Vous trouverez une présentation très accessible des articles de vos "THEMES FAVORIS" dans le répertoire ci dessous.
Par Patrick Magnaudeix
"La Carrosserie moderne" est un document de formation du début du XX° siècle réalisé par des "constructeurs de voitures, chefs d'ateliers et professeurs de carrosserie". Il est composé d'une première partie regroupant les textes des conférences faites à l'école de carrosserie par l'ingénieur L . Lemoine et une seconde partie regroupant des planches, accompagnées de leurs descriptifs, de différents types de voitures fabriquées dans les deux premières décennies du XX° siècle.
Il y a peu de collectionneurs ou meneurs d'attelage de tradition qui osent se l'avouer mais nombre de voitures actuellement conservées, présentées comme étant de la fin du XIX° sont plus récentes. En effet malgré l'emprise automobile, l'activité hippomobile garda une certaine dynamique tout particulièrement en province. Par exemple l'essentiel des phaétons tabatières, charrettes anglaises et demi tonneaux trouvés dans les granges de nos campagnes sont souvent du début du XX° siècle. Mais cela concerne aussi des voitures plus luxueuses; breaks landaus,...
L'examen des planches et descriptions de ces voitures du début du XX° donne un moyen d'affiner nos datations. Aussi, nous éditerons au rythme d'une fois par mois les plans et descriptifs des différents types de voitures présentées dans "La carrosserie moderne".
Bien que connues et introduites depuis les années 1860, les voitures américaines n'ont toujours pas la faveur complète du public français à la fin du XIXe siècle. Il y a cependant eu un marché d'importation assez dynamique, surtout pour les voitures légères qui étaient livrées dans des boîtes en kit prêt à monter. Si la légèreté des voitures à quatre roues séduisait les utilisateurs, leur faible angle de braquage limitait leur utilisation sur un réseau routier beaucoup plus tourmenté que la voirie américaine. Ce type de voiture, dont la maniabilité sera progressivement améliorée, se développera avec la mutation de l'attelage sportif et l'apparition de la mode de l'attelage de chevaux de sang juste avant la Première Guerre mondiale. Nous avions présenté cette évolution de l'attelage sportif dans l'article :
Les modèles à deux roues, quant à eux, ne délogèrent pas, malgré leur légèreté, les voitures européennes de leur piédestal. Parmi les 40 modèles présentés dans l'ouvrage de formation; "La Carrosserie moderne", on n'en trouve effectivement qu'un seul d'origine américaine : le " bog américain ".
"Le Bog américain"
Le « Bog », malgré sa légèreté, offre une résistance énorme, bien supérieure à celle des lourdes voitures. Cela est dû à l'emploi de l'acier, qui remplace le fer. Par ailleurs, la réduction de poids et la finesse des ferrures confèrent au modèle une grande grâce.
Ce « bog » est à la fois une voiture de route et une voiture d'entraînement. Sans être exagérée, sa hauteur reste cependant assez élevée, ce qui plaît aux amateurs de sport qui peuvent conduire en dominant le cheval, lequel se trouve par conséquent plus en main.
Suivant l'emploi auquel on la destine et les différents montages qu'on peut lui appliquer, le poids de cette voiture varie entre 150 et 200 kg. Nous recommandons de bien étudier le montage en détail, afin d'éviter le vannage et surtout le roulis. C'est pour cette raison que nous n'avons pas employé ici les ressorts en C qui ont toujours le défaut de fouetter.
Les roues et les brancards sont construits en hickory d'Amérique du nord, bien supérieur à celui d'Amérique du sud, et qui possède une flexibilité plus grande que le frêne. Dans les rais, il remplace avantageusement l'acacia, qui, à épaisseur égale du hickory, se guillotineraient à fleur de la broche.
À l'inverse de ce qui se fait habituellement pour les bogies, les brancards ne sont pas articulés. En outre, leur longueur doit dépasser de 15 à 20 centimètres, voire 25 centimètres, celles des brancards ordinaires, afin de donner au cheval un espace suffisamment grand pour que, pendant le trot, il ne risque pas de venir cogner dans la traverse.
On devra aussi donner à la dossière un écartement supérieur de 10 à 12 centimètres aux brancards ordinaires, de façon que le cheval, après avoir été fortement sanglé, forme en quelque sorte corps avec la voiture. Ce système permet d'éviter le mouvement d'arrière en avant ou tangage que subissent les personnes assises lorsque la voiture rencontre un obstacle. En somme, ce sont les brancards qui reçoivent la secousse, et celle-ci se trouve en grande partie annulée par la flexibilité du bois avec lequel ils sont construits.
Les bandages de roues tout en acier sont plus durables et résistants que ceux en fer aciéré ou en fer fin.
La capote est taillée exactement aux dimensions des américaines ; les éventails tubulaires en acier offrent une grande résistance, ils suppriment une partie des cerceaux en bois et les lames d'éventail. Les seules parties en bois sont les courbes et le bois pénètre de 15 centimètres dans les fourreaux qui sont recouverts de cuir. Non seulement la légèreté de la capote et son ensemble flattent l'œil, mais il y a aussi le côté pratique qui n'est pas à dédaigner. Les rideaux latéraux sont mobiles et se placent pliés dans le coffre ; celui de derrière se relève en se roulant et est fixé au cerceau D. Ainsi transformée, la capote fait office de parasol au-dessous duquel l'air circule librement en cas de grandes chaleurs. S'il fait vilain temps, on déroule les rideaux de côté, on met en place celui de derrière et on a ainsi une capote confortable et à l'abri des intempéries.
Dimensions.
Montage, vues avant arrière.
Texte:
Patrick Magnaudeix
Documentation:
La carrosserie moderne.
Autres articles de la série carrosserie moderne
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog