Vous trouverez une présentation très accessible des articles de vos "THEMES FAVORIS" dans le répertoire ci dessous.
Par Patrick Magnaudeix
Depuis le 1° aout 2021, l'entreprise viticole saumuroise Bouvet Laduray abrite, dans un de ses locaux datés du XIX° siècle, une exposition permanente de 25 voitures hippomobiles provenant de “feus” les haras nationaux; Besançon, Lamballe, Montier-en-Der, Rodez, Rosières-aux-Salines, Saintes. Cette initiative est le résultat d'un rare partenariat des secteurs privés et publics, entre l'entreprise Bouvet Ladubay, l'Association saumuroise d'attelage et l'Institut français du cheval et de l'équitation. A cette collection s'ajoute l'exceptionnel Coupé-dormeuse, propriété de la ville de Saumur, qui vous a été précédemment présenté dans cet article de Jean Louis Libourel:
La collection de voitures présentées à Saumur donne une assez bonne représentation, tant dans leurs origines que dans leurs modèles, des voitures composant les parcs hippomobiles de chaque haras.
Voici l'origine et une présentation succincte de quelques modèles de cette exposition .
La refonte, en 1874, des haras nationaux place l'attelage comme une des spécialités de cette institution.
L'administration lance des campagnes d'appels d'offre pour l'acquisition de voitures de service; charrettes, breaks, squelettes et omnibus que certains auteurs définissent comme voitures règlementaires. Les principaux fournisseurs ayant répondus à ces appels d'offre sont les carrossiers parisiens Cotel, Hurel, Stiebel mais surtout Lelorieux.
Squelette
Construit par Cotel, fournisseur régulier des haras nationaux, il provient du haras de Rosières-aux-Salines.
Peu utilisée dans les écuries privées, cette voiture d'exercice et de dressage de jeunes chevaux se retrouvait essentiellement chez les professionnels; entreprises de transport publics, de roulage, marchands de chevaux,... Chaque haras en possédait au moins un et l'IFCE en conserve encore 41. Les jeunes chevaux y étaient attelés en paire avec un cheval d'expérience; "le maître d'école".
C'est donc une voiture solide uniquement composée de deux robustes trains reliés par une épaisse et large flèche. Une plate forme située à l'arrière dotée d'un grand marchepied permet aux aides de sauter et remonter rapidement dans la voiture. Une main courante "sécurise" leur déplacement vers le siège du cocher. Pour éviter d'éventuelles ruades, celui-ci est monté sur de hautes ferrures.
Omnibus
Construit par Stiebel, fournisseur régulier des haras nationaux, il provient du haras de Montier-en-Der.
Avec l'arrivée du chemin de fer, des omnibus sont présents dans l'ensemble des dépôts des haras nationaux. Il sont essentiellement utilisés pour le transport vers les gares des visiteurs et de l'encadrement; direction, contrôleurs,... Ce petit modèle est doté d'une volée mobile et peut donc également être attelé à un seul cheval.
Break petit modèle
Construit par Lelorieux, fournisseur régulier des haras nationaux, il provient du haras de Rosière-en-Saline.
C'est une voiture essentiellement utilisée pour l'exercice quotidien et la présentation des étalons.
Voiture initialement utilisée pour le dressage des chevaux dans les écuries privées, ce type de voiture sportive est une voiture découverte comprenant, à l'avant, un siège élevé sur un coffre à coquille et, à l'arrière, deux sièges transversaux en vis à vis accessibles par deux petites portières latérales.
Break grand modèle
Construit par Cotel, fournisseur régulier des haras nationaux, il provient du haras de Montel-en-Dier.
Il assure les mêmes fonctions et présente des caractéristiques similaires au modèle précédent dont il se différencie par la présence d'un siège de groom fixé à l'arrière sur de grandes ferrures.
Tilbury
Attribué à Lelorieux, il provient du haras de Lamballe.
Les établissements des haras se sont également fournis chez des carrossiers locaux.
Dog-cart
Construit par un carrossier local, il provient du haras de Besançon
Tilbury
Construit par un carrossier local, il provient du haras de Montier-en-Der
Certaines voitures ont été achetées d'occasion. Ainsi, après la seconde guerre mondiale, le parc de voitures du haras de Strasbourg a été reconstitué par l'achat de voitures privées.
Break grand modèle. dit de chasse
Construit par Widerkehr, il a été acquis en 1945 pour reconstituer le parc hippomobile du haras de Strasbourg.
C'est à l'origine une voiture privée plus finie que les modèles habituels des haras nationaux. Ce break de chasse est doté de deux systèmes de freins; l'un agissant à l'avant des roues arrières et actionné par deux volants situés de chaque côté du siège du cocher, l'autre agissant sur l'arrière de ces roues et actionné par un levier situé sur le siège de groom.
Grande wagonnette
Construite par Loser, elle provient du haras de Strasbourg et a été acquise en 1945 pour reconstituer le parc hippomobile de l'établissement.
Au cours des années, des voitures ont également été léguées aux haras nationaux:
Milord
Construit par Rebus, il provient du haras de Rodez.
Phaéton jardinière
Construit par Balland, il provient du haras de Rosières-aux- Salines.
Dans les années 199o, l'administration des haras fait l'acquisition, pour des raisons patrimoniales, de différents véhicules.
Cabriolet
Construit par Dannepont, carrossier à Saintes, il a été acquis par le haras de Saintes.
Coupé trois quarts
Construit par Guillemot § François, il a été acquis par le haras de Saintes.
Outre les 24 voitures, ce nouveau musée présente quelques harnais et exemplaires de tenues vestimentaires spécifiques à la pratique de l'attelage dans les haras.
L'utilisation de ces tenues répondait à une très stricte règlementation. Si les officiers menaient en tenue d'équitation, les palefreniers et les gardes attelaient en tenue de service avec la veste rouge d'écurie et des dragues (pantalons de treillis blanc).
Texte:
Patrick Magnaudeix
Photos:
Francis Lemaitre
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog