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L’association entre Jacques Rétif et ses deux fils aînés, Emile et Ernest (Léonard Ernest)débute officiellement le 10 janvier 1878 avec la création d’une « Société en nom collectif pour la fabrication et la vente de la carrosserie, et le service d’omnibus et voitures publiques et transports des dépêches actuellement exploité par M. Rétif père ».
La manufacture de voitures Rétif à son apogée : vue générale de l’établissement jointe au catalogue 1902. Bien que les abords aient été largement débarrassés des bâtiments étrangers à l’usine (au profit de jardins),cette représentation est relativement conforme à la réalité.
Signé « RÉTIF & Fils »
La société est constituée pour 5 ans s’agissant de Rétif père et pour 20 ans entre les frères. Il est d’emblée prévu que la raison commerciale « Rétif & fils » devienne à l’issue de ces 5 années« Rétif frères ». Le capital social est de 130.000 francs : 60.000 francs pour Rétif père (en marchandises de carrosserie, voitures en chantier ou fabriquées, machines, instruments, outillage, chevaux et voitures), 35.000 francs pour chacun des deux frères (15.000 francs en marchandises de carrosserie et 20.000 francs en argent comptant).
La société a droit de jouissance des magasins et bureaux, au rez-de-chaussée de la maison en face l’église, des bâtiments et cour se trouvant derrière l’église et des « ateliers de carrosserie, magasins, cours, scierie mécanique et terrain en dépendant »moyennant un loyer annuel de 3.500 francs (dus à Rétif père qui en est propriétaire).
Jacques Rétif prend enfin l’engagement de vendre à ses deux fils, toujours à l’expiration des 5 années, les « bâtiments où est le siège de la fabrication » moyennant 75.000 francs et la « maison en face de l’Eglise » (où les frères sont personnellement locataires de leurs parents)au prix de 20.000 francs.
Nos questionnements initiaux sur les voitures publiques de Jacques Rétif virent à la confusion ! Un article dans la presse locale a annoncé la cession du service en 1874 mais les statuts de la Société prévoient « l’entretien des omnibus et diligences, la nourriture des chevaux et leur remplacement »… En outre, il y est fait mention que Jacques Rétif écarte de la Société « tout le matériel des pompes funèbres, voitures et harnais »mais qu’il utilisera les chevaux de ladite Société ! Aucun document n’est venu à ce jour clarifier les choses…
Le 10 février 1878 (soit 6 jours après la signature réelle de l’acte de création de la Société Rétif), Emile et Ernest Rétif épousent, lors d’une même cérémonie…2 sœurs ! Ambroisine et Louise Prudhomme, filles du docteur Ambroise Prudhomme, médecin à Pithiviers (Loiret).
Mais revenons aux affaires ! Dans un contexte favorable, la manufacture de voitures prospère. Les acquisitions foncières reprenant, les ateliers s’agrandissent jusqu’à atteindre leur configuration définitive. Tous les emprunts et les hypothèques ayant été soldés, les achats sont maintenant payés comptants, toujours en noms propres (jamais au nom de la Société),parfois conjointement entre les frères. Un terrain acquis solidairement en 1881, qui donne au site principal son emprise maximale, prend aussi une valeur symbolique : c’est la dernière pièce d’un puzzle entamé en 1863 ! Lors d’une adjudication, Jacques Rétif avait alors acheté un lot issu de la division d’une vaste prairie jouxtant ses bâtiments. Un second lot lui avait échappé. Il sera reconstitué au bénéfice d’une revente en 4 petites parcelles acquises en 1870, 1874, 1876 et 1881 !
En 1883 et 1884, l’achat de deux derniers terrains(destinés au stockage des bois), séparés des ateliers par une rue, mettent un terme à l’extension spatiale de la manufacture.
L’emprise de l’usine atteint son maximum en 1884 : elle occupe une superficie de presque 3 hectares dont 1,75 hectare bâti.
Sur cette vue aérienne du quartier (vers 1950-1960), on peut détourer une partie du site. Après 1940, plusieurs entreprises investissent les anciens ateliers de carrosserie et en modifient la configuration.
Au premier plan, la maison monumentale d’Emile et Ernest Rétif, édifiée après 1884 sur un plan en forme de U. En 1887 et 1890, les frères vendent les 2 propriétés historiques de Jacques Rétif : les bâtiments derrière l’église et la « maison-magasin » en face celle-ci. Toute leur vie professionnelle et personnelle se concentre désormais « route de Saint-Amand ».
Vers l’Age d’or.
Jacques Rétif décède le 11 juillet 1883, sans doute malade à en juger par les sommes dues au médecin et au pharmacien… Conformément aux statuts de la Société qu’il a formée avec ses deux fils, il s’était retiré des affaires (acte du 12 janvier 1883). Son inventaire après décès révèle une situation matérielle confortable mais d’une grande sobriété quant au mobilier, aux effets personnels.
Emile et Ernest président désormais aux destinées de la manufacture de voitures. On ne sait, à vrai dire, que peu de choses de leur jeunesse et de leur formation. Travaillant très tôt dans les ateliers paternels, ils sont rapidement désignés comme « carrossiers », « manufacturiers »,« industriels », « propriétaires » selon les actes.
Ils pourraient avoir fréquenté le célèbre cours de dessin appliqué parisien de Brice Thomas (C. ROMMELAERE, Voitures et carrossiers aux XVIIIe et XIXe siècles, 2004).
En 1866 et 1868, répondant à leurs obligations militaires, les frères Rétif avaient été déclarés « propres au service ». Emile en fut exonéré, Ernest fut tiré au sort mais son père paya un remplaçant.
On ne connait à Ernest Rétif aucune fonction « officielle ». Emile, en revanche, figure sur la liste des conseillers municipaux de Sancoins de 1884 à 1908 (il en est absent en 1892). Il est plusieurs fois candidat aux élections cantonales (sous l’étiquette conservatrice ou républicaine) sans succès. Pour l’anecdote, il devient en 1890 vice-président de « l’Avenir », la toute nouvelle société de gymnastique locale.
Ferdinand, le troisième fils est… une énigme ! Il n’a jamais été associé à la direction de l’entreprise familiale. Pourquoi ?
Il a pourtant travaillé pour son père, révélant même un talent certain pour la peinture et le dessin. Il signera l’Album des voitures pour petits attelages et chevaux légers de 1895. A t’il aussi été un élève de Brice Thomas ? En 1883, il comparait pour la succession de son défunt père en qualité de « chef de construction », en 1886, il est recensé comme « carrossier »,en 1891 comme « industriel »…
Ferdinand est le père de 2 enfants naturels (issues de 2 liaisons), qu’il reconnaît et couche sur son testament en 1901. Il quitte Sancoins et la carrosserie familiale en 1901 ou 1902 et devient dans les actes notariaux « propriétaire » à Vichy…
La manufacture de voitures Rétif est à son apogée sur les 2 dernières décennies du XIXe siècle. Les voitures sortent des ateliers finies ou en blanc (construites mais non-peintes, sans garnitures ni accessoires). Emballées, démontées ou suspendues dans des caisses sur mesure, hissées sur des camions [hippomobiles], elles sont conduites par la route jusqu’à la gare de Saint-Pierre-le-Moûtier pour les expéditions « grandes lignes » ou en gare de Sancoins pour les acheminements par le réseau secondaire. Des correspondants et de représentants assurent un réseau commercial solide jusqu’à l’étranger ! Ainsi du sellier-carrossier Roland à Bourges (un voisin !)… comme de la Maison Serrurier à Bruxelles !
Les frères Rétif présentent 3 voitures à l’Exposition Universelle de Paris en 1889 : un « omnibus à six places avec siège d’impérial », un « duc à capote avec siège démontables » et, surtout, un « mail-coach char-à-banc ». Ils obtiennent une médaille d’argent.
La participation à l’Exposition Universelle de Paris en 1889 avec 3 voitures, dont un étonnant mail-coach ouvert, fait définitivement entrer la Maison Rétif frères dans le cercle restreint des grands carrossiers.
Frayeur ! Le 17 janvier 1893, un violent incendie met le bourg en émoi car « à Sancoins, lorsque l’industrie de la voiture ne marche pas, rien de va plus ! ». La presse témoigne: «(…) la maison et les bureaux, récemment construits par M. Colle, architecte de l’Ecole de Florence, sont en façade sur la route de Saint-Amand. Les ateliers sont dans différents bâtiments annexes, derrière la maison d’habitation, et donnent sur trois rues. Le feu a pris naissance dans l’atelier de charronnage et la cause en est encore inconnue. Grâce à la promptitude des secours et à l’heureuse disposition des ateliers, on est parvenu à circonscrire le foyer de l’incendie et à protéger certaines parties de l’usine, tels que les ateliers de peinture, les magasins de vernis, les magasins où sont exposées les voitures prêtes à livrer, et enfin, les bureaux, contenant les archives et les modèles. A 11heures et ½, on était maître du feu, et malgré la température sibérienne de 19° au-dessous de zéro, l’eau n’a pas manqué car les établissements Rétif possèdent des puits et citernes dans de vastes chantiers à bois. Il y avait les deux pompes de la ville et les deux des usines. Les ateliers de charronnage et de forge sont brûlés. Tout ce que contenaient ces deux ateliers, tels que raboteuses, outils mécaniques, etc., sont détruits. Ces ateliers contenaient 5 ou 600 paires de roues, plus de 3.000 paires de brancards, etc. La machine à vapeur a pu être préservée. Les pertes sont évaluées, dit-on, à 120.000 francs couvertes par plusieurs assurances ». On apprend du même journal, 3 semaines plus tard, la reconstruction des bâtiments et la reprise du travail.
Soucieux de moderniser leur outil de production et leurs locaux, les frères Rétif confient, en décembre 1895, à un électricien voisin le soin d’installer 150 lampes pour éclairer leurs principaux ateliers.
En1899, le Guide du Carrossier (la revue professionnelle de référence) consacre un article à la visite de l’usine :
« Ayant récemment eu l’occasion de faire le voyage – ambitionné depuis longtemps – en compagnie d’un carrossier russe venu tout exprès pour étudier sur place la question de savoir s’il ne lui serait pas possible de créer un important mouvement d’importation de voitures françaises, celles-ci étant très estimées dans son pays, nous avons jugé bon et même utile de donner une relation de notre visite aux établissements de MM. Rétif frères.
L’usine dut être reconstruite en grande partie et agrandie de telle sorte qu’elle occupe aujourd’hui, en un seul tenant, une superficie de 3 hectares.
On peut juger par ce seul fait, qu’il n’y a rien d’exagéré à dire que c’est la plus importante fabrique de voitures de luxe d’Europe.
D’ailleurs, pour en donner une autre preuve, il nous suffira de signaler les vingt-quatre feux qui égaient le vaste local où se travaille le fer, et où soixante-dix à quatre-vingts voitures, nous dit le contremaître, sont constamment en chantier.
Nous assistons au travail du bois et, qu’il s’agisse de la fabrication de la roue ou de la menuiserie, on trouve réunis dans les ateliers où il se fait, les outils mécaniques les plus perfectionnés : tours, machine à faire les rais, machine à percer les moyeux et les jantes, etc., pour le charronnage ; scie à ruban, dégauchisseuse, raboteuse, mortaiseuse, toupie, etc., pour la menuiserie.
Nous traversons aussi la scierie où une grande scie transforme en plateaux une bille de bois qui ne mesure pas moins de 1,20 mètre de diamètre, pendant qu’une autre scie verticale débite des panneaux de 0,10 mètre d’épaisseur. Ces outils, de même que les scies circulaires que nous voyons dans le même atelier, sont remarquables au point de vue de leur précision aussi bien que par la puissance de leur débit. Une denture spéciale leur fait produire, en outre, des sections nettes que l’on ne pourrait demander à une denture ordinaire.
Mais ce qui produit le plus d’impression sur l’esprit de notre carrossier russe c’est l’immense chantier où se côtoient des centaines de piles de bois en billes entières, chaque pile portant la date de son empilage et chaque rangée de billes étant isolée des autres par de petits liteaux assurant une large aération. On lui apprend que les bois restent en cet état environ une année. Ensuite, des hangars spéciaux, en briques à jour en vue de l’aération, leur offrent un nouvel abri qui dure deux années. Puis alors ils sont débités et débillardés pour tous les genres de voitures et enfin empilés dans les divers ateliers prêts à être mis en usage.
Tous ces soins apportés à la dessiccation des bois étonnent notre compagnon qui y voit, avec juste raison, une des principales causes de la prospérité de cette maison. Et, en effet, il n’y a pas de bonne voiture sans bois bien sec.
Nous ne signalerons que pour ne rien oublier les ateliers de peinture et de garniture. Tous sont fort bien éclairés. Les premiers qui sont, en outre, pourvus d’une parfaite aération, sont divisés en trois parties : atelier de ponçage, atelier de fond et atelier à vernir ; ils sont assez vastes pour permettre la mise en chantier de soixante voitures. Les seconds se font surtout remarquer par leur agencement qui a été étudié de manière que chaque ouvrier soit à son aise pour travailler. Nous y comptons dix voitures en cours de travail.
Notre visite se termine par les magasins qui sont de deux sortes. L’un d’eux est affecté aux voitures finies, il en contient cent vingt toujours prêtes à partir. Les autres contiennent les voitures en blanc et les emballages, on y en compte cent cinquante environ.
En passant, nous voyons en préparation un important envoi pour le Mexique et un autre moindre pour l’Angleterre. Il est probable que dans ce dernier pays, seul l’établissement que nous visitons possède quelques débouchés, ce qui constitue, si l’on tient compte du tempérament anglais, une nouvelle marque de supériorité à son actif.
En traversant les magasins, notre client et ami a pu constater que les voitures qui s’offrent à la vue sont toutes des modèles les plus récents, et on lui explique que, fournissant une grande quantité de voitures au marché de Paris, la maison est dans la nécessité de se tenir, avec le plus grand soin, au courant des variations de la mode, de manière à ne créer que des modèles d’une vente assurée. Sinon, la méthode qui consiste à fabriquer en série pour diminuer le prix de revient, les exposerait à de graves mécomptes.
Sans appuyer nous-mêmes, ici, sur les assertions de notre Cicérone, étant donné le caractère de cette relation, nous avons plaisir à constater, qu'en effet, les modèles que nous avons sous les yeux sont du plus pur style.
Le nombre des ouvriers occupés dans cet établissement de carrosserie est de deux cent cinquante. A lui seul et si l’on considère le travail fourni par les machines-outils, dont la mise en marche exige une machine à vapeur de deux cent chevaux, ce chiffre en dit plus long que tout ce qui précède.
Comme la plupart des établissements similaires que nous avons visités aux Etats-Unis, le travail est réparti entre diverses équipes, de manière que chacune d’elles, soit pour la menuiserie, soit pour le charronnage, soit pour la forge, exécute toujours le même genre de voitures. Ce n’est pas là, d’ailleurs, une de ces spécialisations qui enlèvent à l’ouvrier toute initiative, puisque un travail lui passe au complet entre les mains. Mais elle permet d’obtenir le maximum de perfection pour chaque type de voiture. Du reste, il ne faut pas perdre de vue qu’en carrosserie, avec la mode qui fait varier les modèles d’une année à l’autre, le système qui consiste à ne faire exécuter à un ouvrier que certaines pièces n’est pas applicable.
Tel est décrit en quelques lignes, l’établissement de carrosserie de Sancoins. »
En 1900, le rapport du jury international de l’Exposition Universelle précise encore : « quelques fabriques (…) se sont fait la spécialité de fournir les petites maisons de France et de l’étranger qui, ne fabricant pas elles-mêmes, se bornent à faire les montages. Elles opèrent sur un nombre de types bien étudiés qu’elles renouvellent de temps à autre suivant les mouvements de la mode. Sur ces types, catalogués et numérotés, les clients donnent les commandes et l’importance de cette clientèle leur permet la fabrication en série et l’emploi économique de l’outillage mécanique. Sans doute, les voitures sortant de ces ateliers ne peuvent lutter, comme élégance et fini, avec celles de la carrosserie de luxe, mais elles sont d’un prix beaucoup moins élevé et suffisent à satisfaire la clientèle très nombreuse des petites bourses, moins difficile que la clientèle des voitures de luxe. La plupart de ces voitures sont fournies en blanc aux carrossiers revendeurs qui en font la peinture et la garniture au goût des acheteurs, et y apposent leur marque. Il existe, en France, plusieurs de ces fabriques ; deux exposaient (…) MM Rétif frères, à Sancoins (Cher), celle de M. Raguin, à Montrichard (Loir-et-Cher). La maison Rétif frères, de beaucoup la plus importante, produit annuellement de 1400 à 1500 voitures avec 270 ouvriers. »
La Maison Rétif est récompensée par une médaille d’or pour ses productions tandis que 4 de ses collaborateurs (dessinateur, sellier, monteur et tourneur) obtiennent individuellement une médaille d’or et 3 médailles d’argent
Voitures présentées à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. La carrosserie Rétif remporte une médaille d’or.
Investir… toujours
Entre 1884 et 1901, les frères réalisent solidairement 11 achats de maisons, bâtiments et jardins aux abords de l’usine. Attenante aux ateliers, une maison devient après d’importants travaux la résidence principale des frères qui en occupent chacun une aile.
Séparément, les frères font également de nombreuses acquisitions. Emile possède en 1902 un domaine agricole de 138 hectares et 2 maisons dans le bourg. Le patrimoine d’Ernest, en 1903, est considérable : 695 hectares de terres répartis sur 7 exploitations agricoles, 57 hectares de « bois, taillis et futaies », 1 maison dans le bourg !
Sauf que…
Pour une raison impossible à déterminer, sans doute très personnelle, l’association des frères prend fin en 1904. Le 3 octobre, on procède au partage de la Société.
Dans un acte complexe (qui constitue un inventaire patrimonial de premier ordre) de nombreux renseignements interpellent. On relève notamment une liste de 121 débiteurs de l’entreprise. On peut regretter qu’aucune information n’ait été portée sur l’objet des sommes dues mais l’identité et la résidence des débiteurs sont consciencieusement consignées. On y relève les Magasins du Louvre à Paris (4 255 francs), le Comptoir des Ressorts à Paris (863 francs), Lelorieux, carrossier à Paris (2 284 francs)… Paris apparait une vingtaine de fois mais on lit aussi Marseille (4 fois), Lyon (2 fois), Nice, Meaux, Nantes, Saint-Etienne, Douai, Noyon, Epernay, Laval, Saintes, La Rochelle, Rouen, Sedan, Béziers, Bordeaux, Dieppe, Pau, Narbonne et … Bruxelles (4 fois), Oran (2 fois), Anvers, Amsterdam, Séville, Mexico, Florence, Valencia.
Au titre de la marchandise, sont évaluées286 voitures finies « de différentes formes » (134 054 francs), 5 voitures d’occasion (1 735 francs), des caisses de voitures et des trains de roues (29 980 francs), des bois de charronnage ouvragés (36 252 francs), des bois de différentes essences en grumes, en planches et en plateaux (188 351 francs), des couleurs, teintes et vernis (3 811 francs), du charbon pour la forge et la machine (793 francs), des fers en magasin (3 761 francs), des fournitures diverses de quincaillerie (65 692 francs), des fournitures diverses de sellerie (13 837 francs).
Sont ensuite évalués les « matériels » servant à l’exploitation de l’usine comme la machine à vapeur de 80 chevaux et sa chaudière, les courroies volantes à transmission, l’outillage mécanique fixe dans les ateliers de menuiserie, de charronnage, de forge et du mécanicien, tout l’outillage à main (86 000 francs), pour l’éclairage électrique une machine dynamo, les câbles à fils, les tableaux, les lampes et tous les accessoires (?) (4 250 francs). Apparaissent enfin, pour les transports, 3 camions, 1 chariot, 3 tombereaux, 2 voitures-diables, 6 voitures légères, 1 pompe à incendie et ses accessoires (3 705 francs), 9 chevaux et leurs harnachements (5 080 francs).
Les masses actives mobilières représentent 1 076 522 francs, les masses immobilières 311 191 francs !
Une quarantaine de voitures signées Rétif sont recensées à ce jour dans diverses collections françaises ou étrangères. Peu sont visibles, ce grand break est aujourd’hui présenté en concours d’attelage de tradition attelé de 4 cobs. Aux guides (expertes) : Norbert Coulon. (Photo J.L. Dugast)
Au terme de ce long document, Ernest Rétif s’interdit « le droit d’exploiter à l’avenir ou de s’intéresser à un établissement industriel de la nature de celui exploité par la société Rétif frères ».
A suivre
Etienne Petitclerc