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Par Patrick Magnaudeix
Jean Victor Adam est né le 28 janvier 1801. Sa mère est la sœur du comte de Louvois. Son père, Jean Louis Adam, d'origine alsacienne, est un compositeur et pianiste virtuose qui enseigne au conservatoire de musique de Paris. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages sur le piano qui ont largement contribué au développement de la technique du piano à Paris. Il aura un autre fils, Adolphe Adam, également pianiste et compositeur de talent, né de sa troisième épouse. Il a composé la marche funèbre accompagnant le retour des cendres de Napoléon et a écrit différents opéras lyriques dont Le Postillon de Longjumeau.
Bien qu'issu d'une famille de musiciens, Jean Victor se destine très tôt à la peinture. Dès l'âge de 13 ans, il entre à l'école des beaux-arts de Paris où il est élève de Charles Meynier, puis de Jean-Baptiste Regnault. En 1819, à l'âge de 18 ans, il expose pour la première fois ses peintures au Salon et y obtient une médaille de 3° classe, puis une de seconde classe à celui de 1836.
Dès 1823, il se met à la lithographie, qui deviendra son genre d'expression privilégié, car il en produira pas moins de 8 000. Ses scènes de la vie quotidienne, ses représentations de l'histoire de France ainsi que de nombreux dessins célébrant les régimes français successifs furent largement diffusés. Il illustre également de nombreux ouvrages, de Fénelon aux Fables de La Fontaine, et produit de nombreuses œuvres militaires : dessins de soldats et d'officiers de tous les régiments des armées européennes.
La qualité artistique de ses publications est souvent soulignée, et ce n'est pas un hasard si, presque 40 ans après sa mort, ses lithographies et gravures occupent une place si importante dans l'exposition rétrospective de 1900. Cependant, si ses contemporains soulignent la qualité de ses œuvres, certains en critiquent la déviance commerciale à partir de 1848.
« Tous ses dessins sont exécutés avec une facilité inouïe, avec chic, suffisamment soignés et quelquefois amusants, jusque vers 1848, moment où la production devient tout à fait commerciale et n’est plus que de l’imagerie. » -Bertaldi-
Parmi les milliers de dessins lithographiés, affiches et tableaux dont il est l’auteur, une grande partie intègrent des représentations de chevaux et de scènes hippiques, ce qui en fait un spécialiste de ce genre. De nombreux auteurs de livres équestres lui confieront d'ailleurs l'illustration de leurs ouvrages; Le Manuel d'Equitation de Gerhardt; la traduction de 1828 du Traité de ferrure sans contrainte de Balassa; la 1re Édition du Manuel d'Equitation de Vergnaud (des Manuels Roret); L'ami de l'éleveur du comte de Lastic Saint-Jal; Les institutions hippiques du comte de Montendre; les études basées sur l'anatomie... du Dr de Lamotte; le frontispice du Manuel de l'amateur de courses de Bryon; le Chapitre des accidents de Maurice Alhoy, etc.
Malgré cette reconnaissance par des professionnels de l'équitation, certains critiquent la qualité des représentations anatomiques des chevaux de Victor Adam.
« Les chevaux de Victor Adam, qui a représenté toutes les races, du Boulonnais au Pur-sang, sont souvent élégants et gracieux et ont parfois un mouvement endiablé. Mais leur anatomie est imprécise, voire fantaisiste : leur élégance est souvent obtenue par l’allongement exagéré des vertèbres cervicales et de l’attache de tête ; l’épaule et l’articulation scapulo-humérale sont des points faibles de ses compositions. L'arrière-main est en général très correctement rendue. » - Mennessier de la Lance.
L'essentiel de ses productions hippiques ont été publiées sous forme de feuilles, d'affiches et, pour beaucoup d'entre elles, de recueils; Portraits de chevaux anglais les plus célèbres, Chevaux de races de tous pays, Souvenirs du Moyen Âge, Galerie chevaleresque, Le Tournoi, L’Hippodrome, Cirque des Champs-Elysées, Les Exercices de Franconi, Le Sport, Amazones historiques, Le Cheval au Cirque, Scènes parisiennes, Équitation, L’Équitation et ses charmes, Les plaisirs de l’Équitation, Les accidents de l’Équitation, Suite de Chevaux arabes, Étalons envoyés par l’Empereur du Maroc au Roi Louis-Philippe, Les Chevaux et le sport, etc.
Sa passion pour les chevaux va au-delà de la simple esthétique, car nombre de ses dessins traitent également de la maltraitance animale. On le retrouve notamment dans un recueil intitulé "Le bien et le mal", certes moraliste au plus haut point, mais qui reflète bien les préoccupations de la société bourgeoise de son temps. Il est en effet publié en1840, soit juste avant la création de la Société Protectrice des Animaux en 1845.
Sa passion pour les questions équestres englobe également l'attelage, un thème récurrent dans nombre de ses œuvres et auquel il dédie aussi des productions spécifiques.
En complément de ses dessins, Victor Adam édite également des affiches et des feuillets spécifiquement dédiés à l'attelage, (parfois en version française et anglaise) ainsi que sur ses diverses pratiques,....
"VOITURES FRANCAISES / dessinées par Victor Adam." en dessous de gauche à droite : "Le Charlatan", "Voiture des affiches", "Curage anglais", "Artillerie.", "Le roulage.", "Casse-glace.", "Voiture des prisons. ", "Tineette.", "Demi-Fortune. ", "Charrette de maçon.", "Tape-cul., "Fourrage de l'armée. .", "Cariole.", "Brouette. /", "Charriot de maçon.", "Char-à banc "Fourrage de l'armée.", "Cariole .", "Brouette. ", "Charriot de maçon .", "Char-à banct.", "Fiacre ", "Voitures de déménagement.", "Voiture des galériens.", "Voiture de Boulogne à Calais.", "Voiture de supplicié ."
Il réalise également un recueil spécifique regroupant les différents types d'attelage en les resituant dans leur environnement quotidien. Intitulé curieusement "Panidocheme", ce recueil nous présente un tableau assez complet de la variété des voitures et de leur environnement. à l'époque de Charles X.
"Panidocheme ou toutes sortes de voitures" publié en 1830
Ce recueil avait été précédemment édité par Girault Frères en 1828 et était colorié à la main.
Texte:
Patrick Magnaudeix
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