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Par figoli
Paris sous la neige…
en 1879
La télévision, en ce neigeux mois de Novembre, nous inonde d’images de voitures accidentées, poussées sur le bas côté,... Que de plaintes sur les services publics, de personnes voyageant seules dans leur voiture,....reprochant aux autres de n'avoir pas pris les devants face aux intempéries. Pas un seul journaliste pour leur expliquer que des milliers de "nigauds" avertis, eux aussi, seuls dans leur voiture, bloquaient le passage des chasses neiges.
Alors je me suis demandé comment cela se passait à l’époque de la traction animale, à une époque ou les intempéries avaient une "autre allure" ; quelquefois jusqu'à un mètre de neige à Paris. Je laisse à votre réflexion cet article, sur la neige à l'époque du cheval roi, de l’Univers Illustré du 12 Décembre 1879, signé (cela ne s’invente pas) B.B.
« La ville de Paris a pris sous l’énorme couche de neige, qui s’est étendue depuis une quinzaine de jours sur toute sa surface, un aspect tout particulier.
Nos boulevards, nos promenades, les champs Elysées, le bois de Boulogne sillonnés d’ordinaire par les équipages et les cavaliers, voient apparaitre en nombre relativement considérable les rapides véhicules spéciaux aux villes septentrionales. Le traineau a désormais droit de cité à Paris, et nous en avons rencontré quelques uns de fort remarquables.
Du reste à part le plaisir de se montrer sur ces originales voitures, à part la rapidité et la commodité de ce moyen de locomotion, il faut bien le dire, on a presque été obligé de renoncer aux voitures habituelles.
Les malheureux fiacres ont eu à subir les tribulations les plus extraordinaires, et un de nos plus amusants dessins consacrés à « Paris sous la neige », celui qui nous montre une voiture en détresse, est en même temps l’un des plus vrais. Vingt fois en une journée, il nous a été donné de voir ce tableau.
Heureusement, l’administration de la ville de Paris a fait les plus grands efforts pour opérer le mieux et le plus promptement possible le déblayement de nos voies publiques. Le nombre de tombereaux employés à ce travail est de prés de quatre mille, et un des principaux points de rassemblement de ces voitures est sur la place du Carrousel, à laquelle elles donnent, l’aspect le plus pittoresque et le plus mouvementé.
Ces tombereaux sont conduits, les uns après les autres, sur les berges de la seine, et c’est là qu’on opère, d’une façon expéditive, leur déchargement direct dans le fleuve.
Si le dégel ne vient pas en aide à l’administration, le nettoyage des rues de Paris menace de durer un certains temps. On a calculé, en effet, que la superficie des rues, places et squares étant de 14 millions de mètres carrés et la hauteur de la neige étant de 50 centimètres environ, il s’agissait d’enlever sept millions de mètres cubes de neige. Chaque tombereau contenant un mètre cube, il faudrait donc sept million de voyages de tombereaux pour tout enlever !
Espérons que la température qui est plus douce au moment ou nous vous écrivons, viendra faire fondre à la fois la neige, et les craintes des pessimistes, en dépit du désespoir que cela causera aux gamins, à qui ce temps glacial permet de faire de si belle « glissades » sur les bassins de nos jardins publics. »
B.B.
Vous vous rendez compte ? Cinquante centimètres de neige à Paris et des journalistes qui se contentent de décrire la situation! Pas d'appel aux alertes rouges, noires écarlates,...pas de scoop bien sanglants, rien qu'une analyse de la situation.Celà s'appelle du journalisme je crois??? Bien que pour moi le 19° siècle ne représente en rien le bon vieux temps, cette petite confrontation de deux époques me semblait intéressante à vous proposer.
Texte et documentation de Figoli
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