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Par figoli
Vaux le vicomte:
Le musée des équipages
« Le 17 Aout à 6 heures du soir, Fouquet était le Roi de France : à 2 h du matin, il n’était plus rien ». Cette phrase de Voltaire décrit en quelques mots l’histoire de la puissance d’un homme et de sa brutale déchéance. En corollaire, elle nous permet de mieux comprendre pourquoi ce « palais », dont Louis XIV s’inspira beaucoup dans la construction de Versailles, ne garde, hormis ses murs, peu de traces de son faste d’origine.
En achetant en 1646 cette seigneurie, Fouquet, jeune parlementaire, ne se doutait pas, qu’en avoir fait une demeure plus belle que celle du Roi, participerait à sa déchéance et à son emprisonnement à vie, lors de son inauguration en 1661.
Mis sous scellé et vidé d’une partie de son mobilier, de ses tapisseries et de ses superbes orangés, par Louis XIV, la propriété fut vendue plus tard par Madame Fouquet. Elle passa, au cours des siècles, du Maréchal de Villars au duc de Praslin et finit abandonnée. C’est un château vide, ayant perdu son célèbre jardin, aux dépendances en ruines, qui fut achetée par Alfred Sommier en 1875. Celui-ci entamait alors un énorme travail de restauration et de conservation, continué encore aujourd’hui par ses descendants directs, Patrice et Christina de Vogüé.
A la mort d’Alfred de Sommier, en 1908, le jardin avait retrouvé son aspect d’origine.
Pour l’entretenir on utilisait des outils spécifiques comme ce fardier pour déplacer les arbres et, bien sûr, les caisses d’oranger. La traverse arrière est amovible et permet, en reculant le fardier, de le placer de chaque côté de l’arbre puis, grâce à un solide treuil, de monter la plante ou la caisse.
Cette voiture est conservée au musée des équipages créé à l’intérieur des écuries et dépendances de la propriété. Présentée à coté de la reconstitution d’une forge, elle y côtoie d’autres voitures de service, pompe à incendie, voiture à gibier.
Ce type de matériel était souvent présent dans les grandes propriétés. Vous en trouverez la description et l'évolution dans l’article Véhicules de lutte contre le feu.
Une des activités courantes de la noblesse était la chasse. Pour ramener les proies, des voitures à gibier étaient utilisées.
Cette voiture en osier est équipée de nombreux crochets permettant de suspendre les gibiers abattus.
Mais ce musée des équipages (constitué de voitures acquises ou mises en dépôt par leur propriétaire) nous présente une collection beaucoup plus large qui nous donne un panorama de l’ histoire, de l’évolution et de l’utilisation des voitures hippomobiles. Avant d’en présenter quelques unes, voici un véhicule issu d’une famille de moyens de transport, connue depuis l’antiquité et utilisée durant le moyen âge; la litière. Le musée nous en présente un des rares exemplaires subsistant en France. Cette chaise à mules servait aux déplacements en ville et était menée par des valets à pied.
Cette voiture, qui aurait été construite en France, est tapissée à l’intérieur de damas cramoisi et décorée par des dorures et des peintures de paysage.
Je vous propose, dans une première partie, de partir en voyage.
Au XVII°, apparait une voiture rapide ; la chaise de poste. Si Garsault date sa création de 1664, Bastard la positionne un peu plus tardivement : « En 1679, les premières chaises de poste sont inventées par un certain de la Gruyère. Le privilège exclusif en est accordé au marquis de Créan. »
Suspendue à des ressorts à la Dalesme et des soupentes de cuir, sa caisse, supportée par deux grandes roues, ne peut être accessible que par une portière sur le devant. Le postillon était monté à gauche sur cet attelage à deux ou trois chevaux.
D’autres voitures étaient couramment utilisées pour les longs voyages :
La Briska :
Ce type de voiture est d’origine russe. La caisse, à fond plat, peut se transformer en couchette. La capote, en se baissant, permet de protéger, dans une certaine mesure, les voyageurs de la pluie et du vent.
Cette voiture de voyage, attelée à 2,4, ou 6 chevaux, était menée par un cocher ou un postillon. Celle-ci a été fabriquée par Fuller en Angleterre.
La dormeuse :
Ce n’est pas un type de voiture proprement dit mais l’adaptation de berlines ou de coupés pour de longs voyages. Les panneaux avant et arrière, équipés de soufflets en cuir, permettaient une parfaite étanchéité. Suivant la grandeur des voitures, le confort pouvait être limité, le couchage ressemblant plus à une chaise longue qu’à un véritable lit.
Ces voitures étaient souvent utilisées par les militaires. Tout le monde a, par exemple, entendu parler de la dormeuse de Napoléon. C’était la voiture de prédilection des généraux et maréchaux d’empire. Cette voiture, équipée à l’arrière d’une boite à sabre, a appartenu au général Le Grand de Mercey. Elle a été construite en 1805 à Beyreuth.
Si ces deux voitures s’adaptaient bien aux voyages de nuit, il faut noter que beaucoup de grandes voitures étaient utilisées pour les voyages. Elles étaient alors construites de façon plus solide et donc souvent moins élégantes que les voitures de ville et de promenade. Voici justement quelques voitures dédiées à la ville ou aux petits voyages.
La Berline :
Cette voiture a été construite par Kings § Cie à Londres et a appartenue au Roi de Hanovre.
Comme la voiture précédente, elle est dotée d’une boite à sabres.
La Coureuse :
Cette splendide voiture à 8 ressorts a été construite par A.Getting à Paris en 1840 et a appartenue à Lord Lonsdale.
Le grand coupé ou coupé de gala :
Cette voiture est une déclinaison de la berline, dont ou aurait supprimé le devant. Ce modèle a été construit par Erlher.
Elle appartenait à la famille de Noailles et aurait servi à Charles X pour fuir Paris lors de la révolution de 1830. L’armature du siège du cocher est cachée par une housse de drap richement décorée.
Calèche :
Ce nom est souvent utilisé à contre sens comme terme générique de la voiture hippomobile. Il désigne en fait un véhicule hippomobile qui correspond à un type précis de voiture d’une rare élégance. « Voiture découverte de luxe à deux fonds contenant chacun un siège pour deux personnes. On y accède par deux petites portières ouvertes au centre des panneaux latéraux. Seul le siège arrière est abrité par une capote » Jean louis Libourel (opus en référence).
Celle-ci construite par Ehrler appartenait au comte Mollé, premier ministre de Louis Philippe.
Voici une grande calèche réalisée par Lowe.
Landau :
C’est une sorte de berline dont les panneaux de custode et le pavillon ont été remplacés par 2 capotes.
Celui-ci a été construit par Hooper § Cie à Londres
Nous vous présenterons dans une deuxième partie une série de voitures de promenade et de sport
Texte et photos :figoli
Bibliographie :
« Voitures hippomobiles : vocabulaire typologique et technique » de Jean Louis Libourel
« Kutschen Europas » 1 § 2 de A.Furger
« Les équipages : Vaux le Vicomte » de patrice Vogüé
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