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Par Gruppo Italiano Attachi
L'instigation du Musée des Carrosses de Villa Pignatelli, sur le bord de mer de Chiaia à Naples, est attribuée au marquis Mario d’Alessandro de Civitanova. Il était appelé "o marquis d’e carrozze" et avait une telle passion qu’il se refusait d'aller à pied, ce qui l’a conduit à rassembler des spécimens très précieux, à la base du futur Musée. Plus tard, dans les années 60 et 70, la collection s’enrichit de dons supplémentaires.
De nombreux constructeurs de voiture y sont représentés dont les carrossiers italiens Bottazzi, Polito, Nacca accompagnés d’autres prestigieuses maisons étrangères comme Lawton, Morel, Binder, Laurie et Marner ou Mühlbacher.
Aux voitures de maître françaises s’ajoutent d’élégants Phaétons; hautes voitures de promenade, généralement menées par le propriétaire, parfois équipées de capotes à soufflets pour protéger le meneur.
Parmi celles-ci se distingue le Spider Phaéton de production anglaise, signé Lawton, avec la caisse en paille viennoise.
Dans le musée se trouvent de grands breaks de chasse d’au moins six places, construits par les maisons italiennes de Ferrari à Milan et de Solano à Naples. Imaginés à l’origine pour la chasse au renard, ils sont équipés de logements pour les chiens, dotés de grilles de ventilation et d’espaces sous les sièges aménagés pour ranger fusils, munitions et gibier.
Parmi les véhicules les plus imposants et les plus lourds figurent les Coachs produits par Laurie et Marner à Londres, par Morel et Mühlbacher à Paris. Construits à l’origine pour acheminer le courrier en Angleterre, ils ont par la suite été utilisés pour le transport des passagers puis sont devenus à la mode pour un usage privé.
L’atelier des frères Bottazzi est représenté par un Coupé fermé à quatre roues, voiture dérivée de la Berline, utilisée d’abord comme voiture de maison pour aller au théâtre ou aux réceptions puis comme transport public.
Un exemplaire de Locati &Torretta de Turin se distingue par l’élégance des finitions, par la présence de ressorts en C et pour les stores aux fenêtres, en acajou.
En plus des Mylord, Clarence, Pony Chaise ou Rally Car, vous pouvez voir des Tilbury, Gig et Military qui témoignent de l’utilisation de voitures à deux roues au XIX° siècle, très légères, adaptées pour de courts déplacements, surtout à la campagne, et faciles à conduire pour les femmes.
Parmi tous les exemplaires présents, le plus rare est sûrement le Duc de dame des Frères Solano de Naples, ouvert, bas et dépourvu de porte, avec les garde-boues qui suivent le profil des roues et descendent rejoindre le marchepied pour en faciliter l’accès aux dames.
Pour compléter la collection de trente-quatre exemplaires, une série de harnais en cuir, fouets, cravaches, mors, accessoires (garnis, pour certains, de cornes porte fortune) et vêtements, qui témoignent de la qualité précieuse atteinte par les artisans napolitains du XIXe siècle. Les palonniers, les brancards et les balances sont présentés dans la section des voitures à deux roues.
Cette collection nous raconte un Naples qui, à la fin du XIXe siècle, grouillait de voitures, surtout sur la via Toledo où se trouvaient cafés à la mode, maisons d’écrivains, musiciens et intellectuels, et théâtres. La "movida" à l’époque imposait d’aller en voiture car, pour être à la mode il ne fallait jamais marcher, si bien que les nombreux accidents qui se produisaient firent naître l’idée moderne d’assurance responsabilité civile.
Il est intéressant de savoir qu’au début du XIXe siècle à Naples, il y avait 2000 cochers , 75 menuisiers spécialisés en véhicules hippomobiles, 55 carrossiers, 54 loueurs de voitures et 1239 voitures confortables et luxueuses (selon les statistiques de l’époque).
La Villa Pignatelli était le phare de la meilleure noblesse : la princesse était célèbre pour ses fêtes où tous les détails étaient pris en charge, non seulement les vêtements, les coiffures et les parfums, mais aussi la nourriture, la vaisselle et les couverts, plus les règles de conduite détaillées sur qui avait le droit de passer en premier ou sur la façon d’attribuer les places à la table.
Tout est resté écrit dans les cahiers de la princesse, qui sont un trésor d’informations sur la vie de l’époque ainsi que sur l’utilisation des calèches, sur les frais de personnel et sur les vêtements appropriés que la princesse cessa d’acheter en France en faveur des couturières et parfumeries napolitaines. Elle dicta ainsi un renversement de tendance en faveur de la production italienne qui - hier comme aujourd’hui- constitue une des excellences de notre pays.
Texte original :
Paru dans le journal Il Notiziario du GRUPPO ITALIANO ATTACCHI.
Auteur:
Paola Corsaro.
Traduction:
Monique Badieu
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