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Par figoli
En Arles, l’hippodrome ou cirque romain
Tout d’abord, un bref résumé de ce dont notre ami Figoli a déjà parlé :
L'origine de l'attelage sportif 1 et 2,
Les courses de char, un engouement populaire
Les cirques étaient utilisés pour les courses de char, mais aussi pour des combats de cavalerie, et même pour des « venationes », sorte de chasses à courre.
Gigantesques, ils étaient généralement construits en dehors des cités. La piste ou « area » était divisée dans le sens de la longueur par une épine ou « spina », sorte de mur embelli de sculptures, de bassins et d’obélisques. Il était arrondi aux deux extrémités par des bornes ou « metae » que les chars contournaient au plus près, passages les plus acrobatiques et les plus excitants de la course.
Biges et quadriges parcouraient sept fois la piste à main gauche. Un système visuel, tel qu’un dauphin crachant de l’eau, permettait de compter le nombre de tours effectués. Le départ était donné depuis les stalles ou « carceres » qui étaient équipées de portes à ressort. Astucieusement disposées en arc de cercle, ces stalles assuraient une distance égale aux concurrents, quelle que soit leur position de départ. La piste, enfin, était bordée par un mur, le « podium », suffisamment haut pour protéger les spectateurs.
En Arles, le cirque mesurait 101mètres de large pour 450 mètres de long. Les romains voyaient grand ! Pour donner une idée, puisque nous somme « en Arles où sont les Alyscamps » ( Champs-Elysées en provençal ou cité des morts vertueux dans la Grèce antique… ), les « Champs » à Paris font 70 mètres de large, et 1900 de l’obélisque de la Concorde à l’Arc de triomphe.
20000 spectateurs pouvaient y prendre place. On imagine difficilement la prodigieuse intendance qui devait suivre, avec les moyens de l’époque, et pendant plusieurs jours, la présence d’une telle foule, voici presque… 2000 ans.
Construit en bordure du Rhône, dans une plaine alluviale, le cirque a du être élevé sur des fondations comme on en trouve à Venise, c’est à dire sur l’implantation préalable d’un pilotis d’environ 30000 pieux de chêne ou de résineux. Leur parfaite conservation permet de voir encore les traces de façonnage à l’herminette et à la scie, et même des marques de fer à froid, moyens de comptage, ou timbres de bûcherons, on ne sait pas.
Ayant été utilisé jusqu’au V° siècle, le cirque fut détruit au milieu du VI° et ses pierres servirent de renfort aux murailles de la ville. Sauvé, l’obélisque principal fut érigé devant l’hôtel de ville en 1676, à la gloire de Louis XIV.
Découverts « en remploi », dans les remparts, des bas reliefs circulaires représentant des d’enfants ailés menant des biges ont peut-être appartenu aux « metae » autour desquelles les chars devaient tourner.
À l’heure actuelle, il n’y a plus trace du cirque ; les stalles de départ des chars sont quasiment adossées au Musée de l’Arles antique dont la visite est époustouflante. Une partie de la ville a dévoré l’autre extrémité, et pour le reste, par endroits, ce sont nos voitures modernes qui roulent dessus. Moins excitantes qu’un quadrige, et tout aussi dangereuses parfois…
Texte :
Julie Wasselin
Photos :
Julie Wasselin et courtoisie
Sources :
Musée de l’Arles antique
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