine de voitures hippomobiles,en partie construites ou utilisées par son père,est intacte. A trois reprises, le Baron Casier prend la direction d’Ermenonville ouvrant la voie avec sa Citroën, les banquettes des voitures achetées sont arrimées sur le toit, pour faire de la place au cas où. Son camion le suit. Curieux cortège qui nécessitera force d’explications et beaucoup d’imagination pour expliquer tout cela aux douaniers. Le prince Philippe d’Édinbourg viendra à Nokere pour admirer les Bugatti. De même, le Bugatti Club d’Angleterre, bien entendu au volant de leurs automobiles à la robe bleu, si reconnaissable. Ils s’émerveilleront devant les freins du coach, identiques à ceux d’une Bugatti Type 46.
Le prince Philippe d’Édinbourg viendra à Nokere pour admirer les Bugatti. De même, le Bugatti Club d’Angleterre, bien entendu au volant de leurs automobiles à la robe bleu, si reconnaissable. Ils s’émerveilleront devant les freins du coach, identiques à ceux d’une Bugatti Type 46.
Le Roi Baudouin de Belgique n’était pas « cheval » comme on dit ; son intendant proposera au Baron Casier,un Landau et une Berline, de la maison royale, complétés par les harnais et uniformes ainsi qu’un cheval. Le Baron donnera sa parole de ne jamais atteler ces voitures avec les armes royales visibles. Par conséquent et contraire à la coutume, ces armes ne seront pas enlevées après la transaction.
Ne croyez pas que toute acquisition était aussi facile. De très nombreuses visites à Mademoiselle de Dobbeleir, avec maintes courbettes et courtoisies, seront nécessaires avant de pouvoir amener le contenu de ses remises à Nokere.
Pour le simple plaisir ou pour une occasion importante, le Baron sortait une de ses voitures. La collection était vivante…, et non figée. Ainsi, s’il y avait déjà une voiture d’un certain modèle, la nouvelle arrivée était jugée, et si plus belle elle était, sa concurrente était revendue.
Chez les Kluge
Outre-Atlantique, en 1976, Gigi Fisdell, grande dame new-yorkaise, organise un dîner réunissant plusieurs amis ; parmi eux, John Werner Kluge, désigné par Forbes comme l’homme le plus riche au monde et Patricia Rose. La belle Patricia a des ancêtres écossais et irakiens. Son press-book déborde de splendides films et photos, où elle apparaît dans son plus simple appareil. Ce soir-là, Patricia montrera son talent de danseuse du ventre. John Kluge tombe sous le charme, se convertit au catholicisme pour épouser la belle Patricia à la cathédrale St Patrick, à Manhattan,le 24 mai 1981, devant un parterre de quelques 500 invités. Le couple mène une vie sociale très active. Ils achètent un pavillon de chasse en Ecosse. Leur voisine directe, la Reine Élisabeth II ne viendra jamais prendre le thé….
Le couple construit une propriété dans le comté d’Albermarle, en Virginie. La propriété grandiose, conçue par l’architecte David Easton, pouvait se comparer à ces grands châteaux et demeures britanniques du XVIIIe siècle avec jardins à l’anglaise sur plusieurs niveaux, fontaines et cinq lacs qu’il aura fallu creuser. N’oublions pas la remise de 4.100 m2 avec musée, salons et restaurant. Sachez que cet endroit magnifique de la campagne vallonnée et boisée virginienne se vante d’une densité importante de millionnaires au km2. Leurs voisins ont pour nom, Sam Shepard, Jessica Lange, Muhammad Ali ou encore Martina Navratilova ainsi que Steven Soderbergh. Un autre voisin, tout aussi célèbre,occupait le domaine de Monticello. Il s’agit de Thomas Jefferson, ambassadeur en France de 1785 à 1789, troisième Président des États Unis, signataire avec Napoléon de l’achat de la Louisiane et fondateur de l’université de Virginie.
Le manoir "British" d'Albermarle, la remise à gauche avec son clocheton. Vue sur le parc. Le tout a été créé de toutes pièces en moins de cinq ans.
Une grande maison, tel qu’ Albermarle, a besoin d’une collection de voitures hippomobiles. Le comte Philippe de Villegas, d’ origine belge et résidant aux USA, va jouer les entremetteurs…, pour amener les Kluge au Château de Nokere et les présenter au Baron Casier. Là, ils vont avoir l’occasion d’admirer « la plus belle collection de voitures de maître du XIXe siècle », aux dires des journaux de l’époque.
Sans nul doute, une telle collection constituerait la pièce maîtresse de leur manoir « so british »,en Virginie. Le Baron Casier va se laisser convaincre de céder une cinquantaine de voitures. Celles de sa « première » collection. Et cela pour le plus grand plaisir de son épouse qui voit, dans la transaction, l’occasion de libérer de l’espace dans ses dépendances!
Reste la petite question financière. Le mythe du chèque en blanc et qui aurait été rempli par le Baron Casier, lui-même,est une légende. En effet, en Belgique, il n’y a pas de tradition de paiement par chèque et certainement pas lors d’une transaction transfrontalière. Ce qui est certain, c’est qu’une collection exceptionnelle, méritait un prix exceptionnel...
A vous couper le souffle
Voilà donc le contenu des remises du manoir d’Albermarle acquis par un simple trait de plume. Encore faut-il que l’intendance suive. La société Ziegler, située près du Port Fluvial de Bruxelles,va assurer le transport en camion jusqu’à leurs ateliers, emballe voitures et accessoires…Deux avions seront affrétés pour expédier ces trésors à l’aéroport de Raleigh,en Caroline du Nord.
La présentation de la collection dans le nouveau musée, enrichie par d’autres voitures, est soignée : mannequins de chevaux, harnais, mobilier ;Ettore Bugatti lui-même, en vêtements d’époque,vous accueille. Le curateur Owen Best consacrera cinq années à créer une ambiance inégalée. Et une visite s’organise deux mois à l’avance. L’historien américain, KenWheeling découvrira la collection avec les membres de la Carriage Association of America. « La collection contient chaque type de coach ou de voiture, sous la signature des meilleurs carrossiers au monde…Pouvoir examiner ces voitures merveilleuses est à vous couper le souffle. Autant d’espace pour étudier, tourner et admirer de près….De magnifiques grandes photos au mur permettent d’imaginer le contexte historique de leur utilisation».
Les voitures sont également attelées. Deux meneurs avec leur équipe et leurs chevaux sont actifs des deux côtés de l’Atlantique : Sem Groenewoud, médaillé d’or en attelage à quatre et David Saunders, un ancien cocher du Royal Mews, à Londres. Les attelages des Kluge se distinguent. C’est ainsi que sa Majesté, la Reine Elisabeth II remettra la coupe…, au cocher, après sa victoire au Royal Windsor Show, dans la catégorie à deux chevaux.
Madame Patricia Kluge devra « se contenter »de recevoir des mains du Prince Phillip, le trophée du Silver Partridge, une récompense pour son don de 25.000$ pour la conservation de la faune.Une distinction qui vaut une petite explication.
Albermarle, est aussi domaine de chasse. Et les invités, équipés de vêtements de tweed anglais mis à leur disposition par la maison, s’en vont tirer faisans, canards et autres volatiles, gagnant leur poste à bord des breaks, bien entendu attelés.Ici, une équipe de quatre gardes-chasse élèvent plus de 10.000 faisans, 3.000 canards…, pour le plaisir des Nemrod les plus affutés. Pour que les battues se déroulent au mieux, les gardes-chasse s’étaient « occupés » auparavant de quelques 125 faucons, espèce protégée, et inévitablement attirés par ce banquet fabuleux qui se présentait ainsi que d’une trentaine de chiens des voisins qui vagabondaient sur le domaine et qui auront été piégés. Quel scandale ! Les plaintes s’accumulent amenant une quarantaine de gardes fédéraux et de policiers de l’Etat de Virginie à faire diligence. Le chef des gardes du domaine, d’origine irlandaise et ses acolytes anglais jugés fautifs seront expulsés des Etats Unis. Une conférence de presse « magistrale » permettra à Patricia Kluge de convaincre les journalistes qu’elle était horrifiée et ignorante… Un don de 25.000$ fera le reste…
Un rêve dispersé
Les Kluge savent recevoir. Ainsi pour les 40 ans de Patricia, un million de dollars sont dépensés pour une petite fête d’anniversaire organisée au Waldorf Astoria de New York. Parmi les 400 invités, Frank Sinatra. La vie de jetset et ses dépenses sans mesure vont cependant prendre fin le 22 avril 1990 avec le divorce, réputé le plus cher au monde, des époux Kluge.
Patricia Kluge garde la magnifique résidence et sur les terres du domaine, elle crée un vignoble d’une qualité superbe mais d’un rendement économique médiocre. Une activité de vigneron qui va lui coûter fort cher puisqu’ elle absorbera la totalité de son indemnité de divorce, l’obligeant à vendre d’abord le contenu de la maison, puis la belle demeure et finalement le vignoble ainsi que les chais. La maison seule est évalué à 100 millions de $. Dans une histoire aussi fantastique, vous vous doutez bien qu’il y a quelques surprises. Sotheby’s organise la vente du contenu de la maison. Le catalogue de 933 lots pèse presque 2 kilos. Un ami de la famille, Donald Trump, vient à l’aide pour l’immobilier. Pour 150.000$, il achète les terres et le chemin d’accès au domaine et y plante de gros panneaux « propriété privée ». Ensuite, il achète les 80 hectares de parc autour de la maison pour la modique somme de 500.000$. Faute d’amateurs pour acheter une maison inaccessible car sans allée d’accès, la belle demeure tombera dans son escarcelle pour 6.500.000 $. Si l’envie vous prend de passer la nuit à Albermarle, le manoir a été transformé en Bed & Breakfast ; choisissez parmi les dix chambres ou suites à partir de 259$ par nuit.
Une vente, on ne peut plus curieuse…
De son côté, John Kluge fait don des fermes d’ Albermarle et leurs 3 000 hectares de terre, estimées pour la modique somme de 45 millions de dollars à l’Université de Virginia. La « plus belle »collection de voitures hippomobiles au monde suit le même sort. Cadeau empoisonné, l’ Université ne sait pas quoi faire de ces 75 voitures. Des initiés s’approchent de l’Université et plusieurs voitures exceptionnelles parmi lesquelles les voitures royales belges, changent discrètement de mains.
Les autres sont confiées à une maison de ventes aux enchères, en Pennsylvanie. La vente est fixée aux 3 et 4 Novembre 2000, à Elizabethtown. De manière forte étrange, le catalogue et la publicité autour de la vente ne mentionnent pas la provenance extraordinaire de la collection. Au contraire, les voitures sont éparpillées dans le catalogue. Une Bugatti se voit présentée suite à un Phaeton neuf de Sierakowski. La ville de Liège, en Belgique, devient« Leige » ; la marque Snutsel est orthographiée de trois manières différentes ;la nouvelle ville d’« Alouvain »est créé en France sauf si vous êtes intéressé par un Break de chasse du carrossier G. Malcorps, de Louvain, en Belgique. Vous pouvez également acheter une Van Derr Plas, une Mulbacher ou partir à la recherche du nouveau département français de la Mevre. Mais le plus incroyable est l’absence de toute mention de la provenance Casier ou Kluge dans l’ouvrage.
Les voitures arrivent à Elizabethtown. Elles sont débarquées des camions et déposées, pèle-mêle, sur le terrain. Harnais et lampes, presque toutes sans description aucune, sont regroupés avec 800 lots d’objets de collection.
Un grand restaurateur européen, bien connu pour les belles voitures américaines qu’il peut vous proposer me confiera : « Je n’ai pas assisté à la vente car je n’étais pas au courant. Si oui, je sautai dans le premier avion». Ken Wheeling écrira dans The Carriage Journal : «Quelle pléiade de voitures attend les acheteurs qui scrutent, lorgnent, si désireux de posséder, un jour, telle ou telle voiture. En finale, inévitablement et immuablement, un autre jalon a été posé dans l’histoire des collections de voitures :une autre grande collection est passée sous le marteau et a été dispersée …Des voitures que l’on voit très rarement dans notre pays (Etats-Unis)… ».
Le jeudi soir précédant la vente, lors d’un dîner, Nick Wood de Fairbourne Carriages d’Angleterre fait une présentation des voitures, il avait parcouru l’exposition et la commente aux intéressés. Le vendredi, le commissaire-priseur, Paul Z.Martin,vend 69 voitures modernes et anciennes avant d’arriver au lot 70. La première voiture « Casier » à passer sous le marteau : le Coupé Coach Bugatti. Cette voiture unique restera aux Etats Unis. Heureusement,les acheteurs ont su obtenir également les cinq harnais exceptionnels avec leurs colliers blancs à garnitures en argent et ivoire. Et pourquoi pas les quatre mannequins de chevaux et la statue d’ Ettore Bugatti, habillé en costume d’époque.
Suivront 23 voitures des plus grands noms de la carrosserie belge et française ; certains à des prix ridicules, 5.000$ pour un Ralli Car exquis de Gamette à Liège, un Stanhope Phaéton de Dominique&Ernest Snutsel en état parfait pour 10.000$, un Break six places par Mühlbacher pour 20.000 $ ou encore un Park Drag de Million &Guiet pour 45.000$.
Dans les jours qui suivent, ces voitures se dispersent aux quatre coins du monde, certaines vers des marchands, d’autres vers des remises où elles seront à nouveau choyées, frottées, admirées et aimées. La plupart ont la chance de se voir atteler dans des evènements.
Aux quatre coins du monde
Vous avez cinq minutes ? On fait un petit tour du monde pour rendre visite à ces perles de collection.
Au Massachusetts, nous retrouvons une voiture Coupé de voyage en compagnie d’un ravissant Poney Phaëton, les deux de la main de Maître Bugatti. Les sièges avant du Phaëtons ont réalisés avec des piliers « Stanhope », ornés de la couronne Casier. Ayant très peu servie, cette voiture est chaussée de ses bandages caoutchouc originaux. Encore une ? Un Park Drag signé Million & Guiet. La collection appartient à Harvey & Mary Waller.
Dans l’état de New York, dans les écuries et remises de Carol Lyden, nous admirons un des« bouchons » les plus rares sur un Road Cart à deux roues peint en jaune « maison » et signé Ettore Bugatti!
Le soleil de Floride baigne la collection de Gloria Austin, à Weirsdale. Aux voitures de gala royales succèdent des voitures de maître et des coachs sans oublier les traineaux ou chaises, voire des voitures singulières comme cette voiture de jardin d’un couvent brugeois ou bien cette « Vinaigrette »sauvées par le Baron Casier. Un magnifique Stanhope Gig par Rothschild & Fils de Paris, à la couleur jaune de la maison, complète la palette.
De Bromont, la collection exceptionnelle de Paul Bienvenu a été transportée au Musée de la Civilisation de Québec. Paul a fait don au peuple Canadien d’une collection de traineaux et de voitures de carrossiers canadiens qui retrace l’histoire de ce grand pays. Parmi les trésors ainsi conservés, un Demi mail Phaeton par Meuris frères de Bruxelles.
Près d’ Apeldoorn aux Pays-Bas, nous retrouvons une collection exquise. Chaque voiture est un exemple de son type. Un Break six places par Mühlbacher de Paris s’est lofé dans une dépendance, à côté des écuries, où il attend patiemment son tour pour être sorti lors d’un évènement prestigieux. Son propriétaire ? Fred Hollaender, Président du Private Driving Club.
Quatre voitures ont trouvé le chemin des vastes remises de la collection Heinz Scheidel, à Mannheim :
Une collection, très privée, de renommée mondiale, à Augsburg, cache la Berline « Diane » par Schürmann de Bruxelles. Construite en 1867, sa provenance est identique au Landau: le comte et la comtesse de Flandres et le Roi Albert Ier. La voiture n’a vu que deux années de service royal avant-guerre, où elle véhiculait le roi au Parlement ainsi qu’à la Cathédrale ou bien convoyait des chefs d’Etat,en visite.
En seulement onze mois, un bâtiment moderne en bois et verre a vu le jour à Wiehl, en Allemagne. Ouvert depuis 2013, 62 voitures de la collection de Siegward Tesch y sont exposées et préservées à température et humidité contrôlées. Deux voitures « Casier » ne pouvaient pas y manquer : un Break de chasse, par Binder à Paris, vers 1890 et une voiture légère d’entrainement par Mills, à Londres. Une étude par Andres Furger de la voiture légère et sa suspension innovante indique un possible échange entre Bugatti et Bertram Mills.
A Monte de Ravasquiera, au Portugal, les portes de la collection de la famille de Melo sont toujours grandes ouvertes aux passionnés d’attelage. Un Road Coach Million & Guiet occupe une place d’honneur. Carrossée à Paris, la voiture a reçu un système de freinage très original sur le train arrière.
Un dernier arrêt, nous mène à Jerez de la Frontera où la famille Guttierez possède un Phaëton de couleur bleu prussien avec un passage de roues très élégant.
Bien que la liste soit impressionnante, en nombre et en qualité, elle reste incomplète; les voitures ont voyagé partout en Europe et aux États-Unis. Elles ont une histoire commune et ont été sélectionnées comme« les meilleures » par un meneur, un collectionneur et un homme de cheval exceptionnel, le Baron Jean Casier.
Texte:
Stephan Broeckx
Article publié dans le N) 102 d'Attelage magazine
Photos:
François Durand d’Attelages Magazine, The Carriage Journal, courtoisie du Baron et Baronne Philippe Casier, d’Heinz Scheidel, d’Andres Furger etde SiegwardTesch
Remerciements
« J’adresse mes plus vifs remerciements au Baron et à la Baronne Philippe Casier ainsi que par ordre alphabétique à Gloria Austin, Paul Bienvenu, Mario Broekhuis, Albert de Busschere, Andres Furger, Antonio Guttierez, Hans-Werner Hamacher, Fred Hollaender, Manu de Landtsheer, Jean-Louis Libourel, Kurt Meyer, Catherine Rommelaere, Jill Ryder, David Saunders, Heinz Scheidel, Patrick Schroven, Jennifer Singleton, SiegwardTesch, Mary Stokes Waller, Ken Wheeling, Jane Wood.
Leur accueil, conseil et avis ont été précieux pour la rédaction de cet article ».
Stephan Broeckx.