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Carrossiers: Moussard à Paris
Cet article est une présentation chronologique des informations retrouvées, à ce jour, sur les entreprises parisiennes portant la nomination Moussard. Nous accueillerons avec plaisir toutes les informations complémentaires que nos lecteurs pourraient avoir.
A Moussard est un dessinateur et carrossier qui, apparemment, commence son activité dans le début des années 1840. Le plus ancien élément témoin de son activité est un dessin, signé de lui, conservé par ses descendants et représentant un vis-à-vis. Il est présenté dans un cadre, accompagné d'un cartouche le datant de 1843 (cette datation ayant été réalisée lors de l'encadrement, il faut, cependant, rester prudent sur son exactitude).
Au niveau des documents d'archives retrouvés à ce jour, le nom de Moussard, associé à celui de Kumbel, apparaît pour la première fois dans l'Almanach de Paris de 1844.
1844-46 Kumbel et Moussard
rue de la pépinière 72 Paris
En 1849, il est inscrit dans l'almanach sous sa seule nomination
1849 A Moussard
allée des veuves 56 Paris
En plus du vis-à-vis, les descendants du carrossier ont en leur possession un ensemble de dessins signés "Moussard 1849".
La collection se complète de trois autres modèles, signés Moussard, mais non datés.
Nous ne pouvons affirmer que ces voitures aient été réalisées car A Moussard est présenté, dans le rapport du jury de l'Exposition de Paris de 1849, comme dessinateur et carrossier. Il y obtient d'ailleurs une médaille d'argent.
En 1851, la maison Moussard est localisée, toujours, à l'allée des veuves mais au N° 58
1851 A Moussard
allée des veuves 58 Paris
Il est un des rares carrossiers français présents à l'Exposition universelle de Londres de 1851. Il n'y obtient aucune récompense bien que sa production ait été une des plus remarquées, comme l'explique le rapport officiel français.
Le rapport belge du carrossier d'Anvers François Aken Fils met également en valeur les réalisations de la maison Moussard.
Nous avons une description plus complète sur les voitures exposées à Londres dans un article signé Emile Beres, publié dans "l' Illustration" du 08 Nov 1851.
« …Nous donnerons tout d’abord notre attention au côté utile et usuel de l’exposition de M Moussard. Son coupé nous semble être le modèle du genre. A la fois élégant et solide, bien entendu pour les recherches de la ville comme pour les commodités de voyage, nous ne savons trop ce qu’il laisserait à désirer.
Ce coupé à deux places peut très commodément recevoir une troisième personne, au moyen de deux strapontins se relevant soit sur le devant soit sur le derrière de la voiture, au gré des voyageurs.
Au moyen d’un simple bouton que l’on presse du doigt, une glace mobile se remonte sur le devant de la voiture et s’abaisse également à volonté. Les dames paraîssent faire grand cas de cette innovation.
Sur le devant de la voiture existe une cachette, fort adroitement dissimulée, pour serrer en voyage les bijoux, les papiers, l’argent.
Tant que la portière de la voiture reste ouverte, le pêne, au moyen d’un ingénieux mécanisme, se trouve retenu dans l’intérieur de la serrure et ne saurait ainsi accrocher ni salir les vêtements. Le marchepied descend de son côté par le mouvement de la portière et se replie sous la voiture lorsqu’elle se referme, se conservant ainsi dans un parfait état de propreté….
Le raccourcissement du train, au moyen d’une cheville avancée qui rend les mouvements de la voiture si commodes, est une amélioration à noter pour les Parisiens qui voient, tous les jours, les cours et les remises aller en se rétrécissant par suite de la valeur des terrains. …Ce raccourcissement peut être de 25 à 30 centimètres. …. »
Ce coupé peut se transformer en coupé de voyage.
« …Le coupé élégant disparaît, en partie, pour faire place à un agencement tout nouveau et tout à fait commode. …Sur le derrière et au dessus du bouclier, sur le devant et en place du siège, au dessus même de la voiture, viennent s’adapter, avec un art extrême et au moyen de simples vis, des malles d’une grande ampleur et disposées pour recevoir bagages divers, robes, chapeau de femme etc, etc. Les malles reposent sur des boulons et ,vissées comme elles le sont, ne peuvent aucunement endommager le bois, les cuirs ou le vernis de la voiture.
En relevant le siège de devant et en ne le remplaçant pas par une malle, le voyageur jouit de tous les côtés de la vue de la campagne. N’oublions pas de dire, également, que, sur la malle du devant, on peut, au besoin, adapter une banquette pour deux personnes.
La partie, si importante, de la locomotion n’est pas restée non plus étrangère aux recherches de M Moussard. Ses boîtes de roues peuvent recevoir, au moyen de deux rainures qui se croisent, un graissage qui se fait sans démonter la voiture et qui dure un temps fort long, puisqu’il n’y a aucune perte de liquide possible…. »
L’auteur fait état de différents écrits soulignant l’intérêt porté par les Anglais à ce coupé modifiable, ainsi qu'à la calèche également transformable que présentait la maison Moussard.
« …La calèche de M Moussard est une voiture à deux fins, et, sous ses deux transformations, elle a pleinement intéressé le public utilisateur.
Comme calèche, sa forme est des plus élégantes ; l’intérieur est en satin ponceau relevé par de riches galons, avec accotoirs bien appropriés ; la caisse est bleu outremer, avec baguettes d’argent et ornements or ; les peintures des panneaux, figures et guirlandes de fleurs sont excessivement soignées.
L’arrangement de la voiture comme berline se fait facilement et se combine bien ; la voiture peut aller à deux ou quatre chevaux.
Le travail du train, qui est monté sur ressorts compensateurs, est aussi solide et bien exécuté et l’on peut dire que l’ensemble de ces divers avantages constitue un brillant équipage …».
1852 à 1855 Moussard,sellier carrosssier
avenue Montaigne 58 Paris
En 1855, A Moussard participe à l'Exposition universelle de Paris et y obtient une médaille de 1° classe.
Par la suite la maison va apparaître, successivement, sous différentes dénominations
1856 -1857 Moussard
Avenue Montaigne 58 Paris
ateliers situés rue Jean Goujon 19, et à Grenelles: quai de grenelle 53
De 1857 à 1862, le carrossier apparaît sous la nouvelle appellation de:
1857 1862 Moussard A et Cie
avenue de Montaigne et des Champs Elysée 58
ateliers cis à Grenelle; quai de Grenelle 53
Il expose à Londres, comme le rapporte le compte rendu des délégués des ouvriers parisiens à la commission impériale:
1863 Moussard Cheilus jeune et Cie
avenue de Montaigne et des Champs Elysée 58
ateliers cis à Grenelle; quai de Grenelle 53
Mais la maison redevient en 1864:
1864 1865 Moussard
Avenue de Montaigne et des champs Elysées 58
rue de la faisanderie 24, près de l'avenue de l'impératrice
C'est à cette période que Moussard croise la route de Millon et Guiet. Voici le résultat des recherches de Hugues Legrand sur cette relation entre les deux Maisons.
"20.11.1864 : la Maison Moussard sous-loue à Guiet le magasin au rdc et 6 pièces au 1° ét. au 58-60 av. Montaigne, pour un loyer de 10.200 F"
1865 : fusion ou acquisition ( ?) de la maison Moussard, carrossier, 58 av Montaigne
1866 Millon Guiet et Cie Ancienne maison Moussard
Avenue Montaigne 62 95 97 Paris
Elle est présentée à l'Exposition universelle de Paris
Toujours en 1867, Hugues Legrand a trouvé un document attestant une activité d' Alexandre Moussard au 58 rue Montaigne
13.06.1867: création de la Sté en commandite MOUSSARD et Cie, Alexandre Moussard, gérant, demeurant avenue Montaigne, n°58 (greffe du Tribunal de Commerce)
1873 Moussard Aîné
rue de la faisanderie 70 72 Paris
1875 Perrin Moussard aîné successeur
1875 1879 Moussard aîné successeur de Perrin
Avenue des Champs Elysées 7 Paris
Ateliers rue de la faisanderie 70 72, rue de Morny 2 et 60
1880 Moussard
Avenue des Champs Elysées 7, Avenue Montaigne 103.
Stock et ateliers rue Pierre Charron
1881 1889 Moussard
Avenue des Champs Elysées 7, Avenue Montaigne 103.
Stock rue Bayard, ateliers rue Descombes 13
1890 1891 Moussard E
Avenue des Champs Elysées 7, Avenue Montaigne 103.
Garages rue Descombes, salle d'exposition 7 rue Carnot à Levallois
A partir de cette date, nous n'avons plus trouvé d'information sous cette dénomination. Quelques voitures réapparaîssent sur le marché lors de vente.
Duc signé Moussard mis en vente récemment. La comparaison des photos ne permet pas d'affirmer à 100% que c'est très vraisemblablement celui ci dessus "restauré!" qu'on retrouve peint en bleu. Quelques détails infimes (terminaison des ailes arrière, volant de frein...) laissent planer un doute.
Texte:
Hans Paggen, Patrick Magnaudeix (Figoli)
Documentation:
"Almanach Paris" "rapports exposition"Recherches de Jean Louis Libourel
Note de travail de Hugues Legrand sur Million Guiet
Dessins de Moussard (collection des descendants que nous remercions de nous avoir autorisé à les utiliser)
Rapport des délégués parisiens à la commission impériale sur l'Exposition de Londres de 1862. (Gallica)
Rapport de la Commission française à l'Exposition de Londres de 1851
Rapport de François Van Aken, carrossier à Anvers, Exposition de Londres 1851
Article de "l'Illustration" du 08 Nov 1851(coll P Magnaudeix)
Rapport du Jury de l'Exposition de Paris de l'agriculture et de l'industrie 1849
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Catalogue vente Fontainebleau. (collection Jean Louis Libourel)