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Par figoli
Le cheval de fiacre 3/ les chevaux de grande remise et le rôle du cocher.
Les articles précédents
Le cheval de fiacre: 1/ Le choix des chevaux
Le cheval de fiacre 2/ Dressage, utilisation, soins aux chevaux
vous ont présenté le fonctionnement du service de fiacre de la société " l’Urbaine". Comme toutes les compagnies parisiennes, elle avait également un service de location d’équipages à la journée, semaine, mois…qui était nommé "de grande remise". Le dernier article du sport universel illustré sur l’Urbaine, daté du 13 mars 1904, présente cette activité puis termine sur les responsabilités du cocher dans la gestion du cheval de fiacre.
« Une compagnie de voitures à Paris »
……….
« Le recrutement des chevaux de grande remise se fait un peu différemment du recrutement des chevaux de fiacre. En effet, si certains d’entre eux sont choisis par le directeur des « ordinaires » (ainsi nomme-t-on en terme de métier les voitures communément appelées « locatis ») dans les arrivages de Hongrie, les autres (la plupart même) sont originaires de notre pays. Les jeunes chevaux, qu’ils soient d’un recrutement ou d’un autre, sont examinés par une commission spéciale qui décide de leur admission dans cette cavalerie d’élite.
La commission s’efforce toujours et avant tout de rechercher un modèle aussi uniforme que possible et très harmonieux. Les chevaux sont ensuite essayés et l’on exige d’eux beaucoup de brio et de l’allure. Enfin, ils sont remis dans les mains de piqueurs d’élite chargés du soin de leur entrainement et de leur « mise au point ».Si au cours de cette période préparatoire ils ne donnent pas entière satisfaction, s’ils n’ont pas les qualités nécessaires pour « faire vite », ils sont inexorablement éliminés et renvoyés au fiacre. On se rend compte de la difficulté de trouver ces perles. Mais il faut bien se dire que la compagnie ne manque pas de choix.
Une fois prêts à être mis en service, les chevaux sont affectés à un client ; ils doivent, en outre, être acceptés par lui ; ensuite ils ne travaillent que pour lui jusqu’au jour où il en demande de nouveaux.
Certains clients tiennent à leurs chevaux comme s’ils leurs appartenaient et les vrais amateurs de chevaux de la fantaisie d’une jeune américaine qui désire que pendant son absence –un voyage annuel de six mois à New york- on lui réserve sa jument. Nous donnons la photographie de la bonne bête attelée sur un coupé. Elle ne fait journellement qu’une promenade de santé au bois en attendant que sa jeune amie soit de retour. »
L’auteur termine son article sur les dangers courus au quotidien par les chevaux de fiacre.
« …A coup sûr, le métier de cheval de fiacre est rude et pénible ; mais au point de vue des soins, de l’hygiène et du confort, on lui donne tout ce qu’il peut demander, du moins dans les grandes compagnies…Disons que ce qui tue le cheval est le train exagéré.
Malheureusement à Paris on vit à la vapeur ; si l’on prend un fiacre il faut que « ça roule ». Le cocher voulant satisfaire le client use prématurément son cheval sans songer que sous peu il aura du mal à le faire marcher même à une allure modérée, et à grand renfort de coups de fouet. Le pavé de Paris est terrible pour les jambes des chevaux, cela est un fait. Mais les chevaux de fiacre partent le plus souvent par les jarrets, parce que, lancés à une allure exagérée, les cochers devant un embarras de voitures sont obligés de les érrêter « net sur les jarret »s, et au détriment des jarrets. Enfin lorsqu’au terme d’une course, s’ils vont à l’heure, ils sont obligés de stationner longtemps, les chevaux en sueur attrapent de refroidissements ; il en résulte des pneumonies et cette maladie si grave, fait par les mauvais temps, de terribles ravages dans les rangs des chevaux de fiacre.
Malgré tout, un cocher soigneux peut conserver fort longtemps le cheval qu’on lui a confié….Les chevaux les plus généreux sont ceux qui s’usent le plus vite à moins qu’on ne sache les ménager. Conduits par des mauvais cochers, ils ne tardent pas à se tarer ou parfois à devenir vicieux.
Ce long article qui court sur trois numéros du sport universel illustré se termine par une phrase impliquant la responsabilité des clients dans la sauvegarde des chevaux de fiacre.
« Enfin pour terminer, répétons que bien souvent le client fait le cocher :…
« N’exigeons pas, en prenant un fiacre, qu’on marche à toute allure… » Peut être ainsi éviterons nous un fâcheux accident-ce sera toujours autant de sauvé ! »
Pour compléter cet intéressant document je voulais apporter quelques informations complémentaires sur les conditions de vie des chevaux et cochers de fiacre.
Les coupés utilisés pesaient entre 500 et 600 kg suivant les modèles. En comptant à 70 kg le poids moyen d’un passager, un cheval tirait entre 710 kg et 810 kg pour 2 passagers et de 850 à 950 quand il y en avait quatre.
Un cocher utilisait comme nous l’avons vu plusieurs chevaux dans une même journée qui pour lui avait une durée de 12 à 14 heures. Depuis 1813, Il devait être inscrit à la préfecture de police et y avoir obtenu un livret et une plaque d'identification spécifiant son type de fonction.
Comme vous avez pu le constater l’auteur de ces articles donne une vision assez idyllique du fonctionnement de l’Urbaine. Nous terminerons donc par un clin d’œil en donnant une autre vision des services de cette société ; celle des humoristes de l’époque. Le document que nous vous proposons de découvrir est une série de photos caricaturales décrivant les attitudes des cochers dans les années 1900. Nous n’avons malheureusement pas pu en identifier l’origine.
Vous trouverez l’ensemble de ce carnet de photos humoristiques dans l’album.
Figoli
Documentation et photos
Sport illustré des 14 février et 13 mars 1903 (collection Cuvreau)
Colllection figoli
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