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Par figoli
De l’Amazone,… les dessous.
En ces moments de fêtes, je vous propose de revisiter un des maîtres de l’équitation sous un angle, je dois l’avouer, quelque peu facétieux. Il est de mode en ce monde d’incertitude de dire qu’en équitation tout avait été dit et qu’il ne s’agissait que de savoir lire les grands maitres. Je ne suis pas loin de penser la même chose mais avaient ils raison en tout? Je vous propose de faire la part des choses et de visiter les dessous……. de l’affaire. Elevons le débat en nous appuyant sur un docte ouvrage. « Principes de dressage et d’équitation » de James Fillis en 1892, tout particulièrement sur le paragraphe dédié à la:
« Position de l’amazone »
A la première page, un juste propos nous explique la nécessité pour une femme de ne point monter à califourchon mais uniquement en amazone.
«Depuis quelque temps, il est question de dames qui montent à califourchon. Outre que l’amazone perd ainsi toute grâce féminine, il n’y a rien de moins pratique. Que manque t il en général aux cavaliers ? L’assiette c'est-à-dire la solidité. L’assiette manquera bien plus encore aux femmes qui ont la cuisse ronde et beaucoup moins énergique que l’homme. Il est bien inutile de discuter plus longuement là-dessus. »
Les choses étant dites, Mr Fillis explique de très belle façon la technique de la monte en Amazone et en vient à expliquer ces petits détails qui peuvent compromettre l’aisance de l’amazone et en particulier les détails de toilette.
« Souvent aussi, l’aisance de l’amazone est compromise par de très petits détails de toilette pour lesquels de bons conseils lui ont fait défaut, c’est pourquoi je m’y arrête un instant. »
Avant de vous laisser entre les mains de ce maître en l’art d’« équiter », je voudrais vous plonger dans l’ambiance en vous présentant cette collection des tenues d’amazone à travers les âges.
1690 1720
1795
1799 1816
1830
1842 1850
1860
1880 1915
Revenons à notre écrit
« la femme se blesse très facilement. Le moindre pli dans ses vêtements détermine une écorchure. Pour une longue promenade, et à plus forte raison pour la chasse, il est préférable qu’elle ne mette pas de chemise, mais une chemisette, en étoffe très mince, fixée à la taille. …Je conseille de ne pas mettre de bas car la jarretière est une gène toujours, souvent une cause de véritable souffrance, et peut déterminer des blessures étendues et douloureuses. La chaussette est préférable à tous égards. Elle est complétée par une culotte collante faite d’une étoffe souple et élastique…
Le pantalon qui est mis par-dessus est à sous-pieds en caoutchouc, peu large pour qu’il ne fasse pas de pli
Le corset doit être très court et bas ; un busc long est non seulement gênant, mais réellement dangeureux.
Je serai tenté de m’excuser d’entrer dans ces détails intimes et pour lesquels ma compétence pourrait être justement mise en doute s’il ne s’agissait que d’une question d’élégance ; mais ce qui touche à la toilette de l’amazone concerne sa solidité et son aisance à cheval »
(Les gravures de cet extrait ont été rajouiées par mes soins et ne font bien évidamment pas partie du texte original)
Mesdames, faites attention, votre futilité vous fait courir les plus grands dangers.
« Enfin je ne crois pas m’égarer dans les détails inutiles en recommandant de fixer la coiffure très solidement. La femme qui est préocccupée de maintenir ou de replacer son chapeau ou son voile pense trop peu à son cheval, et on peut dire que si elle perd son chapeau, elle est bien prés de perdre la tête. »
Mais votre beauté et votre élégance dans les fourches ne sont pas sans nous poser problème à nous pauvres hommes :
Eh oui comment vous mettre en selle?
« Quelques mots maintenant sur la façon de mettre une femme en selle. Je pense que cela peut être utile non seulement aux amazones mais aussi, surtout, aux hommes qui ont l’honneur, un peu redouté, parfois, de leur prendre le pied »
Il s’en suit deux pages d’explications techniques et nous arrivons au point final, de loin le plus délicat, aider l’amazone à descendre de son piédestal.
« Je répète que la femme doit donner ses poignets et qu’elle ne doit pas sauter, mais se laisser glisser. Voyez ce qui arrive le plus souvent ; la femme s’élance de la selle, le cavalier la reçoit en la prenant par la taille, et, ne pouvant la porter à bras tendus, il la laisse glisser le long de son corps. C’est désagréable, disgracieux et peu convenable »
J’espère que ces petits extraits vous auront amusé, mais allons plus loin dans l’intimité de ces dames. Devant le carcan moral imposé par ces messieurs à leurs épouses, celles-ci savaient, avec l'aide de maîtres selliers, cacher leur coquetterie. Sous leurs jupes élégantes, on pouvait découvrir de superbes œuvres d’art ; les selles de dame et bien sur les selles d’amazone.
J’en avais vu un certain nombre en général très sobres simplement décorées d'élégante piqures.
Je dois avouer avoir été assez étonné par la fantaisie que recherchaient ces cavalières en feuilletant ce catalogue de la sellerie Camille et fils.
Heureusement mesdames que nos meneurs de tradition n'ont pas les mêmes apprioris à votre égard, la preuve d’ailleurs; vous avez souvent à leur coté la noble place de ….houps !!! Groom.
Texte : Figoli
Documentation : Chantal Baup, R. Fabre, Figoli
Remerciement tout particulier à Adrienne Hopf, lectrice Suisse, de nous avoir procuré le texte de James Fillis
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