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A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

In a German private collection, there is an omnibus mail from the De Dobbeleer family of Frasnes-les-Gosselies, Belgium. When 46 glass negatives of carriages related to this striking vehicle surfaced, a search for the story behind it began—a task that proved to be quite challenging. After two wars, the dissolution of the family, and municipal reorganizations, many traces had vanished. Yet, bit by bit, a reconstruction of the delightful life at Chateau de Dobbeleer is possible.

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Une collection privée allemande, abrite un omnibus-mail de la famille De Dobbeleer de Frasnes-les-Gosselies, en Belgique. Lorsque 46 négatifs sur verre de voitures liées à ce véhicule exceptionnel ont été découverts, une recherche pour découvrir l’histoire derrière ces photos a commencée — une tâche qui s’est avérée être assez difficile. Après deux guerres, la dissolution de la famille et les réorganisations municipales, de nombreuses traces avaient disparues. Pourtant, petit à petit, il est possible de reconstituer la vie esquise du Château de Dobbeleer.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

 

 

Text by Mario Broekhuis, photos from the author’s collection

Texte de Mario Broekhuis, photos de la collection de l'auteur

 

 

The small village just north of Charleroi on the route to Quatre Bras and Brussels, straddling the provinces of Hainaut and Brabant, might never have made it into the history books had it not played a role leading up to the Battle of Waterloo. On June 14, 1815, French Marshal Michel Ney succeeded in driving out the Steinmetz Brigade on his way to Brussels, taking up position in Frasnes-lez-Gosselies. Initially, Ney advanced against stronger opposition from Wellington's troops. Content with his success, Ney had his divisions retreat to bivouac in Frasnes, giving the Allies time to prepare for the battle that would lead to Napoleon's downfall.

In the barn stood a beautiful carriage, and hunting trophies adorned the walls of the billiard room,” recalls Lucia Parizi (born 1964) from her early childhood memories of the chateau in Frasnes. “We lived in a house owned by Mrs. Dobbeleer on Rue de la Sainte number 5. My mother cooked for the elementary school and occasionally worked at the chateau. Mrs. Dobbeleer lived there alone and often visited her brother in Brussels.” Lucia is one of the few (former) village residents who can still speak about it: “Maybe the Melon family, who had a paint and wallpaper store and were our neighbors, can add more.” But the Melon family could offer little. Reconstructing the past inhabitants of Chateau Dobbeleer is a difficult puzzle, as their story has nearly faded from the collective memory of the village’s 3,500 residents. The chateau still stands after years of neglect. In 1983, the last resident, Isabelle de Dobbeleer, died at the age of 82, leaving the sealed chateau to fall into disrepair. After 30 years of vacancy, the Notre-Dame de Banneux built a new section onto the chateau in 2013 to house the elderly. The municipality of Les Bons Villers, which absorbed Frasnes after a municipal reorganization, has since purchased the chateau and its park. The municipality is working on restoring both, and the chateau now houses a daycare center, renamed Chateau des Marmots.

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Le petit village situé  juste au nord de Charleroi sur la route de Quatre Bras et de Bruxelles, à cheval sur les provinces du Hainaut et du Brabant, n’aurait peut-être jamais figuré dans les livres d’histoire s’il n’avait pas joué un rôle dans la bataille de Waterloo. Le 14 juin 1815, le maréchal français Michel Ney a réussi à chasser la brigade Steinmetz en route pour Bruxelles, prenant position à Frasnes-lez-Gosselies. Dans un premier temps, Ney avance face à une forte opposition des troupes de Wellington. Satisfait de son succès, Ney a fait revenir ses divisions à Frasnes pour bivouaquer, donnant ainsi aux Alliés le temps de se préparer pour la bataille qui conduira à la chute de Napoléon.

« Dans la grange se trouvait une belle voiture, et des trophées de chasse ornaient les murs de la salle de billard », se souvient Lucia Parizi (née en 1964) de ses premiers souvenirs d'enfance au château de Frasnes. « Nous vivions dans une maison appartenant à Mme Dobbeleer au numéro 5 de la rue de la Sainte. Ma mère faisait la cuisine pour l’école primaire et travaillait occasionnellement  au château. Mme Dobbeleer y vivait seule et rendait souvent visite à son frère à Bruxelles. » Lucia est l’une des rares (anciennes) habitantes du village qui peut encore en parler : « Peut-être la famille Melon, qui avait un magasin de peinture et de papiers peints et qui était nos voisins, pourrait en dire plus. » Mais la famille Melon n'a pas pu apporter beaucoup plus d'informations. Reconstituer le passé des habitants du Château Dobbeleer est un puzzle difficile, car leur histoire s'est presque effacée de la mémoire collective des 3 500 habitants du village. Le château est toujours là après des années d'abandon. En 1983, la dernière résidente, Isabelle de Dobbeleer, est décédée à l'âge de 82 ans, laissant le château fermé tomber en ruine. Après 30 ans d'inoccupation, l'association Notre-Dame de Banneux a construit une nouvelle partie dans le château en 2013 pour loger les personnes âgées. La municipalité des Bons Villers, qui a absorbé Frasnes après une réorganisation municipale, a depuis acheté le château et son parc. La municipalité travaille à la restauration des deux, et le château abrite désormais une crèche, renommée Château des Marmots.

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Chateau Dobbeleer in earlier times and during its renovation into a daycare center.

Château Dobbeleer autrefois et lors de sa rénovation en garderie.

 

It belonged to the Lemercier family, who, along with the Mondez and Duvieusart families, dominated Frasnes. Through the 1864 marriage of Léon Antoine Ghislain Lemercier (1841-1918) and Irma Philippine Mondez, the property and wealth of both families merged. In 1884, a small tower was added, and the house became Chateau de la Poterie, referencing the local pottery production.

The chateau has undergone several name changes. In 1852, the year marked on the facade, a castle-like house called Maison Carrée or “the square house” was built on the site.

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Le château a changé plusieurs fois de nom. En 1852, année marquée sur la façade, une maison de style château appelée Maison Carrée, a été construite sur le site. Elle appartenait à la famille Lemercier, qui, avec les familles Mondez et Duvieusart, dominait Frasnes. Par le mariage en 1864 de Léon Antoine Ghislain Lemercier (1841-1918) et d’Irma Philippine Mondez, les biens et les richesses des deux familles sont fusionnés.

En 1884, une petite tour est ajoutée, et la maison devient le Château de la Poterie, en référence à la production locale de poterie.

 

Married to De Dobbeleer

Of Léon and Irma’s three children, only Marie Charlotta Joséphine Joanna Lemercier (1866-1952) reached adulthood. She remained their only child after Irma died two years after her birth. In 1885, Marie married Raoul Jean Joseph Ghislain de Dobbeleer (1862-1951), grandson of the famed architect Jean Baptiste, who helped rebuild Brussels after the Napoleonic wars. The marriage was a significant event for both families and the small village. The wedding menu included Ostend oysters, filet à la Godard, poultry supreme, sweetbreads in Artoin style, mousse flavored with champagne, partridge in rich sauce, thrush on canapés, cardoon with mousseline sauce, truffles, Bohemian pheasants, lobster belle-vue, pâté or terrine from Nérac, a wedding cake, mixed ice cream, and fruit. The wine list boasted six grand cru wines from the 1860s, the oldest being a Chambertin from 1849.

Raoul grew up without a father, and Marie without a mother. Raoul’s mother, Marie Catherine Lucie de Lalieux de la Rocq (1827-1913), remained a significant influence after their marriage. She frequently visited from her home in St. Joost-ten-Noode, Brussels, and enjoyed driving a small duc carriage through the park at Frasnes. On Marie's side, it was her father, Léon Lemercier, who played the leading role. Although the chateau now bore the name ‘Dobbeleer,’ it was the elder Lemercier who first drove a four-horse team around the property.

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Mariée à De Dobbeleer

Des trois enfants de Léon et Irma, seule Marie Charlotta Joséphine Joanna Lemercier (1866-1952) atteint l'âge adulte. Elle reste leur unique enfant après la mort d'Irma, deux ans après sa naissance. En 1885, Marie épouse Raoul Jean Joseph Ghislain de Dobbeleer (1862-1951), petit-fils du célèbre architecte Jean-Baptiste, qui a contribué à la reconstruction de Bruxelles après les guerres napoléoniennes. Le mariage a été un événement important pour les deux familles et le petit village. Le menu du mariage comprenait des huîtres d'Ostende, un filet à la Godard, un suprême de volaille, des ris de veau à l'Artoin, une mousse aromatisée au champagne, un perdreau à la sauce riche, une grive sur canapés, un cardon à la sauce mousseline, des truffes, des faisans de Bohême, une belle-vue de homard, un pâté ou une terrine de Nérac, un gâteau de mariage, des glaces mixtes et des fruits. La carte des vins comportait six grands crus des années 1860, le plus ancien étant un Chambertin de 1849.

Raoul a grandi sans père et Marie sans mère. La mère de Raoul, Marie Catherine Lucie de Lalieux de la Rocq (1827-1913), a gardé une influence importante après leur mariage. Elle lui rendait souvent visite depuis sa maison de Saint-Joost-ten-Noode, à Bruxelles, et aimait mener un petit duc dans le parc de Frasnes. Du côté de Marie, c'est son père, Léon Lemercier, qui joue le rôle principal. Bien que le château porte désormais le nom de « Dobbeleer », c'est l'aîné des Lemercier qui, le premier, a conduit un attelage de quatre chevaux autour de la propriété.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Léon Antoine Ghislain Lemercier (1841-1918).

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Marie Catherine Lucie de Lalieux de la Rocq (1827-1913).

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Raoul posing at home in the park.

Raoul posant chez lui dans le parc.

 

A wonderful era began in Frasnes. The chateau, which already had a light glass conservatory for ripening sweet grapes, now received two additional towers under Léon’s watchful eye. A park with a large pond and a bridge, along with a grotto dedicated to Our Lady of Lourdes, was laid out around the house. Exotic trees and shrubs grew in the park, including a giant sequoia that eventually reached a circumference of over five meters (measured in 1987). It was a paradise where Marie and Raoul’s five children—Frédéric, Irma, Charles, Raoul, and Isabelle—grew up.

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Une ère merveilleuse s'ouvre à Frasnes. Le château, déjà doté d'une verrière pour la maturation des raisins doux, se voit doté de deux tours supplémentaires sous l'œil attentif de Léon. Un parc avec un grand étang et un pont, ainsi qu'une grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes, a été aménagé autour de la maison. Des arbres et des arbustes exotiques y poussent, dont un séquoia géant qui finit par atteindre une circonférence de plus de cinq mètres (mesurée en 1987). Les cinq enfants de Marie et Raoul - Frédéric, Irma, Charles, Raoul et Isabelle - ont grandi dans ce paradis.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Raoul de Dobbeleer, Marie-Antoinette Lemercier, and their five children: Frédéric (1886-1970), Irma (1887-1961), Charles (1889-1956), Raoul (1899-1902), and Isabelle (1901-1983).

Raoul de Dobbeleer, Marie-Antoinette Lemercier et leurs cinq enfants : Frédéric (1886-1970), Irma (1887-1961), Charles (1889-1956), Raoul (1899-1902) et Isabelle (1901-1983).

 

 

Among the De Dobbeleers’ possessions was the Tommen Mill, a 14th-century watermill in Grimbergen, but the vast majority of their wealth came from Lemercier. In the Frasnes area, the De Dobbeleers owned the twin farms of La Jouerie in Brye, and the small farms of Pierpont and l’Encloître, totaling about 800 hectares of farmland and forest.

Hunting was an important economic activity. A gamekeeper managed the population of predators and organized the hunts. The hunting rights were leased to six shareholders who paid 225 francs annually, allowing them to bring a guest, participate in three two-day driven shoots per year, and hunt wild boar, deer, pheasants, hares, and woodcock. In September and October, hunters could use pointing dogs. The hunt chairman in 1891 was Léon Mondron from Lodelinsart, but naturally, the De Dobbeleer family led the shoots, seeing it as an important pastime.

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Parmi les possessions des De Dobbeleers se trouvait le Moulin de Tommen, un moulin à eau du XIVe siècle situé à Grimbergen, mais la plus grande partie de leur fortune provenait de Lemercier. Dans la région de Frasnes, les De Dobbeleer possédaient les fermes jumelles de La Jouerie à Brye, ainsi que les petites fermes de Pierpont et l’Encloître, totalisant environ 800 hectares de terres agricoles et de forêt.

La chasse était une activité économique importante. Un garde-chasse gérait la population de prédateurs et organisait les chasses. Les droits de chasse étaient loués à six actionnaires qui payaient 225 francs par an, ce qui leur permettait d'amener un invité, de participer à trois  battue de deux jours par an et de chasser sangliers, cerfs, faisans, lièvres et bécasses. En septembre et octobre, les chasseurs pouvaient utiliser des chiens d'arrêt. Le président de la chasse en 1891 était Léon Mondron de Lodelinsart, mais c'est naturellement, la famille De Dobbeleer qui dirigeait les chasses, considérant qu'il s'agissait d'un essentiel passe temps.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

The training cart used for breaking young horses: paired with an older horse and with a notably long pole, so a kicking young horse couldn’t reach the driver.

La voiture de dressage utilisée pour la formation des jeunes chevaux : attelée avec un cheval plus âgé et avec une flèche notablement longue, de sorte qu'un jeune cheval ruant ne puisse pas atteindre le cocher.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

The training cart in use during the hunt.

La voiture de dressage utilisée lors de la chasse.

 

In the Stable and Coach House

Horseback riding was another beloved activity; Raoul continued it into old age, but the family shared a passion for carriage driving. To the right of the house was a small annex, accommodating perhaps two carriages, possibly cars, but there were no signs of a larger coach house. However, old photos show large doors of a whitewashed coach house and, judging by the upper windows, doors of what must have been a modern stable building. This fits with the size of the De Dobbeleers’ equipage: at least ten luxury horses and as many carriages. Amateur historian Claude Patte suspects these were housed at the l’Encloître farm, about twenty meters from a gate to the chateau. A fire insurance policy Léon Lemercier took out in 1908 for the former abbey farm supports this theory, as it included coverage for horses valued at 20,000 francs, including those of his son-in-law. Interestingly, the policy stated: “The insured horses remain covered against lightning, in the open air, wherever they may be.” The hay, feed, and straw supply was insured for 500 francs.

Léon also insured carriages, harnesses, and stable equipment at l’Encloître for 25,000 francs. By comparison, a laborer earned three francs a day, and in today’s money, this would be about €150,000. Again, part of this was for Raoul de Dobbeleer’s account. L’Encloître must have been an imposing complex that housed the school run by the nuns, daughters of Marie de Pesches, and had staff quarters. On the north side stood a 12th-century gatehouse, once used as a courtroom, through which carriages would enter the De Dobbeleer chateau park.

Little is known about who worked in the stables. “I’ve always heard that my great-grandfather was a coachman at the chateau; he met my great-grandmother there, who was a maid,” says village resident Jocelyne Leconte. His name was Werhert Léon (1871-1934).

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Dans les Écuries et la Remise

L'équitation était une autre activité prisée ; Raoul a continué à monter jusqu'à un âge avancé, mais la famille partageait une passion pour l'attelage. À droite de la maison se trouvait une petite annexe pouvant accueillir peut-être deux voitures de maitre, voir d'autres voitures  mais il n'y avait aucune trace d'une remise plus grande. Cependant, des photos anciennes montrent de grandes portes d'une remise blanchie à la chaux et, à en juger par les fenêtres supérieures, des portes de ce qui devait être un bâtiment d'écurie moderne. Cela correspond à la taille de l'équipage des De Dobbeleers : au moins dix chevaux de luxe et autant de voitures. L'historien amateur Claude Patte suppose qu'ils étaient hébergés à la ferme de l’Encloître, à environ vingt mètres d'une porte du château. Une police d'assurance incendie que Léon Lemercier a souscrite en 1908 pour l'ancienne ferme de l'abbaye appuie cette théorie, car elle couvrait les chevaux d'une valeur de 20 000 francs, y compris ceux de son gendre. Fait intéressant, la police stipulait : « Les chevaux assurés restent couverts contre la foudre, en plein air, en queLque lieu qu'ils se trouvent. » La réserve de foin, d'aliments et de paille était assurée pour 500 francs.

Léon a également assuré des voitures, des harnais et le matériel d'écurie à l’Encloître pour 25 000 francs. À titre de comparaison, un ouvrier gagnait trois francs par jour, et en argent d'aujourd'hui, cela représenterait environ 150 000 €. Encore une fois, une partie de cette somme était à la charge de Raoul de Dobbeleer. L’Encloître devait être un complexe imposant qui abritait l'école dirigée par les religieuses, filles de Marie de Pesches, et avait des quartiers pour le personnel. Du côté nord se dressait une porte du XIIe siècle, autrefois utilisée comme salle des échevins, par laquelle les voitures entraient dans le parc du château de De Dobbeleer.

Peu de choses sont connues sur ceux qui travaillaient dans les écuries. « J'ai toujours entendu dire que mon arrière-grand-père était cocher au château ; il a rencontré mon arrière-grand-mère là-bas, qui était servante », raconte l'habitante du village Jocelyne Leconte. Il s'appelait Werhert Léon (1871-1934).

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Raoul de Dobbeleer rode horses until old age.

Raoul de Dobbeleer a monté à cheval jusqu'à un âge avancé.

 

For Town and Hunt

Before automobiles became common, carriages were the primary mode of transportation, at least within the Frasnes area or to Charleroi. Longer trips, like visiting mother in St. Joost-ten-Noode or shopping in Brussels, were faster by steam train. The Buzet station was ten kilometres away.

Much information about the carriages comes from a collection of 46 preserved glass negatives. In the summer, the ladies were driven around in a Victoria, allowing them to easily board with their voluminous skirts. A Landau was kept in the coach house for family visits. A closed coupe was likely used in winter. These were ‘service carriages’ driven by a liveried coachman. Coachmen and grooms wore black cockades on their hats, a neutral colour since the De Dobbeleer and Lemercier families, as commoners not ennobled, had no heraldic colours. The harnesses bore no crests or crowns, as claiming otherwise would have disgraced the family in high society.

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Pour la Ville et la Chasse

Avant l'avènement de l'automobile, les voitures à cheval étaient le principal moyen de transport, du moins dans les environs de Frasnes ou pour se rendre à Charleroi. Les voyages sur de plus longues distances, comme rendre visite à sa mère à St. Joost-ten-Noode ou faire des emplettes à Bruxelles, étaient plus rapides en train à vapeur. La gare de Buzet se trouvait à dix kilomètres.

Beaucoup d'informations sur les voitures proviennent d'une collection de 46 négatifs sur verre préservés. En été, les dames se faisaient promener en victoria, leur permettant de monter facilement avec leurs jupes volumineuses. Un landau était conservé dans la remise pour les visites familiales. Un coupé fermé était probablement utilisé en hiver. Il s'agissait de « voitures de service » conduites par un cocher en livrée. Les cochers et les palefreniers portaient des cocardes noires sur leurs chapeaux, une couleur neutre puisque les familles De Dobbeleer et Lemercier, en tant que roturiers non anoblis, n'avaient pas de couleurs héraldiques. Les harnais ne portaient ni écusson ni couronne, car le contraire aurait déshonoré la famille dans la haute société.

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The coachman held the primary position, with a groom as his literal and figurative right hand. The third man (left photo) wore a footman’s livery and likely had a dual role: in the stable in the morning and at the table in the evening. On the right photo, the third man is a chauffeur. This might have been Léon Lemercier’s staff, respectively, and that of his son-in-law.

Le cocher tenait la position principale, avec un palefrenier comme sa main droite littérale et figurée. Le troisième homme (photo de gauche) portait la livrée d'un valet de chambre et avait probablement une double fonction : le matin à l'écurie et le soir à table. Sur la photo de droite, le troisième homme est un chauffeur. Il pourrait s'agir respectivement du personnel de Léon Lemercier et de celui de son gendre.

 

 

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Landau at the park gate.

Landau à la porte du parc.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Victoria: with a wide, low step to make it easier for the ladies.

Victoria : avec une large marche basse pour faciliter la montée des dames.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer
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For family outings, the wagonette-break was used. Grandfather Léon played with the horses using this carriage, with its high box: three abreast, as a four-in-hand or a unicorn.

Pour les promenades en famille, on utilisait la wagonette-break. Le grand-père Léon s'amusait avec les chevaux en utilisant cette voiture, avec son haut siège :à trois de front, en  four in hand ou  en arbalète.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer
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For sport, the stable staff at Frasnes harnessed two horses in tandem for a two-wheeled cart or a small phaeton.

Pour le sport, le personnel de l'écurie de Frasnes attelait deux chevaux en tandem à une charrette à deux roues ou à un petit phaéton.

 

An ultimate form of horse sports was ‘coaching,’ driving a four-horse team for a specific type of carriage reminiscent of the old English mail-coach. French and Belgian coaching culture differed by using a large omnibus as a socially accepted alternative to the coach. Grandfather Léon Lemercier was the first in Frasnes to see the charm of such a large omnibus as a sporting carriage and acquired one with wicker baskets on the roof for picnic supplies and two seats for the servants at the back of the roof, facing backward. Lemercier’s omnibus closely resembled a design by Brussels coach builder François Schürmann of an 'omnibus-mail' in 1882. Choosing a builder like Schürmann was logical since Brussels set the fashion and technical standards in coach building. Entering the city from Waterloo, Lemercier would pass through upscale neighbourhoods and see the display windows of top coach builders like d’Ieteren, Snutsel, Van Roosbroeck, Laureys, and Van den Plas, who, like fashion houses, located near their wealthy clientele.

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Une forme ultime de sport hippique était le « coaching », qui consistait à mener un attelage à quatre chevaux avec un type spécifique de voiture rappelant l'ancien mail-coach anglais. La culture du coaching française et belge se distingue par l'utilisation d'un grand omnibus comme alternative, socialement acceptée, au coach. Le grand-père Léon Lemercier fut le premier à Frasnes à voir le charme d'un tel grand omnibus comme voiture de sport et en acquit un avec des paniers en osier sur l'impériale pour les fournitures de pique-nique et deux sièges pour les domestiques à l'arrière de l'impériale, faisant face à l'arrière. L'omnibus de Lemercier ressemble beaucoup à un  'omnibus-mail' conçu par le carrossier bruxellois François Schürmann en 1882. Choisir un constructeur comme Schürmann était logique, car Bruxelles dictait la mode et les normes techniques en matière de construction de voitures. En entrant dans la ville depuis Waterloo, Lemercier traversait les quartiers huppés et voyait les vitrines des meilleurs carrossiers comme d’Ieteren, Snutsel, Van Roosbroeck, Laureys et Van den Plas, qui, à l'instar des maisons de couture, s'installaient à proximité de leur clientèle fortunée.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer
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Lemercier’s omnibus closely resembled François Schürmann’s 1882 ‘omnibus-mail’ design (illustration from Museum Royauxd’Art et d’Histoire).

L'omnibus de Lemercier ressemblait beaucoup au modèle d' 'omnibus-mail' conçu en 1882 par François Schürmann.  (illustration du Museum Royaux d’Art et d’Histoire).

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

The large omnibus of Lemercier was used to go to the races and for picnics, social activities attended by other families.

Le grand omnibus de Lemercier était utilisé pour aller aux courses et pour les pique-niques, des activités sociales auxquelles d'autres familles participaient.

 

Van den Plas Omnibus

Fifteen years after Schürmann, in 1897, the coach building firmof Van den Plas presented an even more specific design between a coach and an omnibus. This was a unique model, notable for its coach-like curves and especially the high box reminiscent of a coach. Even the square lamps seemed inspired by the bygone era of the English mail-coach. Yet, it was entirely an omnibus, with passengers sitting atop the front and a rear door. Raoul de Dobbeleer acquired such a new 'omnibus-mail'. Both the old one from Léon Lemercier and the new Van den Plas were frequently used, as evidenced by many photos. The family drove it through the park and to the racetrack. The Ville-Haute Festival Committee organized the first thoroughbred races in Charleroi in 1886, followed in 1899 by the Cercle Hippique de Marchienne-Monceau races in Monceau-sur-Chambre. On these occasions, the 'omnibus-mail' was positioned by the track as an alternative grandstand, allowing guests to follow the races from the high vehicle. Equally enjoyable was the moment the staff set up the picnic and poured champagne.

 

L'Omnibus Van den Plas

Quinze ans après Schürmann, en 1897, la manufacture de voitures Van den Plas présente un modèle encore plus spécifique à mi chemin entre un coach et un omnibus. Il s'agit d'un modèle unique, remarquable pour ses courbes semblables à un coach et surtout pour son grand coffre avant rappelant un coach. Même les lanternes carrées semblent inspirées de l'époque révolue des malles- poste anglaises. Pourtant, il s'agit bien d'un omnibus, avec des passagers assis à l'avant et une porte à l'arrière. Raoul de Dobbeleer acquiert un exemplaire de ce nouvel omnibus-mail. L'ancien omnibus  de Léon Lemercier et le nouveau Van den Plas étaient fréquemment utilisés, comme en témoignent de nombreuses photos. La famille l'a utilisé pour se promener dans le parc et pour se rendre à l'hippodrome. Le comité du festival Ville-Haute a organisé les premières courses de pur-sang à Charleroi en 1886, suivies en 1899 par les courses du Cercle hippique de Marchienne-Monceau à Monceau-sur-Chambre. À ces occasions, l''omnibus-mail' était positionné près de la piste comme une tribune alternative, permettant aux invités de suivre les courses depuis le véhicule élevé. Tout aussi agréable était le moment où le personnel dressait le pique-nique et servait le champagne.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer
A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

The Van den Plas-omnibus inside and outside the chateau park gate.

L'omnibus de Van den Plas à l'intérieur et à l'extérieur devant la porte du parc du château.

 

On Pneumatic Tires

Raoul de Dobbeleer purchased at least one other spectacular carriage from Van den Plas: a break on pneumatic tires. In Paris, pneumatic tires had been introduced two decades earlier on hire carriages: light Victorias and coupes that drove on paved streets. Although the pneumatic tire was invented by Scotsman Robert William Thomson in 1847, it hadn’t caught on with carriages due to unpaved roads and poor rubber quality, requiring frequent use of the supplied air pump. It wasn’t until the end of the century, with the advancement of vulcanization, that another Scotsman, John Boyd Dunlop, reinvented the pneumatic tire, and companies like Dunlop, Michelin, and Continental marketed it for carriage wheels.

But pneumatic tires under a large, heavy sporting carriage for cross-country driving? That was unheard of. Such a carriage shouldn’t even be on solid rubber, but Raoul de Dobbeleer dared to try, and Van den Plas made it. The break had a removable high servant’s bench, as seen in old photos, and when the bench was removed, the grooms faced backward. Another unique feature was the enormous box cushion, in which the driver sat somewhat wedged. At the front of the pole was a bell, as other road users would hear the carriage on rubber or pneumatic tires less quickly. Raoul drove it through Brussels, and his wife Marie was also photographed with the reins in hand.

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Sur Pneumatiques

Raoul de Dobbeleer acheta au moins une autre voiture spectaculaire chez Van den Plas : un break sur pneumatiques. À Paris, les pneumatiques ont été introduits deux décennies plus tôt sur les voitures de location : des victoria légères et des coupés qui roulaient sur des rues pavées. Bien que le pneumatique ait été inventé par l'Écossais Robert William Thomson en 1847, il n'a pas été adopté pour les voitures en raison des routes non pavées et de la mauvaise qualité du caoutchouc, qui nécessitait l'utilisation fréquente de la pompe à air fournie. Ce n'est qu'à la fin du siècle, avec les progrès de la vulcanisation, qu'un autre Écossais, John Boyd Dunlop, a réinventé le pneumatique, et des entreprises comme Dunlop, Michelin et Continental l'ont commercialisé pour les roues de voiture.

Mais des pneumatiques équipant une grande et lourde voiture de sport pour rouler à travers la campagne ? C'était du jamais vu. Une telle voiture ne devrait même pas reposer sur du bandage caoutchouc, mais Raoul de Dobbeleer a osé essayer, et Van den Plas l'a fabriquée. Le break était équipé d'une banquette haute et amovible pour les grooms, comme le montrent les anciennes photos, et lorsque la banquette était retirée, les grooms faisaient face à l'arrière. Une autre caractéristique unique était un coussin de guides important, dans lequel le conducteur était quelque peu coincé. À l'avant du timon se trouvait une cloche, car les autres usagers de la route entendaient moins rapidement une voiture ayant des bandages en caoutchouc ou des  pneumatiques. Raoul l'a conduite à travers Bruxelles, et son épouse Marie a également été photographiée avec les guides en main.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Posing in front of Chateau Cheval with its distinctive turrets, at the Mont-St-Jean junction in Waterloo.

Posant devant le Château Cheval et ses tourelles caractéristiques, au carrefour du Mont-St-Jean à Waterloo.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

With the Van den Plas break, the servant’s bench dismantled.

Avec le break Van den Plas, le siège des domestiques démonté.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Madame De Dobbeleer holding the reins.

Madame De Dobbeleer tenant les guides.

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

In original condition in Frasnes.

Dans son état d'origine à Frasnes.

 

Dark Times

The wars didn’t pass unnoticed. The Great War began quietly when Raoul had to surrender his weapons: four hunting rifles, five revolvers, two carbines, four pistols, twelve sabers, and 450 cartridges. A time of great scarcity followed, but the lowest point was the death of grandfather Léon Lemercier in 1918, followed two years later by Raoul Jr. at the age of 21. The Second World War left a heavy mark on the life of son Charles (1889-1956), who still lived at the chateau. From June 1941, he played an active role in military intelligence, participating in various sabotage actions, including repeatedly halting a train carrying fighter planes and other German material at Monceau-sur-Sambre station. He also climbed over the wall of the Gosselies enamel factory with two men from his group to destroy aircraft tanks and stored spare parts. Charles led more resistance actions, leading to his arrest by the Gestapo on February 14, 1944. After his release, he returned to Frasnes.

After Raoul’s death on September 7, 1951, at 90, Marie and daughters Irma and Isabelle remained at the chateau. The ladies applied to convert their home into a hotel, but it never materialized. Marie died a year later, and the estate remained undivided until only Isabelle was left.

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Temps Sombres

Les guerres ne sont pas passées inaperçues. La Grande Guerre en ait à ses débuts lorsque Raoul doit remettre ses armes : quatre fusils de chasse, cinq revolvers, deux carabines, quatre pistolets, douze sabres et 450 cartouches. Une période de grande pénurie s'en suit, mais le moment le plus difficile fut a été la mort du grand-père Léon Lemercier en 1918, suivie deux ans plus tard par Raoul Jr. à 21 ans. La Seconde Guerre mondiale marque lourdement la vie du fils Charles (1889-1956), qui vivait encore au château. Dès juin 1941, il a joué un rôle actif dans le renseignement militaire, participant à diverses actions de sabotage, notamment en arrêtant à plusieurs reprises un train transportant des avions de combat et d'autres matériels allemands à la gare de Monceau-sur-Sambre. Il a également escaladé le mur de l'usine d'émail de Gosselies avec deux hommes de son groupe pour détruire des réservoirs d'avions et des pièces de rechange qui y étaient entreposées. Charles mène d'autres actions de résistance, ce qui lui vaut d'être arrêté par la Gestapo le 14 février 1944. Après sa libération, il retourne à Frasnes.

Après la mort de Raoul le 7 septembre 1951 à l'âge de 90 ans, Marie et ses filles Irma et Isabelle sont restées au château. Elles demandent l'autorisation de transformer leur demeure en hôtel, mais cela ne se concétise pas. Marie décède un an plus tard, et la succession reste indivise jusqu'à ce qu'il ne reste finalement qu'Isabelle.

 

 

New Collectors

“My father bought about five carriages from Miss De Dobbeleer, who lived at her little chateau in Frasnes. He visited her regularly over the years to buy them, but initially, she didn’t want to part with her ‘father’s treasures.’ It must have been in the 1960s when she finally did,” recalls Philippe Casier from Nokere. The carriages his father, Baron Jean Casier (1908-2008), collected included a smaller hunting break, the 'omnibus-mail', and the break on pneumatic tires. Unsurprisingly, the pneumatic tires were damaged; the baron had the carriage restored with standard iron fittings to make it usable again. He also replaced the iron railings on the three benches. Originally, the railings had a decorative curl, a kind of ‘signature’ that Van den Plas had copied from the Parisian carriage factory Million &Guiet. Those curls are now gone, along with the large box cushion and pneumatic tires. However, the three lanterns (vdPlas Antwerp) and the pneumatic tire profiles integrated into the rims are preserved. After Baron Casier’s death, the large break remained in the coach house at Nokere. Son Philippe cherishes it, along with a large photo on the wall: of the De Dobbeleer couple driving the break at the corner of Willem Tellstraat and VorstseSteenweg in Sint-Gillis, a Brussels district. It was 1904, 48 kilometers from home, undoubtedly a delightful trip past the Lion of Waterloo and through the mighty Sonian Forest.

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Nouveaux Collectionneurs

« Mon père a acheté environ cinq voitures à Mlle De Dobbeleer, qui vivait dans son petit château à Frasnes. Il lui rendait visite régulièrement au fil des ans pour les acheter, mais au départ, elle ne voulait pas se séparer des trésors de son père. Cela doit être dans les années 1960 qu’elle a finalement cédé, se souvient Philippe Casier de Nokere. Les voitures que son père, le baron Jean Casier (1908-2008), a collectées comprenaient un petit break de chasse, 'l'omnibus-mail' et le break sur pneumatiques. Sans surprise, les pneumatiques étaient endommagés ; le baron a fait restaurer la voiture avec des bandages en fer standard pour la rendre à nouveau utilisable. Il a également remplacé les garde-corps en fer des trois bancs. À l'origine, les garde-corps avaient une boucle décorative, une sorte de 'signature' que Van den Plas avait copiée sur la fabrique parisienne de voitures Million & Guiet. Ces boucles ont maintenant disparu, ainsi que le grand coussin de guides et les pneumatiques. Cependant, les trois lanternes (vdPlas Anvers) et les profils des pneumatiques intégrés dans les jantes sont conservés. Après la mort du baron Casier, le grand break est resté dans la remise à voitures de Nokere. Son fils Philippe le chérit, ainsi qu'une grande photo accrochée au mur : du couple De Dobbeleer conduisant le break au coin de la rue Willem Tell et de la chaussée de Forest à Saint-Gilles, un quartier de Bruxelles. C'était en 1904, à 48 kilomètres de chez eux, sans doute une agréable balade passée par le Lion de Waterloo et à travers la majestueuse Forêt de Soignes.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

A small break reportedly now in Spain.

Un petit break qui serait maintenant en Espagne.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

With the large break through Brussels, about 48 kilometers from home. The café was at the beginning of Willem Tellstraat, corner VorstseSteenweg, in Sint-Gillis, a Brussels district (photo collection Baron Ph. Casier).

Avec le grand break à travers Bruxelles, à environ 48 kilomètres de chez eux. Le café se trouvait au début de la rue Willem Tell, à l'angle de la chaussée de Forest, à Saint-Gilles, un quartier de Bruxelles (photo collection Baron Ph. Casier).

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

Now in the coach house in Nokere; the black band on the wheel is not painted but an iron tire profile integrated into a new wooden rim.

Maintenant dans la remise à Nokere ; la bande noire sur la roue n'est pas peinte mais le profil de la bande de fer intégré dans une nouvelle jante en bois.

The 'omnibus-mail' ended up in the world’s largest private collection of Mr. Heinz Scheidel in Mannheim, Germany. “As a collector, I am delighted with such a unique piece. The coach-omnibus reflects the original owner’s unique taste and intellect. Moreover, it was made by a very good coachbuilder,” says Scheidel, who can compare it to other coachbuilders like no one else. He restored the roof, which had been stored unused in Nokere, and occasionally brings out the omnibus with his four-in-hand team, in the style of its first owner, Raoul de Dobbeleer, to enjoy the finer things in life.

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'L'omnibus-mail' a fini dans la plus grande collection de voitures au monde, chez Heinz Scheidel à Mannheim, en Allemagne. « En tant que collectionneur, je suis ravi de posséder une pièce aussi unique. L'omnibus-mail reflète les goûts et l'intelligence de son premier propriétaire. De plus, il a été fabriqué par un très bon carrossier », explique M. Scheidel, qui peut le comparer à d'autres carrossiers comme personne d'autre. Il a restauré l'impériale, qui avait été entreposée inutilisée à Nokere, et fait sortir l'omnibus occasionnellement avec son attelage à quatre chevaux, dans le style de son premier propriétaire, Raoul de Dobbeleer, pour profiter des meilleures choses de la vie.

 

 

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Van den Plas

Guillaume van den Plas founded his factory in 1870 in Brussels as a smithy primarily for carriage axles. In 1884, the company, which by then delivered complete carriages, moved to Antwerp, relocating to Brussels in 1897. The founder received help from his three sons: Antoine, Henri, and Willy. Antoine interned at the renowned New York carriage factory Healey, Henri went to Berlin, and Willy studied international trade in England.

Their most important lessons were perhaps in the design departments of Dupont and Lagard in Paris, where they learned to draw and use their creativity. Van den Plas designed in line with the famed Parisian coachbuilders. The factory on Rue des Drapiers, with workshops for coachbuilders, blacksmiths, carpenters, painters, and upholsterers, was too small for their ambitions. Thus, Van den Plas eyed an 8,000 m² building site in Sint-Pieters-Woluwe (a suburb of Brussels) to build a new factory. In 1906, Van den Plas had 300 employees, doubling to 600 when they finally settled in their new factory buildings in 1910. The automobile and bodywork construction were on the rise.

Particularly in the last years of coach building, while the factory was already focusing on automobile bodywork, Van den Plas designed spectacular carriages. The De Dobbeleer omnibus-mail was delivered by Van den Plas in any desired configuration, as evidenced by the three surviving examples: one in the National Carriage Museum in Leek, Netherlands, one red-and-black from a Belgian noble family (with a baron’s crown), and De Dobbeleer’s. The authenticity of only these three is proven.

Each is different. De Dobbeleer’s 'omnibus-mail' uniquely has a fold-down roof over the passenger bench and two single-person servant benches on either side of the rear door. With these two removable seats, the servants faced forward. The interior also varies. One is finished with expensive walnut veneer, while De Dobbeleer’s features mahogany. The front and inside have a hatch to access the ‘bar’ from two sides: two mahogany ice chests for chilling champagne or lobster are slid into the luggage space under the box, with a drawer for glasses. The roof chest also has space for dishes and picnic treats.

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Manufacture de voitures Van den Plas

Guillaume van den Plas a fondé son usine en 1870 à Bruxelles avec pour activité principale la forge d' essieux de voitures. En 1884, l'entreprise, qui livrait alors des voitures complètes, a déménagé à Anvers, puis de nouveau à Bruxelles en 1897. Le fondateur a reçu l'aide de ses trois fils : Antoine, Henri et Willy. Antoine a fait un stage chez le célèbre carrossier new-yorkais Healey, Henri est allé à Berlin et Willy a étudié le commerce international en Angleterre.

C'est peut être dans les bureaux d'études  de Dupont et de Lagard à Paris qu'ils ont le plus appris à dessiner et à faire preuve de créativité. Van den Plas a conçu ses modèles dans la ligne des célèbres carrossiers parisiens. La manufacture de la Rue des Drapiers, avec des ateliers de carrosserie, de forge, de menuiserie, de peinture, de tapisserie était trop petite pour leurs ambitions. Ainsi, Van den Plas a jeté son dévolu sur un site de 8 000 m² à Sint-Pieters-Woluwe (une banlieue de Bruxelles) pour construire une nouvelle usine. En 1906, Van den Plas comptait 300 employés, doublant à 600 lorsque la manufacture s'installe définitivement dans ses nouveaux bâtiments en 1910. L'automobile et la construction de carrosseries sont alors en plein essor.

C'est surtout dans les dernières années de la construction de voitures, alors que la manufacture se concentre déjà sur la carrosserie automobile, que Van den Plas conçoit des voitures spectaculaires. L'omnibus-mail de De Dobbeleer a été livré par Van den Plas dans toute les configurations souhaitées, comme en témoignent les trois exemplaires conservés : l'un au Musée National de la Voiture à Leek, aux Pays-Bas, un autre rouge et noir d'une famille noble belge (avec une couronne de baron) et celui de De Dobbeleer. L'authenticité de ces trois exemplaires est prouvée.

Chacun est différent. 'L'omnibus-mail' de De Dobbeleer a la particularité unique d'avoir une capote pliante au-dessus du siège passager et deux sièges pour les domestiques de chaque côté de la porte arrière. Avec ces deux sièges amovibles, les domestiques faisaient face à l'avant. L'intérieur varie également. L'un est fini avec du placage de noyer coûteux, tandis que celui de De Dobbeleer est en acajou. L'avant et l'intérieur sont dotés d'une trappe permettant d'accéder au « bar » par deux côtés : deux coffres à glace en acajou pour refroidir le champagne ou le homard sont glissés dans l'espace à bagages sous le siège, avec un tiroir pour les verres. Le coffre d'impériale offre également de la place pour la vaisselle et les friandises de pique-nique.

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

The De Dobbeleer 'omnibus-mail', now in the Scheidel collection.

'L'omnibus-mail' de De Dobbeleer, maintenant dans la collection Scheidel.

 

 

A Wonderful Time at Chateau Dobbeleer / Un Moment Merveilleux au Château Dobbeleer

'Omnibus-mail' in the National Carriage Museum in Leek.

'Omnibus-mail' au Musée National de la Voiture à Leek.

 

 

 

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Postscript

This publication was inspired by a series of glass negatives acquired in 2012. The negatives clearly depicted the Van den Plas omnibus-mail previously owned by Baron Casier, linked to the De Dobbeleer family in Frasnes-les-Gosselies. Initial searches for more information yielded nothing: Baron Casier had died, his acquaintances were unsure, the possible chateau where De Dobbeleer once lived was literally locked, and the municipality of Les Bon Villers, under which it fell, was unresponsive. Access to a municipal archive was unavailable. In 2023, a shoebox with memorial cards and wedding announcements related to a family that had lived at the chateau appeared at an auction, and indeed, with some local help, the puzzle pieces fell into place. Thanks to Claude Patte, Muriel Golinvaux, Philippe Casier, Heinz Scheidel, Mary Waller-Stokes; source on Van den Plas: 'Voitures &Carrossiers', Catherine Rommelaere (2004).

 

Postface

Cette publication a été inspirée par une série de négatifs sur verre acquis en 2012. Les négatifs montrent clairement l'omnibus-mail Van den Plas, ayant appartenu au Baron Casier, lié à la famille De Dobbeleer à Frasnes-les-Gosselies. Les premières recherches d'informations supplémentaires n'ont rien donné : le Baron Casier était décédé, ses connaissances étaient incertaines, le  château où De Dobbeleer avait autrefois vécu était littéralement fermé à clé, et la municipalité de Les Bons Villers, dont il dépendait, ne répondait pas. L'accès aux archives municipales était indisponible. En 2023, une boîte à chaussures contenant des cartes commémoratives et des faire part de mariage d'une famille ayant vécu au château est apparue lors d'une vente aux enchères, et avec l'aide de la population locale, les pièces du puzzle se sont mises en place. Merci à Claude Patte, Muriel Golinvaux, Philippe Casier, Heinz Scheidel, Mary Waller-Stokes ; source sur Van den Plas : 'Voitures & Carrossiers', Catherine Rommelaere (2004).

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