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Chevaux de légende

Chevaux de légende

 

chevaux-venise 2901

« ...le spectacle le plus sublime peut devenir une souffrance si l’on n’a pas la chance d’avoir à ses côtés quelqu’un pour le partager. »  Luc Ferry

 

 

            Quatre chevaux de bronze doré.

            Le symbole d’un triomphe. Un quadrige, puisqu’ils portent de lourds colliers.

            Grecs ou romains ?

            On ne sait… non plus quand, ni de quelles mains ils sont nés.

            Ils ne le diront pas.

            Ils viennent de Constantinople, mais d’où sont ils venus avant ?

            De Corinthe peut-être ?

            Venise les a volés, et puis Napoléon.

            Mais à Saint Marc, l’Autriche les a rendus.

 

            Mille-huit-cents ans peut-être qu’ils fascinent les hommes. 

            Le souffle court d’avoir escaladé les hauts degrés de pierre qui mènent à eux, je gagne l’antre où ils travaillent la patience et l’immobilité, tout en haut de la basilique, à l’abri des lumières qui enflamment la verrière au couchant.

            Suffoquée, envoûtée par leur invraisemblable beauté.

            En façade, les copies.

 

            Verts de gris, dans la pénombre leurs flancs luisent d’une sueur ambrée.

            Bravant l’interdit, je pose ma paume sur un poitrail et je ferme les yeux.

            - Au-delà des siècles, qui étais-tu, toi qui as su couler dans le métal pareil enchantement ? Esthète subtil qui, de deux moules seulement, a fait jaillir quatre chevaux différents de part et d’autre d’un invisible timon.

 

            Qu’y a-t-il de plus improbable que de suspendre en vol la légèreté d’un cheval et pour l’éternité lui demander de ne plus la quitter ?

 

            Déshabillés de leurs filets, les mors leur plissent encore la lèvre. La crinière, à la grecque, le toupet, serti dans un ampyx d’or, l’oreille fine, attentive, et ce regard bouleversant… d’une tendresse accablée.

            - Comment t’appelais-tu, cheval ?

 

            Me vient soudain l’envie de prendre les guides puisque l’aurige a disparu.

 

            Les quitter m’est une souffrance, mais le sanctuaire va fermer.

            Reviendrai-je ?

            C’était une folie d’aller seule à Venise, et c’est dans la douleur que j’ai repris le motoscafo pour l’aéroport et pour ce vingt-et-unième siècle qui crève de peur et de haine, et de sa laideur et de son savoir insensé.

 


 Julie Wasselin

 

 

Noël en la basilique de San Marco

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Un œil qui n'est pas celui des chevaux et qui ne laisse pas indifférent…
Qui donc est enfermé dans ce regard ?

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Un regard tourmenté que 1800 années de tribulations et de convoitises ont angoissé,

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effrayé,
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attristé,
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Mais un regard empreint de douceur aussi, tendre,
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et… déterminé.
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À l'orée de l'année nouvelle, les fabuleux chevaux de Venise vous offrent leur beauté et vous souhaitent d'attaquer janvier du bon pied.  


Texte et photos : Julie Wasselin 

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J
Merci Alain et bonne année !<br /> Il est loin le temps où nous étions concurrents…<br /> Bises.<br /> Julie
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A
Regards magnifiques de ces chevaux, photos superbes. Et le texte de Julie toujours aussi agréable à parcourir. Clin d’œil à notre ancien grand maître (Général L’HOTTE il me semble), a propos de «<br /> l’expression des chevaux » : « Si les impressions de l’âme se reflètent sur la physionomie, il faut s’appliquer à en saisir toutes les nuances ».<br /> Amitiés à Julie ainsi qu’à notre ami Figoli. A Chabot
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