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Par Patrick Magnaudeix
Réédition pour des raisons techniques d'un article publié en Juin 2010.
"La Maison de Wurtemberg doit son nom à celui du château éponyme situé en Souabe, près de Stuttgart.
Les Seigneurs de Wurtemberg reçoivent en 1137, de l'Empereur Frédéric II, leur suzerain direct en tant que Duc de Souabe, le titre de Comte. Toutefois, ce n'est qu'à la faveur de la disparition des derniers Empereurs Hohenstaufen, qu'ils commencent à réellement compter dans la région. Les troubles qui suivent l'extinction du lignage impérial entrainent l'éclatement territorial du Duché, dont la famille de Wurtemberg profite pleinement en étendant largement ses possessions et en faisant de Stuttgart sa capitale.
En 1495, ils reçoivent le titre de Duc de Wurtemberg, de l'Empereur Maximilien Ier, Duc nominal de Souabe. Puis, en 1599, à la faveur de la Guerre de Trente Ans, ils obtiennent en récompense de leur soutien à l'Empereur l'immédiateté d'Empire, dépendant à compter de cette date directement de la suzeraineté de l'Empereur et non plus de celle de Duc de Souabe (bien qu'en l'occurence il s'agisse de la personne, l'Empereur étant également Duc de Souabe). L'immédiateté ainsi acquise les place dorénavant au niveau des familles régnantes, et non plus à une simple famille de haute noblesse.
En 1802, suite à l'invasion française, le Duc Frédéric de Wurtemberg obtient en contre-partie de ses pertes territoriales, le titre d'Electeur Impérial, puis en 1805, après la dissolution du Saint-Empire, Napoléon lui accorde celui de Roi de Wurtemberg, titre confirmé en 1815, par le Traité de Vienne et qui sera porté jusqu'en 1918." extrait "Héraldique Européenne"
Nous allons vous présenter le fonctionnement des écuries du dernier roi de Wurtemberg Guillaume II. Cet article est extrait du journal "sport universel illustré" d'octobre 1908. Il nous donne une idée du fonctionnement d'une des dernières grandes maisons royales européennes; types de chevaux, voitures, organisation, etc....
Les écuries du Roi
Guillaume de Wurtemberg
"Sa majesté Guillaume II de Wurtemberg est très connue comme éleveur, et partisan convaincu du pur sang anglais ainsi que de la nécessité d’éprouver ses qualités sur la pelouse. Mais il est également passionné de l’équitation, c’est pourquoi la description de son écurie devrait avoir un certain intérêt pour tous les amis du cheval. La plupart des chevaux de cette écurie proviennent du magnifique haras de Weil qui, comme l’écurie est, depuis 1891, date de l’avènement du Roi, sous la direction du grand écuyer comte Geyr de Scheppemburg. En ce qui concerne les bâtiments, ceux-ci sont installés le plus pratiquement possible en rapport avec les besoins de la cour. Cependant ils sont anciens, et nullement proportionnés à la richesse exigée actuellement. La grande écurie date de 100 ans et fut transportée du château « La solitude » dans la résidence habituelle.
Commençons par les chevaux.
Comme nous l’avons dit plus haut, suivant le désir de sa majesté, le haras de Weil est spécialement désigné pour assurer les besoins de l’écurie royale. Dans des cas spéciaux on n’hésite cependant pas à acheter au dehors, lorsqu’il se présente des sujets particulièrement remarquables.
Weil ne reste l’unique ressource que pour les carrossiers, les chevaux de coupé de ville, chevaux noirs sans signes distinctifs. Les chevaux du haras sont pris à quatre ans et payés au haras à un prix forfaitaire unique ; le surplus des besoins de l’écurie est vendu au marché aux chevaux de Stuttgart, lorsqu’il n’a pas été vendu autrement à l’amiable. Le nombre des chevaux d’usage est fixé à 100 ; nombre qui est dépassé par les tout jeunes chevaux et atteint parfois 120. Actuellement l’écurie se compose de 114 chevaux venant de Weil : 3 pur sang anglais, 2 pur sang arabe, 2 anglo-arabe pur sang, 71 demi sang auquel il faut ajouter les achats de 4 pur sang anglais, 4 Holsteiner, 4 américains, 4 hongrois, 20 de races diverses, nobles demi sang prussiens, russe, galicéens, etc. L’écurie des chevaux de selle comprend 25 pensionnaires, les autres sont des chevaux de trait.
Les chevaux provenant du haras de Weil sont reproduits par les gravures encadrées dans notre texte.
Dans la gravure du coupé, nous voyons une paire d’étalons de sang prussien, semblables à ceux qui sont si recherchés pour l’écurie royale de Berlin.
L’attelage des 4 chevaux blancs montre le produit de l’élevage hongrois dans lequel le sang arabe domine, tandis que l’attelage d’alezans montre le produit de la Prusse orientale et de Weil.
L’écurie royale possède surtout une jument provenant du haras de Weil « Dornhecke » issue de « Pawee » et de « Dornoschen ». C’est le cheval de selle favori de S.M. la Reine, tandis que la jument achetée « Venus » représente plutôt le type du lourd cheval de chasse.
L’écurie d’équitation est placée sous la direction du premier écuyer, celle des chevaux de trait sous celle du premier cocher. Les frais d’entretien, etc., sont réglés par l’état.
Il serait trop long de décrire séparément les livrées ; disons seulement, en passant, que dans les occasions solennelles, on emploie le frac rouge à tresses d’or ; exceptionnellement, Sa Majesté la Reine est conduite en double daumont avec des laquais en jaune, couleur de la cour.
Le service est réglé par un ordre du jour imprimé. Un certain nombre de cochers sont journellement à la disposition de leurs majestés, et les voitures doivent être au palais cinq minutes aprés que guillaume II les ai demandées. Le service comprend les trois repas usuels ; avant chaque ration d’avoine, les chevaux sont largement abreuvés. Comme litière on n’emploie que de la paille d’épeautre. Les chevaux sont toujours, hiver et été, munis de couverture de laine, ferrés de simples gravoirs en été lisses et en hiver munis de crampons.
Les chevaux de selle sont dressés soit dans le manège de la cour soit en plein air. S.M. le Roi aime dresser lui-même chaque année dans le manège un jeune cheval ; il monte en outre tous les jours sont cheval favori.
Tous les hivers du Mardi gras à la semaine Sainte, la cour monte à cheval en musique dans le manège royal en compagnie de leurs majestés. Pour les sorties en plein air, il y a le parc Rosenstein, et, pour habituer les chevaux de selle à la troupe, le champ de Mars.
Le parc aux voitures.
Il se compose de 112 véhicules dont 5 voitures de gala, 18 landaus, 13 coupés, 22 victorias ou voitures similaires ; ces voitures sont à fond bleu foncé avec bordures or ou rouge et ornement jaune. En outre, il comprend des voitures à deux roues, des cabriolets, voitures de chasse, de dressage, de train, etc., etc.
Les voitures proviennent en majeure partie de l’industrie Wurtembergeoise spécialement de Naegale, à Stuttgart. Lorsqu’il s’agit de spécialité, on a recours aux fabricants du dehors.
Pendant les hivers neigeux, il y a toujours 14 traineaux d’usage courant garnis de fourrure, 14 traineaux à un cheval, généralement bien sculptés et richement dorés et rappelant l’époque du duc Charles Eugène.
Les harnais.
Tout noirs avec garnitures d’ or se divisent en harnais de gala de première classe et pour le service ordinaire.
Les garnitures sont très simples pour toutes les catégories de harnais, car Sa Majesté déteste ce qui est surchargé et désire la plus grande élégance dans la simplicité. On a cherché le plus grand effet harmonieux en évitant toute surcharge.
Par une visite aux écuries, et aux remises du Roi de Wurtemberg, on pourra se convaincre qu’un esprit très connaisseur a présidé à leur installation "
Documentation:
Sport universel illustré 1908 (collection Patrick Magnaudeix)
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