La main du maitre
à Franck Deplanche
Au travers de cet hommage, je ne souhaite pas revenir sur la trajectoire,
aussi brillante soit-elle, de Franck, et que tout un chacun connaît, mais évoquer l’homme de cheval, celui dont presque tous les meneurs de
France peuvent un jour se féliciter d’avoir été le disciple.
Quitte à malmener sa grande modestie, je vais, en guise de remerciement, et, au risque
d’en oublier, dresser la liste de ses qualités.
Alors que, sans doute possible, tous les succès étaient à sa portée, il a voulu se consacrer à l’enseignement et peut-être, ainsi, préserver sa
liberté.
Quelle chance pour nous…
Sans porter de jugement, avec une infinie patience et une limpidité rare, il va expliquer, montrer, démontrer… recommencer autant de fois que
ce sera nécessaire. Prendre les guides de votre cheval et vous prouver qu’il peut, bien sûr, par lui métamorphosé, effectuer ce que vous n’en obtenez pas, vous faisant implicitement comprendre le
chemin que vous avez à parcourir pour en obtenir tout autant… enfin, et c’est magique, poser ses mains sur les vôtres et vous faire « sentir » par le geste, mieux que par la parole encore, que «
ça » marche, et comment.
Quand, d’un simple mot, il vous accorde un satisfecit, soudain, c’est « grand », il fait soleil et vous respirez à mille mètres.
Qu’ajouter ?
Que sa mémoire est prodigieuse, et qu’il reprend toujours la conversation là où vous l’avez laissée. Pour lui personne n’est X ou bien Y… ça
s’appelle de la délicatesse.
Que s’il peut vous aider, où qu’il soit, il ne sera jamais aux abonnés absents.
Que c’est époustouflant et une chance, enfin, de l’avoir vu, à l’issue d’un concours, mener au pied levé un attelage à quatre qui était à la
peine et qui, soudain, avance, fluide, léger, aux ordres, transcendé…
D’ajouter, pour en terminer, que Franck, qui ne se prend jamais au sérieux, est un bon compagnon du rire… et que c’est un honneur quand il
devient un ami.
Julie Wasselin