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Voitures de l'Exposition 1878:
1) à double suspension
Nous sommes en 1878 à la fin de l'Exposition universelle de 1878 que maints attelages s'évertuent à vider. La fermeture de l'exposition est accompagnée de l'édition de multiples rapports qui nous renseignent sur les évolutions techniques de cette époque.
L'exposition a permis de présenter les énormes progrés de l'industrie, aussi bien dans la construction des ponts, de bateau à vapeur,..., que dans d'autres, plus futiles, comme ici la production d'eau pétillante.
Cependant, dans les rues de Paris, à part quelques initiatives de transport par des véhicules à vapeur, le pavé est encore le royaume de la traction hippomobile.
Ces véhicules, qui nous apparaissent si patauds dans les rues enneigées, bénéficient pourtant de nouvelles innovations techniques et, surtout, présentent une grande diversité de modèles.
Nous vous proposons donc, à partir des différents rapports réalisés sur la branche transport de l'Exposition universelle, de découvrir en cette année 1878:
- la diversité et l'importance de la carrosserie
-les différents modèles proposés par les constructeurs de voitures de luxe
-les différentes questions techniques qui passionnaient les carrossiers
Diversité et importance de la carrosserie française en 1878.
En 1878, la France compte 3500 carrossiers, selliers, charrons et constructeurs de voitures de transport. A cela, il faut ajouter 30000 petits établissements ; charrons, forgerons, garnisseurs qui assurent dans les 36000 communes de France l’entretien, le renouvellement des matériels,,... sans oublier les nombreux fournisseurs de pieces détachées.
Paris est alors le centre de production le plus important de France et compte, avec sa banlieue, plus de 390 établissements ;
60 constructeurs de voitures de luxe qui exportent dans le monde entier.
120 fabricants de voitures de commerce
60 constructeurs de grosses voitures
35 constructeurs de voitures d’enfants, de malades,…
A cela, il faut ajouter : 14 fabricants de ressorts et d’essieux, 2 manufactures de roues, 2 cintreurs de bois, 29 lanterniers, plaqueurs, fabricants de petites pièces de finition, dessinateurs en voitures, ….
Après Paris, les principaux centres de production sont :
Lyon : 45 établissements
Bordeaux : 35 établissements qui exportent vers l’Espagne, le Portugal, et en Amérique du sud.
Toulouse : 35 établissements
Marseille : 32 établissements qui exportent vers l’Egypte, la Turquie,…
Lille : 25 établissements concurrencés par les constructeurs belges qui proposent des prix inférieurs.
L’ensemble de la production française a un fort taux d’exportation ; les importations ne représentant que le tiers des exportations. Hormis la qualité reconnue des productions nationales cette force d’exportation peut également être liée à la stabilité des prix qui ont peu varié depuis l’Exposition de 1867. La profession déplore cependant différentes limites à l’expansion de ses ventes comme les taxes douanières excessives de certains pays dont celles de ses principaux clients: Espagne, Etats-unis, Portugal,…, ou la tarification mal adaptée des transports de voitures par chemin de fer.
Bien que fortement implantée et reconnue pour sa qualité, la production française doit se confronter à un marché très concurrentiel au niveau européen; Angleterre, Belgique,... La branche transport de l'Exposition universelle de 1878 nous brosse un tableau assez précis de la diversité des modèles en France et au niveau mondial.
Voitures de luxe présentées à
l'Exposition universelle de Paris
en 1878
Les différents types de production y sont présentés par divisions :
La carrosserie de luxe
Les voitures de commerce et de services publics
Les voitures de transport et de l’industrie
Les voitures de malades d’enfants, vélocipèdes
A ces quatre catégories viennent s’adosser de nouveaux intervenants du marché ; les producteurs de pièces détachées ; fabricants de ressorts, d’essieux, de roues, d’avant-trains, de quincaillerie spécifique et autres ; menuisiers en voitures, plaqueurs, ébénistes, sculpteurs,…Ces professionnels proposent, à moindre coût, des pièces détachées inspirées des réalisations des grands constructeurs de voitures.
La mécanisation de ces entreprises, accompagnée d'une nouvelle organisation du travail, permet d’obtenir des prix compétitifs. Les machines-outils sont déjà massivement employées par les constructeurs de voitures de commerce et de service public. Elles font une entrée discrète et limitée chez les fabricants de voitures de luxe où leur utilisation se limite au dégrossissage des matériaux ; ex. scie à ruban.
Ces carrossiers de luxe sont très présents à l’exposition et présentent, à eux seuls, 324 voitures.
Si l’Exposition de 1867 était porteuse de nombreuses innovations dans tous les domaines ; portes capotes,..., l’Exposition 1878 se caractérise par la mise en application généralisée de ces innovations. Cependant on note la présence d’un certain nombre de nouveautés qui seront précisées dans la présentation des différents types de voitures mises en valeur lors de cette exposition.
Ces voitures de luxe sont classées en quatre catégories :
Les voitures à double suspension
Les voitures à simple suspension
Les voitures à deux roues
Les voitures locales
Nous allons vous les présenter en nous servant du rapport du jury de l’exposition, du rapport "La carrosserie" d' Anthony, l'album de Ch Gourdin et de quelques dessins complémentaires extraits de journaux professionnels anglais et américains.
1. Voitures à double suspension
Les mails-coaches
Ces propos laissent penser que la fabrication française était plutôt orientée vers les voitures à utilisation mondaine, plus luxueuses de type "drag" alors que les productions anglaises privilégiaient la fabrication de "road coaches" (dans le cadre, depuis les années 60, de la reconstitution de lignes publiques de coaches; le "revival"). Cette pratique se développera en france dans le dernier quart du siècle ce qui amènera de nomreux carrossiers français; Millon-Guiet,...de produire plus largement des "road-coaches".
Voitures à housse ou de gala.
Voitures pour attelages à la Daumont.
Landaus à double suspension.
Calèches à huit ressorts.
Vis à vis huit ressorts.
Coupés à huit ressorts.
Victorias à huit ressorts.
Mylords à flèche.
Phaétons et spyders à flèche.
Les voitures à suspension complète (triple suspension).
I l ne s'agit pas spécifiquement d'ajout de ressorts complémentaires mais de l'interposition de piéces en caoutchouc entre les pièces métalliques. En voici la présentation par M Anthony dans son rapport "la carrosserie" sur l'exposition universelle de 1878.
"Ces pièces sont des bobines à caoutchouc appliquées dans les rouleaux des ressorts,tasseaux en caoutchouc entre ressort et essieux,...Elles sont entre autres utilisées dans différents modèles de voiture utilisant des suspensions à montages spéciaux."
Les montages spéciaux de ressorts.
Nous aborderons dans la deuxième partie de cet article les différents modèles de voitures à simple suspension.
Texte:
Patrick Magnaudeix
(Figoli)
Documentation:
Le monde illustré 1879 (collection de l'auteur)
Guide du carrossier 1877 (collection de l'auteur)
Rapport du Jury exposition universelle de 1878 "Rapport sur la carrosserie, le charronnage" de l'exposition universelle internationale de 1878 - Groupe VI - Classe 62 - Par M. N. BELVALLETTE carrossier et M. E. QUENAY de la Maison Binder Ainé, Membres de la Société des Ingénieurs Civils." (collection BNF Gallica)
"La carrosserie" M Anthony (collection de l' auteur)
Revues professionnelles américaines (collection Hans Paggen)