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Par Patrick Magnaudeix
Dans la dernière partie du XIX° siècle, la vente de voitures, harnachements et matériel d'écurie ne se limite pas aux seuls carrossiers, selliers, entreprises de matériel d'écurie ou revendeurs spécialisés.
Il y a d'autres fournisseurs qui, par leur mode de diffusion; magasins, catalogues et par l'ampleur de leurs moyens de distribution; envoi de colis en France territoriale, dans les colonies mais aussi à l'étranger, ont eu une importance dans la diffusion de tous les équipements liés aux activités équestres et, particulièrement, d'attelage. Ce sont le grands magasins. Ils se nomment; "La ménagère", "La Samaritaine", "Ls grands magasins du Louvre",... Si, de par le manque d'éléments chiffrés, il est difficile de quantifier leur importance sur le marché, la richesse et le large spectre de diffusion de leurs catalogues de vente semblent indiquer qu'ils en occupaient une part non négligeable.
Je vous propose de découvrir l'activité liée au sport équestre de l'un de ces grands magasins: "Les grands magasins du Louvre". C'est un commerce qui prend naissance de façon assez inattendue.
Quelques éléments d'histoire
En 1852, les frères Pereire; banquiers spéculateurs investis dans les chemins de fer, le transport maritime, les chantiers navals et acteurs financiers importants de la modernisation de Paris, font construire, rue de Rivoli, un grand hôtel. Sa construction répond aux besoins d'hébergement liés à l'organisation, à Paris, de l'exposition internationale de 1855. Cet Hôtel est installé au-dessus d'une galerie marchande. En 1855, Alfred Chauchard, ancien commis du magasin "Au pauvre diable", loue une partie de la galerie pour y créer, avec deux associés; Auguste Feriot et Léonce Faré, un magasin de mode; "Les galeries du Louvre". En 1860, les frères Pereire, qui avaient soutenu le démarrage de leur activité, prennent des parts dans la société. L'entreprise prend rapidement un essor considérable et atteint, dès 1865, un chiffre d'affaire de 15 millions de francs et même 41 en 1875. L'entreprise emploie alors 2500 personnes. C'est à cette date que les associés achètent l'ensemble de l'immeuble et, après deux ans de travaux, réouvrent le magasin sous l'appellation: "Les grands magasins du Louvre".
Les marchandises mises en vente ne se limitent plus au seul secteur de l'habillement mais s'élargissent à tous les besoins d'une maisonnée rassemblant ainsi, en son sein, pas moins de 52 départements. Par leur architecture, leur organisation, "Les grands magasins du Louvre" ciblent une nouvelle clientèle qui a vu le jour grâce à la prospérité économique du second empire. La "mode" n'est plus affaire d'une classe privilégiée et, comme l'ensemble des grands magasins parisiens, "Les grands magasins du Louvre" participent, par un bon rapport qualité prix, à une relative démocratisation de l'accés aux produits de luxe à la moyenne bourgeoisie.
Dans le même temps, l'entreprise développe tout un service de livraison par camion qui lui permet de répondre aux attentes d'une clientèle englobant l'ensemble de la couronne parisienne.
Dès 1871, suivant ainsi l'initiative du "Bon Marché" en 1865, ils publient leur premier catalogue. Ils élargissent ainsi leur activité à la vente par correspondance. Ce type de commercialisation apparaît bien comme un prolongement incontournable de l'activité d'un grand magasin. L'un des principes de base en étant la rotation des stocks la plus rapide possible, l'accroissement de la clientèle devient une priorité .
Cette initiative répond justement aux attentes et aux aspirations de la classe moyenne française en formation : ces habitants des petites villes, des colonies, qui ont profité mieux que les autres de l'augmentation générale des revenus, opérée dans la seconde moitié du siècle. Ils peuvent ainsi s'octroyer, à des prix plus accessibles, ces signes de reconnaissance sociale qui marquent l'élévation du niveau de vie: toilettes à la mode parisienne mais aussi, pour certains comme nous allons le voir, tous articles liés aux activités équestres.
Ce marché est assez porteur pour que l'entreprise y dédie un catalogue spécifique.
Les premières informations notées dans ce catalogue sont celles des conditions de livraison ce qui démontre que l'entreprise est en capacité de livrer ses produits au monde entier en visant, entre autres, les populations engagées dans le vaste mouvement de colonisation.
La classe moyenne en émergence, du territoire français ou de son empire colonial, peut ainsi, par correspondance, équiper son écurie, acheter sa voiture et harnacher, pour la selle et l'attelage, l'ensemble de sa cavalerie à un prix accessible.
Comme pour tous ses articles, le magasin propose le meilleur rapport qualité prix, ce qui lui est possible grâce à l'approvisionnement auprès d'entreprises ayant un mode de production industriel, aussi bien pour le harnachement que pour les voitures et autres équipements.
Si le choix de produits est pour chacun de ces secteurs relativement limité, on y retrouve cependant des marchandises qui ne dépareraient pas dans une écurie de luxe comme, par exemple, plaques à sabler, nattes de garniture d'écurie, accessoires ouvragés de sellerie,...
Nous allons vous permettre de découvrir le panel des objets vendus à partir de trois catalogues datant de la dernière décennie du XIX°.
Installation de l'écurie et de la sellerie
Voitures harnachement et équipements liés à l'attelage
Voitures
Equipements divers de la voiture
Harnachements
Sellerie
Equipement et entretien du cheval à l'écurie
Texte:
Patrick Magnaudeix
Documentation
Louis Cuvreau, Patrick Magnaudeix.
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