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Par figoli
Première sortie en concours officiel…
C’est une drôle d’idée de partir à six cents kilomètres pour se faire la main, mais on m’a tellement répété que ce concours est beau…
Contrairement à ce qui existe dans le domaine des compétitions de saut d’obstacle où l’on trouve des épreuves à disputer à tous les coins de rue, en attelage, il n’y a pas un choix illimité et il faut quasiment courir à travers toute la France, chaque année, pour espérer entrebâiller une porte sur la fête réservée aux « Happy few », le championnat.
J’arrive à trois heures du matin sur les lieux du concours - quand on travaille, on part la veille au soir - trouve péniblement le campement, notre emplacement et le box de mon poney, encouragée tout du long par les ronchonnements d’une groomette d’occasion
- Pfff, c’est encore loin ? Y’en a marre de ce bled, ils auraient pu flécher ! On n’a pas assez de place ! Le box est à dache… t’as vu où est la tonne d’eau ? On n’a pas fini de charrier des seaux !
Le branchement électrique se révèle introuvable dans l’obscurité.
Pas de radiateur, pas de chauffage.
La fermeture de mon duvet s’est coincée...
Et ça recommence :
- J’ai froid, j’arrive pas à dormir !
J’en passe, la liste est sans fin.
J’essaye quand même de nous convaincre que nous sommes là pour nous amuser.
Par chance, nous n’avons rien oublié.
Il faut stocker une telle quantité de matériel pour sortir en compétition d’attelage que l’on ne pense pas toujours à tout.
Il m’arrivera de partir en bermuda dans le sud de la France avec aux pieds, les bottes que j’enfile pour faire le fumier et de n’avoir pour alternative que les souliers vernis que j’utilise pendant l’épreuve de dressage.
Vous n’allez jamais en ville acheter des sandales avec votre cheval, le camion, la remorque, la voiture hippomobile ? Moi si.
C’est juste un exemple.
Et ça continue.
Au matin, on vient nous expliquer sans ménagement que la visite véto, c’était… la veille. Le ton s’envenime alors, entre l’organisateur qui nous dit que nous ne pourrons pas concourir et moi qui lui explique que je n’étais pas informée, et ne pouvais, de toutes façons, arriver plus tôt.
- Malheureusement je travaille… eh oui, et même le vendredi !
On n’a pas idée.
Pour en finir on nous permet de passer le poney au contrôle, « en plus »…
Ça prend deux minutes.
Il est carré, les vaccins sont en règle. Ouf !
Soufflant un peu, nous jetons un coup d’œil au campement.
Quelques très beaux camions nous font saisir à quel point nous sommes petits.
Nous tombons en arrêt devant l’auvent d’une splendide semi remorque, avec des tables, des bancs, un gigantesque grill et un cuisinier tout en blanc. Sympa quand même, d’avoir prévu un restaurant sur place.
Nous approchant, nous demandons si nous pourrons déjeuner là ?
Un éclat de rire nous répond :
- Ah non, là, c’est le camion de Monsieur Brasseur…
Félix Brasseur, champion du monde à quatre chevaux.
C’est alors qu’une limousine passe dans le campement et roule sans s’arrêter sur les brancards de ma voiture !
Là, je vois rouge.
Je fonce sur la voiture et frappe à la fenêtre.
D’une femme, qui n’a sans doute pas l’habitude d’être interpellée par des manants, me tombe un regard dégoûté.
Je lui lance :
- Vous avez vu ce que vous avez fait ?
- Oui... ça vous apprendra à laisser vos brancards par terre, répond-elle en s’en allant sans se retourner.
L’organisateur a réussi à faire réparer. Merci !
J’ai réussi à me présenter au dressage dans les temps.
La reprise s’est assez bien déroulée.
Le routier également.
Quoique… le poney a fait l’essentiel de la phase de pas au galop et il a fallu calmer la groomette qui frisait l’hystérie !
Puis sur le marathon, on m’a dit que j’avais oublié une porte.
Evidemment, je n’ai pas voulu en convenir.
Les concurrents, je n’échappe pas à la règle, sont toujours convaincus d’avoir raison.
Ce qui est sûr c’est que nous avons été éliminés.
Ecœurée, j’ai réclamé les papiers du poney, remballé, et nous sommes partis sans faire la maniabilité.
C’est mal, je sais.
Les bêtises, il faut les faire une fois.
En général, on ne les refait pas.
Je vous rassure, on en fait d’autres…
Si l’existence vous paraît terne, achetez un cheval, ça vous gardera de l’ennui.
Julie Wasselin
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