Les olives
Á Edith
Agglutinés, bringuebalés, agrippés comme ils le peuvent aux ridelles du plateau ou aux basques de leurs voisins, les concurrents du championnat reconnaissent leur marathon à
grand renfort de rires gras comme des crottins frais moulés.
Le tracteur qui mène le chahut est poursuivi par un essaim de quads, de motos, de
vélos qui fouissent le pied des yeuses, des oliviers plus verts que gris, des arbousiers et des pins que le mistral plie vers le
sud.
Soleil et poussière sur Castries.
Quelques-uns restent attentifs et prennent des notes… ont envie de gagner.
- Kilomètre 6… faudra faire gaffe, hein, le virage est pourri.
- Pas possible, quand même, tous ces galets ! Les chevaux vont se tordre les pieds !
- Mais non, ça passe nickel… nous, on l’a déjà fait, puis y’en a que vers l’aqueduc. Dans
l’oliveraie, c’est tout bon.
- Au fait, c’est quoi, les oliviers, là ?
- Ben… des oliviers !
- Non, mais, les olives, c’est des vertes ou des noires ?
Eclat de rire général.
Peuchère, c'est les mêmes ! Les noires sont mûres, té...et les vertes, elles sont vertes, pas mangeables quoi !
Pour qu’elles le soient, les vertes, faut qu’elles aient passé quelques semaines en saumure.
Si ça te tente pas, mon gars, faut manger que des noires.
Reviens donc en novembre, si ça te dit, quand on les cueillera.
Julie Wasselin